La soirée aurait pu s’arrêter à un simple constat: l’OM a vu sa série de six victoires consécutives en championnat s’interrompre brusquement sur la pelouse de Rennes (2-1), mercredi. Mais, entre la polémique autour du carton rouge de Pape Gueye et les menaces d’André Villas-Boas envers un journaliste de la Provence, cette 15e journée de Ligue 1 a basculé dans une toute autre dimension.

Pour André Villas-Boas, la tension est montée crescendo. Le coach marseillais a d’abord critiqué – avec retenue – la décision de Clément Turpin d’expulser Pape Gueye. « C’est peut-être le tournant du match, un peu discutable », a estimé Villas-Boas au micro de Canal+. « Gueye ne sait pas que Niang est là, il protège bien le ballon. Quand il tombe, il le touche (…) On a demandé à l’arbitre de regarder le VAR. Il n’a pas été très intéressé”, a-t-il ajouté.

Jusque-là, le discours du technicien portugais est semblable à ce qu’on peut entendre de la bouche d’un entraîneur frustré par l’arbitrage. Mais c’est en conférence de presse que les évènements vont prendre une autre tournure, et, cette fois-ci, pour des faits bien plus antérieurs. 

L’après-match contre City: les prémices

Pour comprendre la sortie fracassante de Villas-Boas, il faut remonter au 9 décembre dernier, à l’issue de la défaite de l’OM contre Manchester City en Ligue des champions (3-0). La veille, La Provence fait sa Une sur le bilan de Villas-Boas en C1 au cours de sa carrière.

Un bilan « pas brillant », pour reprendre les mots de nos confrères, qui n’a pas du tout plu à AVB. Le Portugais accuse l’auteur de l’article – non présent ce soir-là en conférence de presse – “de ne pas être connaisseur du Zenit” (son club entre 2014 et 2016) et d’avoir oublié des statistiques.

Villas-Boas en remet une couche après OM-Monaco

Trois jours après cette première sortie, Villas-Boas en remet une couche à l’issue de la victoire marseillaise contre Monaco samedi (2-1). Le journaliste dans le collimateur du Portugais n’est pas au Vélodrome. Ce qui n’empêche pas le coach marseillais de prendre à partie l’un de ses collègues: « Tu travailles encore pour la Provence? Tu sais qu’ils ont fait sortir une Une qui était pathétique, une attaque personnelle contre moi que je n’ai pas très bien prise. Il n’est pas là, le journaliste », s’agaçait-il.

Les menaces devant les journalistes

La scène avait déjà médusé la salle de presse et tous les observateurs de Ligue. Mais ce n’était rien comparé à l’ultime acte qui s’est joué mercredi soir au Roazhon Park.. Cette-fois, le journaliste qui a suscité l’ire d’AVB est bien présent en conférence de presse.

« Continue comme ça, je t’attrape moi. Si j’ai la chance de t’attraper… continue comme ça, c’est bien », lâche Villas-Boas en descendant de l’estrade après sa conférence de presse, se plaçant devant les autres journalistes.

L’altercation sur le parking

L’altercation s’est ensuite intensifiée dans le parking. Dans un article publié ce jeudi midi, La Provence affirme que la scène s’est poursuivie un peu plus loin, une bonne vingtaine de minutes plus tard. « Insultes en portugais, comparaisons douteuses avec de l’excrément: Villas-Boas a encore davantage disjoncté, sous les yeux ahuris de plusieurs témoins », affirme La Provence. 

« ‘Dieu va me donner la chance de t’attraper un jour’, a-t-il répété. Il a fallu que Ricardo Carvalho, son adjoint, le ceinture afin de le ramener à la raison », poursuivent nos confrères. Plusieurs témoins ont par ailleurs vu AVB et le journaliste « front contre front. »

Ce jeudi soir, l’Union des Journalistes de Sport en France a « condamné fermement l’attitude de l’entraîneur de l’OM » et affirmé « sans réserve son soutien au journaliste de La Provence », ajoutant qu’elle suivra avec une « attention particulière l’évolution de ce dossier ». Le dernier acte en date d’une soirée sous haute tension.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/rennes-om-arbitrage-menaces-a-un-journaliste-la-soiree-sous-haute-tension-de-villas-boas-2020109.html

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