Comme annoncé ces dernières heures, 12 clubs européens ont officialisé ce dimanche soir le lancement à venir d’une Super League semi-fermée. Avec un format nouveau et l’objectif d’engranger plus de revenus, en faisant concurrence à la Ligue des champions de l’UEFA.
C’est une bombe qui fait trembler toute la planète foot. Dans des proportions assez colossales. Comme annoncé ces dernières heures, douze clubs européens ont décidé de s’organiser pour créer une Super League semi-fermée. Le Real Madrid, le Barça, l’Atlético de Madrid, l’Inter, l’AC Milan, la Juventus, Manchester City, Manchester United, Arsenal, Liverpool, Chelsea et Tottenham se sont entendus afin de lancer une nouvelle compétition, comme ils l’ont fait savoir ce dimanche soir. Trois clubs seront invités à les rejoindre, avec l’idée de débuter « aussitôt que possible ».
L’objectif? Engranger plus de revenus en faisant concurrence à la Ligue des champions et à la Ligue Europa. Aucun club français ni allemand ne fait partie de ce premier casting. Le PSG a pour l’instant refusé d’en faire partie, tout comme le Bayern Munich.
« La création de la Super League intervient à un moment où la pandémie a accéléré l’instabilité du modèle économique actuel du football européen, peut-on lire dans un communiqué commun. Depuis plusieurs années, les clubs fondateurs ont eu comme objectif d’améliorer la qualité et l’intensité des compétitions européennes existantes, et, en particulier de créer un tournoi où les meilleurs clubs et les meilleurs joueurs pourraient s’affronter. Ces derniers mois, un dialogue s’est tenu avec les institutions quant à l’avenir des compétitions européennes et leur format. Les clubs fondateurs de la Super League pensent que les solutions proposées par les institutions ne permettent pas de résoudre les enjeux fondamentaux comme la nécessité de proposer des matchs de meilleure qualité et de générer des ressources supplémentaires pour toute la pyramide du football. »
Une compétition avec 20 clubs et des playoffs
Les clubs participant à cette Super League seront soumis à « un cadre de dépenses régulé ». En contrepartie, ils recevront « un versement en une fois de l’ordre de 3,5 milliards d’euros destinés uniquement à des investissements en infrastructures et compenser l’impact de la crise du Covid. »
La compétition est prévue pour accueillir vingt clubs, les quinze fondateurs et cinq additionnels, qualifiés chaque année à travers un système basé sur les performances de la saison précédente. Deux poules de dix seront mises en place à partir du mois d’août afin de créer une saison régulière, avec matchs aller-retour qui se disputeront en semaine, pour permettre aux équipes de participer à leurs championnats nationaux. Les trois premiers de chaque groupe seront qualifiés pour les quarts de finale. Les 4es et 5es s’affronteront lors d’un barrage pour les deux derniers tickets. Des playoffs avec matchs aller-retour seront ensuite organisées jusqu’à la finale, qui se disputera en mai, sur terrain neutre.
Florentino Perez, le patron du Real, a été désigné comme le premier président de cette Super League. « Nous allons aider le football à tous les niveaux pour l’amener à occuper la place qu’il mérite, estime-t-il. Le football est le seul sport global et le seul à compter 4 milliards de fans et notre responsabilité, en tant que grands clubs, est de satisfaire les attentes des supporters. » Joel Glazer, co-président de Manchester United et vice-président de la Super League précise: « En réunissant les plus grands clubs et les plus grands joueurs du monde pour qu’ils s’affrontent tout au long de la saison, la Super League ouvre un nouveau chapitre du football européen, qui garantira une compétition et des stades de niveau mondial et un soutien financier accru pour la pyramide du football dans son ensemble. »
L’UEFA soutenue par les Ligues et les gouvernements
Les douze clubs, qui ont également annoncé le lancement à venir d’une Super League féminine, expliquent vouloir dialoguer avec l’UEFA et la Fifa afin de « trouver les meilleures solutions » pour leur tournoi et « le football dans son ensemble ». Avant même cette officialisation, l’UEFA était montée au créneau en assurant qu’elle se battrait pour défendre ses intérêts. L’instance européenne, qui devait annoncer ce lundi son projet de réforme, a dénoncé un « projet cynique, fondé sur l’intérêt de quelques clubs ». En laissant planer de sérieuses menaces sur les clubs concernés, comme une exclusion de leur championnat national ou l’impossibilité pour leurs joueurs de représenter leur pays en sélection.
Dans le sillage de l’UEFA, les fédérations et les ligues des principaux championnats sont montées au créneau pour exprimer leur opposition à la Super League. Même si aucune équipe de Ligue 1 n’a pour l’instant accepter d’y participer, la FFF et la LFP se sont joint à la fronde collective. Tout comme les instances allemandes.
Certains gouvernements ont également exprimé leur désaccord face à cette tentative de révolution élitiste. L’Élysée a fait savoir qu’il appuiera toutes les démarches visant à « protéger l’intégrité des compétitions fédérales, qu’elles soient nationales ou européennes ». Roxana Maracineanu, la ministre déléguée aux Sports, a évoqué « un véritable danger pour le monde du football ». Boris Johnson, le Premier ministre britannique, a également fait part de ses réserves. Tout comme l’association des supporters européens, qui parle d’un « dernier clou dans le cercueil du football européen ».
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