Seize ans après son arrivée, Sergio Ramos s’est résolu à quitter le Real Madrid cet été. Meneur d’hommes à l’aura naturelle, l’Espagnol aura tout fait gagner à son club.

Il aura donc porté une dernière fois le maillot du Real Madrid le 5 mai, à Londres, sur la pelouse de Chelsea. Ce soir-là, comme l’ensemble de ses coéquipiers, il avait pris l’eau, impuissant, face au futur vainqueur de la Ligue des champions. Une sortie tellement triste pour cette légende, qui savait peut-être déjà que son départ serait annoncé un peu plus d’un mois plus tard. Dans un communiqué de six lignes publié ce mercredi, en attendant l’hommage qui lui sera rendu jeudi, en présence de Florentino Pérez, le Real a annoncé le départ de son capitaine emblématique, Sergio Ramos. A 35 ans, il partira officiellement le 30 juin prochain, à la fin de son contrat.

La fin d’une époque. Car après le départ de Zinedine Zidane, remplacé depuis par Carlo Ancelotti, c’est une autre figure du club qui s’en va. Bien plus qu’un capitaine. Un soldat. Un patron à l’aura quasi-inégalable. Un guerrier capable de répondre présent dans n’importe quel grand rendez-vous. Un défenseur à l’état d’esprit fabuleux, toujours là pour claquer un coup de casque dans un match couperet, broyer un adversaire et montrer la voie aux siens. Un buteur insaisissable, aussi.

« Il est remarquable. Auparavant, nous, les défenseurs, avions plus d’occasions de marquer, nous jouions souvent au milieu. Mais aujourd’hui, au XXIe siècle et vu son âge, Sergio est extraordinaire. (Gerard) Piqué inscrit aussi quelques buts, mais Sergio est une anomalie. Son record de buts, pour le Real Madrid et l’équipe d’Espagne, est remarquable », confiait l’an dernier un certain Fernando Hierro, ancien capitaine de la Maison Blanche, lui aussi bluffé par la carrière réussie par ce défenseur aux multiples talents, qui a représenté son club mieux que personne depuis 2005, date de son arrivée en provenance de Séville, quand il avait encore de longs cheveux lisses et évoluait principalement comme latéral.

En 16 années, il a tout gagné. Et fait tout gagner au Real: quatre Ligues des champions (2014, 2016, 2017, 2018), quatre Coupes du monde des clubs (2014, 2016, 2017, 2018), trois Supercoupes d’Europe (2014, 2016, 2017), cinq titres en Liga (2007, 2008, 2012, 2017, 2020), mais aussi deux Coupes du Roi (2011, 2014) et quatre Supercoupes d’Espagne (2008, 2012, 2017, 2020).

Une certaine idée du capitaine idéal

Ramos, c’est tout simplement 671 matchs disputés toutes compétitions confondues, et 101 buts inscrits. Rien que ça. C’est un leader qui rassure les siens, les rend tout de suite plus confiants et sereins, qui sait rattraper leurs erreurs, et se rendre décisif dans les moments-clés. Comment oublier son but venu briser les rêves de l’Atlético lors de la finale de la Ligue des champions 2014? Son influence sur celle remportée en 2018 contre Liverpool? Son omniprésence dans les Clasicos face à l’ennemi barcelonais ?

« Sa force, c’est ce qu’il transmet avec sa présence, affirmait très justement Giorgio Chiellini dans son autobiographie publiée en 2020. Sans lui, des stars comme Raphaël Varane, Dani Carvajal et Marcelo semblent être des enfants de l’équipe réserve. Sans lui, Madrid devient presque sans défense. » Si sa dernière saison a été moins aboutie, la faute à quelques petits pépins physiques, Ramos va évidemment laisser un énorme vide dans le vestiaire madrilène. Comme le soulignait Carlo Ancelotti en mai 2020, « sa meilleure qualité n’est peut-être pas sa technique ou sa conscience tactique mais son caractère, sa personnalité et sa capacité à motiver les joueurs autour de lui ». Avec toujours la même hargne, la même volonté de gagner.

Une certaine idée du capitaine idéal. Dire qu’il est un commandant de flotte à l’autorité naturelle, à l’aise pour se faire respecter, est un doux euphémisme. « C’est un défenseur très complet, disait encore Ancelotti dans Marca. Il a tout. Cannavaro était fantastique dans le marquage. Baresi, de par sa personnalité, était un vrai meneur d’hommes. Mais Sergio Ramos représente le défenseur parfait. Il est beaucoup plus complet et réunit toutes les conditions nécessaires pour l’être. » Maintenant qu’il est revenu au Real, Ancelotti sait qu’une sacrée mission se présente face à lui : trouver, si seulement ce défi relève du possible, le successeur de Ramos. Bon courage.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/liga/real-madrid-sergio-ramos-le-depart-du-capitaine-parfait-apres-16-ans-de-service_AV-202106160544.html

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