Il attend des explications. Plus de deux semaines après son limogeage du poste de sélectionneur du Japon, Vahid Halilhodzic est toujours sous le « choc » d’avoir été privé du Mondial 2018 et n’exclut pas d’entamer des poursuites judiciaires. « Même dans mes pires cauchemars, je n’ai pas pu imaginer qu’un jour il pourrait se passer cela maintenant », explique-t-il ce jeudi dans un entretien accordé à l’AFP à Tokyo. A deux mois du Mondial, le Franco-Bosnien assure avoir cru à « une blague » quand le président de la Fédération japonaise de football (JFA) lui a annoncé la nouvelle début avril.
« Personne, jamais, ne m’a averti qu’il y avait un quelconque danger » d’être remercié, confie le technicien de 65 ans, qui dénonce « une humiliation » et s’étonne d’une telle décision alors qu’au Japon, « le respect est une base de fonctionnement, c’est presque idéal, presque une autre civilisation ». Visiblement meurtri, il nie tout problème de communication avec les joueurs, argument mis en avant par le président de la JFA Kozo Tashima, qui a aussi déploré les derniers résultats décevants en préparation.
« Je mérite des explications »
Nommé en mars 2015, Halilhodzic estime, lui, avoir rempli sa mission en qualifiant le Japon pour leur sixième Mondial de rang. Et dit avoir reçu de nombreuses marques de soutien de la part du public japonais. « On est venu chercher Vahid pour ça. J’ai qualifié l’équipe, et maintenant ils m’empêchent de tenter quelque chose de plus grand », regrette l’ancien entraîneur du PSG et de Lille, privé d’une deuxième Coupe du monde après son aventure avec l’Algérie.
« Merde, j’ai besoin d’une réponse. Je mérite des explications. Je ne veux pas quitter ce pays comme un malpropre, un incompétent », insiste le technicien qui espère une réaction de la Fédération. S’il n’obtient pas d’éclaircissements, il envisage « d’autres procédures », se réservant la possibilité de poursuivre la Fédération pour « interruption abusive de contrat », lui qui avait déjà été évincé sans ménagement en 2010 après avoir manqué sa Coupe d’Afrique des Nations (CAN) avec la Côte d’Ivoire quelques mois avant le Mondial en Afrique du Sud.
Quant à son successeur à la tête des « Samourai Blues », le Japonais Akira Nishino, Halilhodzic lui prédit une tâche compliquée. Changer de sélectionneur « à deux mois du Mondial, ce n’est pas sérieux, Il faut de l’expérience », lance-t-il. Le Japon a hérité d’un groupe difficile au Mondial 2018 avec la Colombie, le Sénégal et la Pologne.
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