La nouvelle est tombée mercredi après-midi, le Conseil d’Etat a suspendu les relégations d’Amiens et de Toulouse en Ligue 1 et a invité la LFP, avec la FFF, à mettre en place une nouvelle modalité d’organisation du championnat afin de se mettre en conformité avec le droit.

Sitôt annoncé, beaucoup ont considéré cela comme une ouverture à une Ligue 1 à 22 clubs, avec le maintien d’Amiens et de Toulouse, mais aussi la montée de Lens et Lorient. Bernard Joannin, le président du club d’Amiens, s’est même félicité de la décision « de la plus haute juridiction administrative, défendant les principes d’équité et de justice sportive ».

Pourtant rien n’est joué et aucune injonction à organiser le prochain championnat à 22 n’a été prise par le Conseil d’Etat. Il est simplement demandé à la LFP de revoir sa convention afin de respecter les principes du droit, décision qui devra être prise, avec la FFF, avant le 30 juin.

Plus de clubs, c’est moins de droits TV

Et il n’est pas certain que les clubs de l’élite valident un tel changement. Un élément à mettre immédiatement en avant: le partage des droits TV. Car qui dit deux clubs de plus dit un partage plus restreint entre chaque équipe et une division plus sévère entre chaque club, ce qui ne sera pas pour plaire à ces derniers.

En mars dernier, la LFP avait acté un partage strictement égalitaire des droits TV supplémentaires obtenus dès l’année prochaine suite à la valorisation du contrat de 56%. Autrement dit, sur les 400 millions d’euros en plus touchés, les clubs auraient dû bénéficier de 20 millions d’euros chacun. A 22, on tombe à 18, soit 2 millions d’euros en moins sur la balance.

Mais ce n’est pas tout. Quid de la redistribution issue des droits initiaux, ceux perçus depuis 2016, valorisés à 760 millions d’euros et dont 593 millions sont destinés intégralement aux clubs de première division? En conservant la même méthodologie de calcul, basée à la fois sur la notoriété, la performance sportive et le partage égalitaire, en jouant à 22, toutes les équipes seront perdantes, de 4 à 9% selon la place.

Une perte de 70 millions pour les 20 clubs déjà présents

Par exemple, le Paris Saint-Germain, leader au classement, a touché 59 millions d’euros cette saison. Grâce au nouveau contrat de la saison prochaine, avec une Ligue 1 à 20, il aurait pu espérer toucher 79 millions d’euros, soit une augmentation de 33%. En passant à 22, le total tombe à 76 millions d’euros, chute de 3 millions d’euros (-4%).

Mais le choc est plus important pour les plus petites équipes, moins bien classées, proportionnellement parlant. Des équipes classées de 11e à la 18e place pourraient perdre jusqu’à 9% de droits TV, en bénéficiant d’un partage égalitaire plus restreint en faveur de plus de monde. Au total, la baisse pourrait être de 70 millions d’euros.

D’aucuns pourraient alors rétorquer que le passage à 22 clubs provoquera automatiquement plus de matchs, de 380 à 462, et imposera une nécessaire renégociation du contrat des droits TV voire la mise en vente d’un nouveau lot, correspondant aux nouvelles rencontres. Mais, concernant le premier cas, rien n’est sûr tant qu’aucune clause n’est connue. Les diffuseurs n’ont aucune obligation à modifier leur prix d’achat. Quant à la deuxième option, elle est objectivement incertaine puisqu’il ne s’agira que d’un lot comprenant les matchs d’Amiens et de Toulouse.

Conséquence, il n’est pas dit que cette solution, la Ligue 1 à 22, fasse l’unanimité au sein des représentants de l’élite.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/une-ligue-1-a-22-clubs-quelles-consequences-sur-les-droits-tv-1930536.html

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