Dans le documentaire fleuve d’Amazon sur la saison du sacre de Manchester City, Omar Berrada, membre du board, confiait une petite phrase qui en dit long: « A ce poste, Benjamin Mendy était la cible numéro 1. Et je dirais même très loin devant la cible numéro 2. » La première saison mancunienne du latéral gauche fut frustrante, largement amputée par une rupture du ligament croisé du genou et achevée sur un Mondial discret mais victorieux avec les Bleus. Les débuts de sa deuxième saison sont tonitruants.
« Après ma blessure, j’ai dit que je travaillerais très dur »
Titulaire lors des trois premiers matches officiels des Cityzens – le Community Shield, le choc contre Arsenal et ce dimanche contre Huddersfield (6-1) – l’ancien Monégasque a connu trois fois la victoire et livré trois prestations de haut niveau. Dans le récital du jour, l’expert du centre aura touché 112 ballons, délivrés 12 centres et trois passes-clé pour une passe décisive (et une presque deuxième, la défense des Terriers ayant pris le relais).
« Je préfère offrir une passe décisive. Mais si je peux marquer, c’est bien aussi, je le prends. Aujourd’hui, je crois qu’on m’attribue officiellement une passe décisive mais si on m’en attribue d’autres, je les prends aussi. Je me sens très bien. Après ma blessure, j’ai dit que je travaillerais très dur pour revenir. Quand je suis sur le terrain, je veux que les gens voient le même joueur, pas qu’ils se disent ‘il a changé, il n’est pas prêt’. C’est pour cela que je travaille beaucoup. »
Frais grâce à son Mondial?
Pour Sky Sports, le Français donne carrément une « nouvelle dimension » à Manchester City. Confirmant ainsi les envies de Pep Guardiola qui appelait à encore progresser en fin de saison dernière. Le jeu a clairement penché côté gauche ce dimanche, face à Huddersfield. De son côté en fait. En plus d’amener davantage d’impact que son remplaçant Fabian Delph la saison dernière, plus de vitesse dans les montées aussi, le joueur affiche une qualité de centres constante et impressionnante. Avec une liberté supplémentaire par rapport à son rôle à Monaco.
AFP –
« Je crois que finalement, ne pas vraiment jouer cette Coupe du monde lui a fait du bien, lui a permis de se reposer et de faire les entraînements sans beaucoup de charge, estime le consultant Frédéric Piquionne dans PL Zone sur RMC Sport. Il faut du temps pour revenir. Il est revenu plus tôt, est en pleine possession de ses moyens et cela se voit sur le terrain. » Autant que son plaisir de jouer, de combiner avec son Bernardo Silva comme sur le deuxième but contre Arsenal ou Sergio Agüero ce dimanche.
>>> Suivez la Premier League en exclu sur RMC Sport. Plus d’infos ici.
Pratiquement ailier gauche
Face à une équipe d’Huddersfield qui aura résisté une vingtaine de minutes avant de s’effondrer, Benjamin Mendy aura fait ce qu’il sait le mieux faire: attaquer, sans avoir trop de tâches défensives à accomplir. Son positionnement moyen sur ce match? Celui d’un… ailier gauche, dans la moitié de terrain adverse la majeure partie du temps. « C’est sans doute le positionnement qu’il aura dans ce type de matches à domicile, ajoute Frédéric Piquionne. Pep Guardiola jouera sans doute avec trois défenseurs centraux (comme ce dimanche ndlr) pour laisser de la liberté à ses latéraux. Puisqu’ils auront la possession, ils auront beaucoup moins à défendre. »
Il ne rechigne pas pour autant aux tâches de construction du jeu, en témoigne son rôle hybride contre les Gunners le week-end dernier. La majeure partie du match, le latéral gauche l’avait passée… en milieu de terrain axial, à repiquer sans cesse pour apporter le surnombre et dégager de l’espace pour les ailiers. C’est ainsi qu’il a servi Raheem Sterling avant de lui libérer de l’espace en attirant les défenseurs d’Arsenal, sur l’ouverture du score.
La clé du duo Jesus-Agüero?
« Aujourd’hui, nous avons décidé de jouer avec deux attaquants (Agüero et Jesus), d’amener plus de présence dans la surface de réparation, précise Pep Guardiola à l’issue de la victoire contre les Terriers. Nous savions que nous avions Mendy, un joueur très intelligent dans le dernier tiers du terrain. Il ne se contente pas d’arriver et de centrer, il est suffisamment clairvoyant pour voir où faire la passe devant le gardien, au point de penalty ou plus en retrait. » De la variété dans le geste et surtout la lecture du jeu, caractéristique adorée du technicien catalan, qui n’a de cesse d’exiger de son effectif de lire le jeu de l’adversaire en plein match, pour essayer d’anticiper.
12 centres en un match, record de la saison
Déjà trois passes décisives au compteur pour le latéral gauche, seul en tête devant un duo Eden Hazard-José Holebas (deux). Ses 12 centres face à Huddersfield sont pour l’instant le record de la saison pour un même joueur, dans une rencontre. C’est aussi plus que pour n’importe quel joueur de Manchester City sur un match de la saison dernière. L’ancien Monégasque détenait alors déjà la palme, avec 11 centre contre Bournemouth et neuf contre Watford l’an dernier, plus que n’importe lequel de ses coéquipiers sur 90 minutes. Et ce pourrait être une clé d’une association Jesus-Agüero enfin aboutie sur le front de l’attaque. Reste un secteur à améliorer: son amour pour le tweet, pas toujours du goût de Pep Guardiola.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/video-manchester-city-encore-un-match-plein-pour-un-mendy-indispensable-1508765.html