Selon les informations de La Repubblica, confirmées par la Gazzetta dello sport, la Fédération italienne de football enquêterait sur des transferts suspects réalisés par des clubs italiens. Des opérations montées de toutes pièces pour soulager les finances des équipes concernées et profiter des failles du fair-play financier.

L’échange entre le FC Barcelone et la Juventus à l’été 2020 avait fait grand bruit: Miralem Pjanic rejoignait la Catalogne contre 60 millions d’euros, tandis que Arthur signait à la Juve contre 72 millions. Une opération colossale mais dont l’intérêt sportif interrogeait à l’époque, les deux clubs s’y retrouvant davantage au niveau financier. Un an et demi plus tard, cet échange fait partie des 62 transferts sur lesquels la Fédération italienne de football (FIGC) enquêterait actuellement.

Le quotidien italien La Repubblica a révélé l’existence de cette enquête mercredi, une information confirmée plus tard par la Gazzetta dello sport. La Commission de surveillance des clubs de football italien (Covisoc) aurait transmis à la FIGC un rapport sur ces 62 transferts suspects, qui ont eu lieu entre 2019 et 2021, mis en place par les clubs afin de dégager facilement des plus-values sur les exercices comptables et pour se conformer aux règles du fair-play financier.

Des exemples d’ingénierie comptable

L’échange entre Arthur et Pjanic avait ainsi permis à la Juventus et au Barça de dégager chacun une plus-value de 50 millions d’euros. La raison? Lorsqu’un club acheteur débourse une somme d’argent dans un transfert, il peut amortir celle-ci sur plusieurs saisons dans les lignes de compte. Mais quand il est vendeur, le club peut inscrire cette somme en intégralité sur ces mêmes lignes de compte de la saison en cours, quand bien même les paiements seraient étalés sur plusieurs années.

Une pratique qui permet de passer entre les mailles du fair-play financier car elle n’est pas considérée comme illégale ou fautive. Outre l’échange entre Arthur et Pjanic, le transfert de Victor Osimhen à Naples serait également étudié de près par la FIGC. L’attaquant nigérian avait quitté le LOSC à l’été 2020 contre 70 millions d’euros. Mais dans le même temps, Lille avait recruté quatre joueurs de Naples contre 20 millions d’euros.

Trois joueurs d’entre eux (Luigi Liguori, Ciro Palmieri, Claudio Manzi) sont depuis repartis en Italie après n’avoir jamais évolué en équipe première et jouent désormais en troisième division italienne. C’est ce que reprocherait la Covisoc: le paiement excessif, dans ces échanges, des joueurs, pour dégager d’importantes plus-values dans les lignes comptables.

La FIGC sur le coup, le président Gravina prévenu

Un autre exemple de transfert sur lequel l’enquête se penche est celui de l’échange entre l’Olympique de Marseille et la Juventus, concernant Marley Aké et Franco Tongya. Les deux joueurs, qui évoluent tous les deux en réserve, ont été transférés pour 8 millions d’euros en janvier dernier. Le même schéma avait été appliqué lors de l’échange Danilo-Joao Cancelo entre Manchester City et la Juventus, à l’été 2019.

Alors que le président de la FIGC Gabriele Gravina a été prévenu par la Covisoc, Giuseppe Chine, le procureur de la Fédération italienne va désormais se pencher sur l’ensemble de ces opérations pour déterminer si elles sont illégales, alors qu’elles semblent a priori se conformer aux règles du fair-play financier.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/serie-a/serie-a-la-federation-italienne-de-football-enquete-sur-62-transferts-suspects-dont-osimhen_AN-202110270225.html

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