Lille a concédé un match nul fâcheux contre Montpellier (1-1, 29e journée) samedi dans la course au maintien. Le Losc est 19e, relégable, et doit en plus faire face à une crise profonde avec ses supporters. Des dizaines d’entre eux ont envahi la pelouse du stade Pierre-Mauroy et ont agressé leurs propres joueurs après la rencontre.
Expulsé peu avant pour être sorti de sa zone (« une expulsion logique » selon lui), Christophe Galtier n’a pas assisté à ces débordements. Mais il est revenu longuement dessus en conférence de presse, quelques minutes après les échauffourées.
« Aller dans la violence, ça n’arrange rien »
« C’est une situation très difficile mais mes joueurs ne méritent pas ça », estime l’entraîneur lillois. « Nos supporters sont en colère. Il y a de la colère, de la frustration, de la peur de voir l’équipe descendre en Ligue 2. Ça, je le comprends. Mais envahir le terrain et aller dans la violence, ça n’arrange rien », continue-t-il en louant ses joueurs qui « fournissent beaucoup d’efforts sans beaucoup de résultats très positifs ».
« On dit quoi? On s’excuse? On va devant un tribunal et on s’excuse? »
Plus jeune, Christophe Galtier se souvient avoir vu, à la télévision, le drame du Heysel. « On sait ce qui s’est passé », rappelle-t-il. Alors, les événements de Pierre-Mauroy le choquent: « Il se passe quoi, quand il y a un envahissement et un mouvement de foule? On attend quoi, qu’il y ait une catastrophe, un malheur? Là, il y a eu incident mais pas d’accident. Le jour où il y a un accident et un malheur, on dit quoi? On s’excuse? On va devant un tribunal et on s’excuse? S’il s’était passé quelque chose de très grave… On fait quoi, on s’excuse? »
Des Lillois « touchés » et « choqués »
Parce qu’il n’était pas au bord du terrain au moment des incidents, le coach des Dogues ne peut confirmer lui-même que certains de ses joueurs ont été frappés. Néanmoins, son équipe est atteinte: « Aucun joueur n’a parlé dans le vestiaire. Ils sont touchés par le résultat (…). D’autres étaient choqués. Mais il n’y a pas eu de mots ou de colère. Il y avait de la déception par rapport au match. Et ils étaient choqués par rapport à ce qu’il s’était passé. »
Galtier y croit encore
« J’habite au centre-ville. Il va se passer quoi, quand je rentrerai chez moi? Des mecs vont m’attendre, moi ou des joueurs qui rentrent chez eux? Si c’est ce qui doit se passer, il vaut mieux qu’on arrête la saison maintenant. Mais je ne veux pas l’arrêter, et les joueurs non plus. Je vous le dit: ça passera. Ça passera finement, mais ça passera. Et on ira jusqu’au bout. »
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