C’était il y a 25 ans jour pour jour. Le 2 juillet 1994, Andres Escobar, milieu de terrain de la Colombie, tombait sous les balles de son meurtrier, Humberto Muñoz Castro, qui lui reprochait d’avoir marqué un but contre son camp quelques jours plus tôt face aux Etats-Unis (2-1) scellant l’élimination des Cafeteros dès les phases de poule de la Coupe du monde 1994. Comme mauvais rêve un quart de siècle plus tard, un autre Colombien, William Tesillo, a reçu des menaces de mort pour son penalty manqué face au Chili en quarts de finale de la Copa America.

Pelé avait fait de la Colombie son favori

En 1994, cela avait donc viré au drame à l’issue d’une compétition que les Colombiens, portés par ce qui restera peut-être comme la meilleure génération de leur histoire, abordaient avec le statut de gros outsider (l Brésilien Pelé en avait même fait ses favoris). Mais complètement gangrenés par le climat d’extrême violence qui régnait au pays et qui avait traversé la frontière américaine (où se déroulait le Mondial). Et par celui des gangs. 

Sur une radio colombienne, Faustino Asprilla, ancienne légende de la sélection, est revenu sur cet événement tragiques et sur les menaces de mort qu’avaient reçu le sélectionneur Francisco « Pacho » Maturana, son adjoint Dario Gomez Jaramillo (dit « Bolillo ») et le joueur Gabriel Jaime Gomez Jaramillo (dit « Barrabas ») petit-frère de Bolillo.

Le meurtrier avait crié « Gol » en tirant 

Alors que la Colombie devait battre les Etats-Unis pour rester en course pour la qualification, les pressions avaient parasité la préparation et le fils de Luis Fernando Herrera, l’arrière-droit de la Colombie, avait été brièvement kidnappé. Avant que l’on demande au sélectionneur de ne pas faire jouer Barrabas sous peine de représailles sur la famille de ce dernier et du sélectionneur. C’est un autre joueur qui a fait le frais de ce climat extrême en étant tué de douze balles sur le parking sur le parking d’El Indio, un bar de la banlieue de Medellin, à 27 ans. Son assassin a crié « Gol » à chacun de ses tirs. 

« Andres m’avait dit: ‘ne sors pas, nous avons reçu des menaces' »

Un drame dont Faustino Asprilla ne s’est toujours pas remis. Dans son témoignage sur une radio espagnole, traduit par le site Lucarne Opposée, il se souvient des joueurs précédent le meurtre. « Dans l’avion (du retour en Colombie, ndlr), Andrés est venu me dire qu’il ne fallait pas que je sorte en discothèque une fois au pays, confie-t-il. Il m’a dit: ‘ne sors pas, nous avons reçu des menaces, promets-le moi’ . Je lui ai dit que je ne sortirai pas. C’est lui qui est sorti, c’est incroyable… 

Quelqu’un est venu me voir à 4 heures du matin pour me dire qu’ils avaient tué Andrés. Je l’ai traité de menteur. Mais j’ai allumé la radio et ils n’en partaient pas. Quand je suis rentré à Medellín, j’ai pleuré comme jamais. Je crois que j’ai pleuré pendant tout un mois. Andrés était un ami, c’est lui qui m’a aidé lorsque je suis arrivé au Nacional. J’étais avec Higuita, on est restés assis toute la nuit, je ne sais pas qui de nous deux a le plus pleuré. J’ai eu encore plus peur lorsque j’ai vu les véhicules motorisés qui nous protégeaient. C’était comme pour une guerre. Quand une voiture passait à proximité, les policiers tiraient en l’air et lui disait de ne plus bouger. Je suis resté deux jours, dont l’un avec la famille d’Andrés et quand je suis revenu à mon appartement, les policiers m’ont demandé de ne plus en sortir. C’était une période noire. »

https://rmcsport.bfmtv.com/football/colombie-le-terrible-recit-d-asprilla-sur-le-meurtre-d-escobar-en-1994-1724111.html

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