Andrea Agnelli, président de la Juve et l’un des principaux instigateurs de la Super League, a donné une interview au Corriere Dello Sport et à Repubblica mardi… juste avant que le projet ne parte en éclats.
Les interviews, parues ce mercredi matin dans les colonnes du Corriere Dello Sport et de Repubblica, auraient dû être un événement. Au lieu de ça, les propos d’Andre Agnelli, président de la Juve et l’un des principaux fers de lance de la Super League, apparaissent déjà caduques au regard de la folie qui s’est emparée du monde du football mardi soir. En quelques heures, les six clubs anglais (Manchester City, Manchester United, Liverpool, Arsenal, Tottenham et Chelsea) ont annoncé leur retrait de cette compétition si controversée. Mercredi matin, c’était au tour de l’Inter Milan de faire comprendre qu’il va se désolidariser du projet.
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Pourtant, dans ses interviews données avant les annonces fracassantes des clubs anglais, Andrea Agnelli ne laissait pas de place au doute. « Il y a un pacte de sang entre nos clubs. On continue. Le projet peut-il encore fonctionner ? Oui, il a 100% de chances de succès », clamait le patron de la Juve à Repubblica, alors que les premiers doutes sur la motivation de certains membres fondateurs de la Super League étaient en train de naître. Il a également confié être ouvert au dialogue avec la FIFA et l’UEFA : « S’ils nous font une proposition, nous évaluerons. »
« Le football n’est pas un jeu mais un secteur industriel »
Andrea Agnelli a également détaillé les raisons qui font – selon lui – de la Super League une compétition dont le football a besoin. « Les plus jeunes veulent voir des grands événements. Créer une compétition qui simule ce qu’ils font sur les plateformes digitales – comme Fifa – signifie se rapprocher d’eux et faire face aux compétitions de Fortnite ou Call Of Duty qui sont leurs centres d’intérêts. »
« Le football n’est plus un jeu mais un secteur industriel et il faut de la stabilité », a également plaidé l’ancien président de l’Association européenne des clubs (ECA) auprès du Corrierre Dello Sport. « Aujourd’hui, le match qui vaut le plus n’est pas la finale de la C1 mais le play-off pour la Premier League. Ce n’est pas de la stabilité.” A la question « Comment ont réagi les joueurs de la Juventus à l’annonce de la Super League ? », Andrea Angelli est catégorique : « Ils m’ont demandé quand ça commençeait. »
A la suite du retrait des clubs anglais, la Super League a publié un communiqué mercredi matin pour affirmer sa volonté de « remodeler » son projet. « La Super League européenne est convaincue que le statu quo actuel du football européen doit être changé. Nous proposons une nouvelle compétition européenne parce que le système actuel ne fonctionne pas. Notre proposition a pour objectif de permettre à ce sport d’évoluer tout en générant des ressources et une stabilité pour l’ensemble de la pyramide du football, notamment en aidant à surmonter les difficultés financières rencontrées par l’ensemble de la communauté du football. » Le feuilleton est loin d’être terminé.
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