Personne n’avait vu arriver André Villas-Boas, personne n’aurait pu prédire ce qu’il allait atteindre. Lorsqu’il est arrivé à Ipswich, en stage d’étude pour valider ses diplômes d’entraîneur, le technicien portugais surprit tout le monde, jusqu’au coach principal, l’Ecossais George Burley.

« Au départ, c’est mon ami Bobby Robson qui m’a appelé pour me demander d’engager en stage un minot portugais. Il devait juste venir et suivre les entraînements, prendre des notes. Mais à aucun moment il devait intervenir. Tout ce qu’il avait à faire, c’était regarder et observer les pro », raconte-t-il.

« Puis un jour, André Villas-Boas est arrivé avec un carnet entier et m’a présenté un programme d’entraînement très précis et adapté à toutes les physionomies, en fonction du prochain adversaire, en fonction des forces en présence, se calant sur le nombre des joueurs, les objectifs désireux. C’était très précis et très clair. Rapidement, j’ai commencé à lui laisser la main et à déléguer. Avec mes adjoints, nous étions tous bluffé. »

L’élève brillant

En seulement deux ans, le futur entraîneur de Marseille passe avec brio les licences C, B et A de l’UEFA. A 21 ans, il était suffisamment qualifié pour coacher une équipe professionnelle. Au sein de la SFA, la Fédération écossaise de football, là où il a passé tous ses diplômes, ses professeurs étaient dithyrambiques.

« Il est un exemple pour tous les étudiants », rappelle Jim Fleeting, le directeur du développement du football écossais. Il était toujours à l’écoute et très curieux, dévorant n’importe quel livre qu’il trouvait sous la main. Et c’était éclectique, ça allait des essais en psychologie jusqu’aux grandes œuvres en physionomie du sport. »

Nouveau sélectionneur des Iles Vierges Britanniques

Mais son âge reste malheureusement un handicap. Le jeune Portugais est pressé mais trop jeune pour coacher. Beaucoup de clubs rejettent ses candidatures et aucun n’accepte de lui faire confiance. Alors, en décembre 1999, à seulement 22 ans et sans aucune expérience si ce n’est son imposant palmarès glané sur la simulation Championship Manager, André Villas-Boas finit par répondre à une offre d’emploi parue dans une revue de management. Le ministère des Sports des Iles Vierges Britanniques recherche un directeur du football.

Il cache son âge et se laisse pousser la barbe

Le petit îlot de l’Océan Atlantique, 205e nation au classement FIFA, n’a aucune culture football, aucun structure, aucune infrastructure, rien. Mais Villas-Boas est motivé. D’ailleurs, par peur de voir sa candidature encore rejetée, il décide de ne pas dévoiler son âge et de cacher sa date de naissance. Il va même jusqu’à se laisser pousser la barbe pour faire plus vieux. Son épais duvet roux ne le quittera plus et deviendra son célèbre signe distinctif. Le rouquin du Portugal. 

Kenrick Grant, le président de l’association de football des Iles Britanniques, la BVIFA, accepte très rapidement son offre. « Comment pouvions-nous refuser?, interroge-t-il. C’était un CV des plus prestigieux. Nous nous attendions à recevoir des propositions d’inconnus, diplômés en sport à l’université, de simples passionnés de football mais sans aucune expérience. Si j’avais dit non, je m’en serais voulu toute ma vie. »

Et voilà, à seulement 22 ans, André Villas-Boas rentre de plain-pied dans le monde du football en devenant le sélectionneur principal des Iles Vierges Britanniques.

(Retrouvez prochainement sur RMC Sport les autres épisodes de cette série sur André Villas-Boas, signée Pierre Rondeau)

>>> Pour lire l’épisode 1 de notre série, c’est par ici

https://rmcsport.bfmtv.com/football/villas-boas-a-l-om-retour-sur-son-poste-aux-iles-vierges-britanniques-1701165.html

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.