Allez-y, faites le test: tapez « Luka Modric sous-coté » – ou « underrated » – dans votre moteur de recherche, et vous verrez le nom du Croate ressortir dans un nombre incalculable de classements de joueurs non reconnus à leur juste valeur.
C’est une petite musique bien connue. A 33 ans, Luka Modric n’aurait jamais eu droit aux honneurs qu’il méritait, caché par des années de BBC au Real Madrid, oublié d’un football mondial qui n’aurait d’yeux que pour les attaquants.
Ce lundi soir, le milieu de terrain, nommé pour le prix The Best du meilleur joueur Fifa de l’année, aux côtés de Cristiano Ronaldo et de Mohamed Salah, fait pourtant figure de grand favori pour recevoir la prestigieuse distinction individuelle. Un trophée qui viendrait décorer une armoire… déjà bien garnie.
Première saison, première distinction
Car Luka Modric, en réalité, n’est jamais passé sous les radars. Le petit génie des Balkans a commencé par séduire les observateurs sur ses terres, à la sortie de l’adolescence. En 2003, le natif de Zadar est élu meilleur joueur du championnat bosnien avec le Zrinjski Mostar. Pour sa toute première saison pro, à seulement 18 ans.
En 2004, Modric est élu espoir croate de l’année, puis meilleur joueur du championnat croate par ses pairs en 2007 et 2008, avec le Dinamo Zagreb. Récompenses auxquelles viennent s’ajouter les premiers prix de meilleur joueur croate de l’année en 2007 et 2008, avant de nouveaux sacres en 2011, 2014, 2016, 2017… En bref, Modric a toujours été désigné comme le joueur le plus talentueux de sa génération dans son pays natal. Et le reste de l’Europe n’a pas tardé à tomber sous le charme.
Printemps 2008: courtisé par Manchester City, Newcastle, et les deux-tiers de la Serie A, Modric signe finalement à Tottenham, qui débourse 16,5 millions de livres pour s’attacher ses services, égalant ainsi le plus gros transfert de l’histoire du club. Sous-coté?
La razzia avec le Real
En quatre saisons en Angleterre, Modric ne remporte certes aucun prix individuel, mais ceci est davantage dû aux résultats de Tottenham (quatrième place au mieux) qu’aux performances du Croate, qui après des débuts compliqués, s’impose comme l’une des valeurs sûres de Premier League. « Il est le rêve de tout coach. Il s’entraîne comme un diable et pourrait jouer dans n’importe quelle équipe du big four », dit alors de lui son coach Harry Redknapp.
C’est avec cette étiquette qu’il débarque au Real pour 35 millions d’euros à l’été 2012. Et s’il est élu pire recrue de l’année par les lecteurs de Marca – la seule insulte faite à son niveau en 15 ans -, la collecte reprend vite les saisons suivantes. Modric est élu meilleur milieu de terrain de Liga en 2014 puis 2015, fait partie de l’équipe type de la Ligue des champions en 2014, 2016, 2017, 2018, du onze de l’année Fifa/FIFPro en 2015, 2016, 2017, attrape au passage un prix de meilleur joueur de la Coupe du monde des clubs en 2017, avant ses trophées de meilleur joueur de la Coupe du monde et de meilleur joueur UEFA en 2018… Et on en passe.
Alors oui, Modric n’a, jusqu’à aujourd’hui, jamais obtenu mieux au classement du Ballon d’Or qu’une 5e place en 2017. Mais si l’on fait le compte, le Croate a déjà ramassé plus d’une trentaine de récompenses depuis le début de sa carrière. Pas trop mal, non? https://rmcsport.bfmtv.com/football/the-best-non-modric-n-est-pas-sous-cote-il-a-deja-rafle-beaucoup-de-prix-1529697.html
