Pour avoir une idée de ce qui unit Mauricio Pochettino et Hugo Lloris, il faut remonter au 8 mai dernier. Ce soir-là, Tottenham vient de signer sur la pelouse de l’Ajax (3-2) le plus bel exploit de son histoire européenne, rejoignant ainsi Liverpool en finale de la Ligue des champions (samedi, 21h sur RMC Sport et BFM TV). Au coup de sifflet final, après avoir salué son homologue Erik Ten Hag, Mauricio Pochettino se précipite vers une personne sur la pelouse. Pas le héros du soir Lucas, non, mais son gardien et capitaine: Hugo Lloris.

Emu comme jamais, le technicien argentin fond en larmes dans les bras du portier. Quelques minutes plus tard, les deux hommes se rendent un vibrant hommage au micro de RMC Sport. « C’est le meilleur gardien du monde, assure Pochettino. C’est un grand joueur, mais aussi une personne extraordinaire, j’ai beaucoup de chance de l’avoir. Je suis heureux de partager un tel moment avec une personne comme lui. » Et Lloris de répondre: « La personne qui mérite le plus cette qualification, c’est lui. Ça fait cinq ans qu’on travaille dur tous les jours. Ça n’a pas toujours été facile. Ce soir on a montré du caractère, à l’image de notre entraîneur. »

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Coup de foudre au premier regard

Du fayotage de la part du Français? Absolument pas. Depuis 2014 et l’arrivée à Tottenham de l’ancien manager de Southampton, Lloris n’a eu de cesse de souligner l’importance de son coach. Dans une récente interview à ESPN, le gardien décrivait même un véritable coup de foudre. Professionnel, mais pas seulement. « A cette époque (en 2014), je n’étais pas très heureux de la manière dont les choses évoluaient pour moi au club, expliquait-il. J’avais beaucoup de questions en tête. Et puis je l’ai rencontré. Dès que je l’ai vu, j’ai su qu’il était l’homme idéal. C’est le genre d’hommes pour lequel vous voulez travailler, pour lequel vous voulez vous battre. C’est un sentiment difficile à décrire, mais vous rencontrez une personne, et vous savez qu’elle va avoir un énorme impact dans votre carrière… »

L’ancien Lyonnais ne s’y trompe pas. A peine installé, Pochettino nomme Younès Kaboul capitaine et Hugo Lloris vice-capitaine. En 2015, Kaboul file à Sunderland, et l’entraîneur confie le brassard à son gardien, courtisé par les Red Devils. Il ne lui enlèvera plus jamais. « L’engagement d’Hugo envers le club est très fort, justifie-t-il. Nous devons d’ailleurs être heureux que Manchester United le veuille, car c’est un grand gardien. Mais Hugo est heureux ici et possède un contrat. Il pourra, j’en suis sûr, jouer un jour la Ligue des champions avec Tottenham. »

Lloris lui est toujours resté fidèle

Au-delà du symbole, ce geste a profondément marqué Lloris. Et a directement influé sur sa décision de poursuivre son aventure au sein du club londonien, alors en construction. « Mon destin est lié à Mauricio, c’est une certitude, affirme même Lloris en mars 2017. Il compte énormément pour moi. Notre relation dépasse le cadre du foot. C’est une rencontre. Il sera un jour le meilleur coach du monde. Il l’est déjà pour moi. Sa présence et notre relation sont autant d’éléments qui comptent le plus à mes yeux. »

La présence de Pochettino fait du bien à Lloris, mais l’inverse est aussi vrai. Au-delà de son apport dans les cages, de ses performances en match, le portier a toujours fait en sorte que la parole du coach se propage comme il faut dans le vestiaire, et que tout le groupe, malgré l’absence de trophée – ce qui aurait pu créer des divisions – reste soudé autour de lui. « Dès le premier instant j’ai compris sa philosophie et j’ai toujours essayé de me mettre entre lui et l’équipe pour l’épauler et agir comme leader », confiait Lloris à Sky Sports en mars.

Et Pochettino lui a rendu la pareille

Une fidélité à toute épreuve, qui a sans doute permis au champion du monde de sauver sa place cette saison. Car Lloris, sur un plan individuel, a sans doute vécu en 2018-2019 l’exercice le plus agité depuis cinq ans. En août, il est arrêté en état d’ivresse à Londres. Et alors que la presse britannique évoque un retrait du capitanat, Pochettino rejette fermement cette solution. « C’est un être humain, défend l’entraîneur de Tottenham. Tout le monde peut faire des erreurs et il en souffre. Il se punit lui-même. Le plus important, c’est qu’il a compris que c’était une erreur. C’est une grande leçon pour chacun d’entre nous. »

Début octobre, Lloris fait un match plus que médiocre face au Barça en Ligue des champions (défaite 4-2) et se fait allumer par les observateurs. Réponse de son coach: « Hugo est l’un des meilleurs gardiens de but du monde. Rien n’a changé dans mon esprit, dans ce que je pense de lui. » Quelques semaines plus tard, rebelote: Lloris est expulsé contre le PSV sur une sortie totalement manquée. Et devinez quoi? L’Argentin vole à son secours. « Si quelqu’un doit blâmer une personne, c’est à moi de le faire, note Pochettino. Mais je n’en ai pas l’intention. »

En mars, après une petite période de moins bien, le capitaine des Bleus tentait de résumer sa pensée: « Le propriétaire a choisi la personne idéale pour tirer le meilleur de ce club. » Samedi, au Wanda Metropolitano, il pourra faire en sorte de le remercier.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/tottenham-liverpool-la-raison-de-l-amour-fou-entre-pochettino-et-lloris-1702861.html

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