Le 4 mars 1945, une Etoile rouge se hissait dans le ciel serbe avec la création d’un club apolitique, plein d’idéaux et porteur des valeurs de la jeunesse. Adversaire du PSG ce mardi (21h sur RMC Sport) pour le match capital de la sixième journée de la phase de poules de la Ligue des champions, l’Etoile rouge de Belgrade traîne pourtant une image d’institution politisée… ne serait-ce que par son nom et son blason.

L’Etoile rouge et le Partizan créés dans la foulée

Etoile rouge… communiste? L’histoire est en fait bien plus complexe. Car le nom du club est issu d’un simple brainstorming, comme chacun en fait de temps à autre au bureau. Pour aboutir à cette association d’idées, point de références au communisme et sa couleur symbole. Créé en 1945 après que le régime nouvellement en place – celui de Tito en Yougoslavie –  a exigé le démantèlement des clubs en place avant la Seconde Guerre Mondiale, le Fudbalski klub Crvena zvezda (Football Club de l’Etoile rouge) aura précédé de quelques mois la fondation du Partizan (octobre 1945). Et avait quelque chose de presque idéaliste.

Comme le rapporte la presse serbe, l’Etoile rouge devait au départ incarner une certaine indépendance d’un football universel. Ce ne sera pas toujours le cas. Mais le rouge alors? Après tout, le drapeau adopté par Tito et sa République fédérale socialiste de Yougoslavie post-guerre arborait en son centre une étoile rouge…

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L’histoire d’un brainstorming…

Le club est donc né d’une idée, portée par la Ligue des jeunes antifascistes de Serbie à partir de février 1945: fonder une institution capable d’accueillir la jeunesse et aux accents fédérateurs. Restait à poser les bases avec un nom et des couleurs. La légende veut que la nomination Etoile rouge soit née d’un hasard, ou plutôt d’une association d’idées jetées lors d’une conversation entre Slobodan Cosic et Zoran Zujovic. Le premier aurait proposé « étoile », le second aurait approuvé en réclamant un lien avec le SK Jugoslavija (ou SK 1913), club historique de Belgrade dissout en 1945. D’où la couleur rouge.

AFP –

L’association du rouge, du blanc et du bleu aurait un temps été envisagée… mais cette alliance de couleurs très serbe aurait pu poser quelques problèmes politiquement. Le rouge – associé au blanc sur la tenue – était donc moins risqué. Et ses accointances communistes n’étaient pas pour déplaire au régime en place. Le club pourra se baser sur les structures déjà en place, laissées par feu les clubs ayant été démantelés sur ordre du pouvoir. Et ne se gênera d’ailleurs pas pour faire venir des joueurs issus de ces mêmes clubs.

D’apolitique à politique

Ce choix, au départ apolitique et presque le fruit du hasard, fut ensuite récupéré. Le club a très vite acquis la réputation d’être celui des forces de l’ordre, plusieurs de ses dirigeants ayant été choisis parmi les hauts responsables de la police. Le voisin – le Partizan – sera celui de l’armée. Signe que le football, qui se voulait au départ porteur de valeurs universelles et détaché des considérations territoriales et idéologues, fut rapidement identifié par le pouvoir autoritaire en place comme une aubaine. Pour en faire un exemple, porteur des idéaux de Tito. Une récupération que ne manquera pas de tenter de faire Slobodan Milosevic à l’éclatement de l’URSS. Football et politique font rarement bon ménage.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/belgrade-psg-aux-origines-de-l-etoile-rouge-1586066.html

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