Au lendemain des actes racistes survenus lors de la victoire de l’AS Monaco dans le stade du Sparta Prague en Ligue des champions, Aurélien Tchouaméni a réagi avec un long message dans lequel il interpelle l’UEFA.
Aurélien Tchouaméni met un point d’honneur à condamner publiquement ce qu’il a subi, tout en demandant des explications à l’UEFA. Victime d’insultes et cris racistes lors du match remporté 2-0 par l’AS Monaco sur le terrain du Sparta Prague (match comptant pour le troisième tour de qualification aller de Ligue des champions), le milieu de terrain français de 21 ans a publié ce mercredi un long message à ce sujet sur les réseaux sociaux. « C’est dur de trouver les mots pour vous dire ce que je ressens par rapport à ce qu’il s’est passé hier », a-t-il d’abord écrit.
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Après avoir révélé avoir aussi été la cible des messages haineux et de menaces de mort, Aurélien Tchouaméni réclame que ces faits « ne restent pas impunis ». Il craint notamment qu’un tel incident tombe dans l’oubli et soit finalement banalisé: « Il y aura un buzz pour un ou deux jours, puis après on passera à autre chose jusqu’à la prochaine fois. Prendre position contre la racisme est facile. Prendre des mesures est autre chose. »
Lorsque les joueurs monégasques se sont plaints des actes discriminants auprès du corps arbitral, le protocole de l’UEFA a été appliqué. Celui-ci implique notamment la diffusion de messages d’avertissements dans le stade, et la possibilité pour que le match soit interrompu si les comportements illicites continuent. Mais pour Aurélien Tchouaméni, ce dispositif est imparfait.
L’épineuse question des interruptions de match
« Pourquoi nous, joueurs victimes d’actes racistes, ne sommes-nous pas associés à la mise en place de ce protocole? », a-t-il d’abord demandé. Avant de poser une deuxième question, sur la possibilité de suspendre une rencontre: « Pourquoi pouvons-nous arrêter un match pendant cinq minutes pour vérifier si un joueur était hors-jeu pour quelques centimètres, mais pas pour des chants racistes dans un stade? Hier, la caméra de notre club sur le terrain a tout enregistré. C’était fort et clair. On a entendu ».
Après le coup de sifflet final, l’entraîneur croate Niko Kovac a expliqué que la meilleure solution sur le moment était de continuer le match. « Je leur ai dit que je comprenais leur désarroi mais qu’on était ici pour jouer au football. Je sais que ça fait mal, que c’est très difficile d’essayer de comprendre l’incompréhensible. Mais on a continué. On a gagné le match. On a aussi gagné contre le racisme. C’est le message le plus important de cette soirée », a déclaré le coach. « Le coach nous a parlé. Il a dit que la meilleure façon de répondre était sur le terrain comme on l’a fait, a confirmé le latéral français Ruben Aguilar. Arrêter un match, c’est compliqué ».
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