Invité sur BFMTV au lendemain des nouveaux incidents entre supporters en marge des matchs de Ligue 1 Angers-OM et Montpellier-Bordeaux, Ronan Evain, directeur général de l’association Football Supporters Europe, estime que la LFP doit punir individuellement les responsables des troubles et non l’ensemble des fans.
La Ligue 1 dans l’œil du cyclone. Depuis la reprise, le championnat de France de football est le théâtre de violents débordements dans les stades et aussi en dehors. Après les incidents lors du match Nice-OM qui sera rejoué le 27 octobre, c’est le derby Lens-Lille samedi dernier puis les matchs OM-Angers et Montpellier-Bordeaux mercredi qui ont été gâchés par des violences entre supporters. Comment expliquer une cette recrudescence des incidents dans les stades ?
« Des facteurs assez complexes s’accumulent qui ont un lien avec le retour des supporters après dix-huit mois d’absence et des tensions générales dans nos sociétés, tente d’expliquer Ronan Evain, directeur général de l’association Football Supporters Europe, invité jeudi sur BFMTV. On est sur une série compliquée mais il est trop tôt pour parler de problèmes structurels. »
« Les supporters savent exactement ce qu’ils risquent lorsqu’ils entrent sur le terrain »
Mais alors que faire ? Pour Ronan Evain, les sanctions en vigueur sont suffisamment sévères : « Aujourd’hui on a l’arsenal répressif le plus poussé d’Europe, appuie-t-il. On a trois formes d’interdiction de stade en France. On dispose de l’intégralité des outils nécessaires pour une réponse graduée. J’entends parler de sentiment d’impunité, ce n’est pas le cas pour les supporters. Ils savent exactement ce qu’ils risquent lorsqu’ils entrent sur le terrain. Il y a un contexte qui incite certains à faire le choix d’entrer sur le terrain, à franchir la ligne rouge. C’est un choix individuel auquel il faut apporter une réponse individuelle. »
Le directeur général de l’association Football Supporters Europe rappelle par ailleurs que les exclusions à vie de stade n’existent pas en France. Ni en Angleterre ou en Espagne. « On interdit pendant cinq ans, rapppelle-t-il. C’est la norme partout en Europe. C’est déjà énorme ! Trois ou cinq ans de pointage au commissariat une fois par semaine, c’est une vie qui est bouleversée. C’est le maximum qu’on puisse faire en matière de réponse judiciaire. C’est difficile mais on ne peut pas interdire tout le monde pour les agissements d’une minorité. Aujourd’hui on a des stades modernes qui disposent d’un moyen de vidéo-surveillance performant. On n’arrivera jamais à identifier tout le monde. Il faut la réponse la plus légitime et plus proportionnée possible », conclut-il.
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