Le gouvernement a publié son nouveau décret ce jeudi concernant les nouvelles modalités du chômage partiel, appelé désormais activité partielle. La majorité des clubs de Ligue 1 ont décidé, depuis le début du confinement en période de coronavirus, de mettre leurs joueurs en chômage partiel. Amiens, Nîmes, Reims, Nice, Bordeaux, l’OL, l’OM, Angers et Monaco ont été rejoints depuis par Montpellier, Dijon, Metz et Brest, et depuis 24 heures par Lille et Rennes. Les autres, comme Strasbourg et le PSG, se sont positionnés pour la fin de ce mois de mars. Nantes et Saint-Etienne l’ont annoncé, mais n’ont pas encore communiqué la date du début de la période, tout comme Toulouse qui attend la fin de la période de congés décrétée pour ses joueurs jusqu’au 31 mars prochain.

L’attente du bulletin de salaire de mars

« On va attendre de voir à quoi vont ressembler les feuilles de paie des joueurs sur ce mois de mars pour savoir comme cela va se traduire financièrement pour eux, dans la mesure où tous les clubs ne l’ont pas décidé au même moment », précise un avocat conseiller de plusieurs joueurs à RMC Sport. Car il faudra tenir compte de l’aménagement de cette activité partielle sur une période donnée. Dans les textes, le joueur touchera 84 % de son salaire net.

En clair, prenons un mois entier pour être plus précis: le club va verser 70 % du salaire brut sous forme d’indemnités, ce que l’on appelle l’allocation d’activité partielle. L’état prend en charge 100% des 70% du brut mais… plafonné à hauteur de 4,5 fois le SMIC, le maximum prévu. Avantage pour les employeurs: une fois la déduction faite de l’aide de l’Etat – un peu moins de 7000 euros (6927 euros bruts par mois) – cette indemnité versée ne sera pas chargée. Pas de charges sociales, uniquement la CSCG et le CRDS, ce qui sera un peu moins lourd à supporter pour les clubs, au moins pour ce mois de mars, car la trésorerie existe dans la grande majorité des clubs. Ce sera bien plus compliqué pour le mois d’avril et les suivants, dans la mesure où les clubs vont devoir sortir de l’argent… qu’ils n’ont pas.

Des pertes considérables pour les clubs

Car à ce jour, pas de match et donc pas de rentrées d’argent! C’est bien ce qui inquiète les dirigeants des clubs de football professionnels de Ligue 1 et de Ligue 2. Jean-Pierre Caillot, le président de Reims, dans une interview mercredi à nos confrères de News Tank Football, a estimé le manque à gagner pour les cinq matchs à domicile restants d’ici la fin de la saison de 200.000 à 400.000 euros suivant les matchs. « Il nous reste cinq matchs, dont l’OM et le PSG, qui génèrent de belles recettes. Le manque à gagner est estimé de 2 à 2,5 millions d’euros entre les recettes partenaires et la billetterie », avance le dirigeant. 

C’est la raison pour laquelle la Ligue de Football a mis en place trois groupes de travail pour essayer de trouver des solutions au niveau des finances et du social, au-delà des mises en place des scénarios de calendriers pour fixer une éventuelle reprise. L’objectif principal est de reprendre impérativement cette saison, pour revoir des matchs à la télévision et permettre aux clubs de bénéficier de leur quote-part sur les deux dernières échéances des droits des diffuseurs (250 millions d’euros en deux versements) qui sont programmés habituellement début avril et début juin. Pour l’instant, pas de retour des diffuseurs puisque le championnat est suspendu. L’UEFA, par la voix de Michele Uva chez Tuttosport, le vice-président de l’institution européenne, se veut optimiste, faisant savoir que la priorité sera donnée aux championnats domestiques pour la reprise. Tout en gardant une fenêtre pour terminer les deux coupes d’Europe.

Ne pas l’imposer aux joueurs

L’objectif premier des groupes de travail mis en place par la LFP, au-delà d’un calendrier de reprise, est de trouver un accord global entre les joueurs et les clubs sur les salaires, tout en s’appuyant sur les leviers mis en place par le gouvernement pour alléger la fiscalité. Pour autant, une fois les 38 matchs joués, il faudra compléter les salaires des joueurs amputés pour la période d’activité partielle. Il est également question d’étudier une possible prolongation temporaire des contrats des joueurs qui doivent quitter leur club au 30 juin, pour leur permettre de terminer la saison avec leur club actuel. La FIFA est prête à l’autoriser, elle l’a fait savoir ses dernières heures. La FIFPro, quant à elle (le syndicat des joueurs), souhaite qu’il y ait une discussion avec les joueurs, pour qu’ils puissent avoir le choix d’accepter ou pas. Un premier bilan sera effectué ce vendredi par le bureau de la Ligue qui pilote toutes ces réflexions.   

https://rmcsport.bfmtv.com/football/salaires-pertes-financieres-contrats-le-gros-chantier-des-clubs-de-ligue-1-1882928.html

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