Mais qui est le jeune latéral gauche pour lequel le Paris SG va débourser près de 50 millions d’euros ? Faites la connaissance de Nuno Mendes, l’ultime recrue parisienne.
Le PSG a parachevé son mercato XXL en alignant une grosse somme pour s’offrir son latéral gauche : un prêt payant de 7 millions d’euros auquel se greffe une clause d’achat « obligatoire » de 40 millions d’euros pour Nuno Mendes (en attendant les chiffres officiels qui seront dévoilés via la Commission du marché des valeurs mobilières au Portugal). Seuls quatre latéraux ont coûté plus chers dans l’histoire du football : João Cancelo (65M€), Benjamin Mendy (57.5M€) Aaron Wan-Bissaka (55M€) et Kyle Walker (52.7M€). Seul Bruno Fernandes a rapporté plus au Sporting (63M€). La somme peut sembler énorme pour le Portugais de 19 ans qui ne compte que 47 matches avec l’équipe première des Leões et 5 sélections en A. Mais Nuno Mendes est une météorite, une étoile naissante, une fusée.
La météorite
L’histoire footballistique de Nuno Mendes débute au FC Despertar, club de Casal de Cambra, au nord de Lisbonne. A l’âge de 10 ans, cet ailier est repéré par les géants du coin. Le Benfica et le Sporting le mettent à l’essai et il choisit le Lion, pour la qualité de sa formation. A 14 piges, il intègre l’Academia qui a fait éclore Figo et Cristiano, deux Ballons d’Or. Un an plus tard, il est replacé latéral. Et il grimpe les échelons. A 17 ans, Marcel Keizer l’intègre au stage de présaison de l’équipe première en Suisse. C’est alors qu’un certain Bruno Fernandes s’amourache de ce gamin et le prend sous son aile. « Travaille, ne baisse pas la tête », lui martèle-t-il. Mendes retrouve les U23 et cravache pour atteindre son rêve.
En mars 2020, Rúben Amorim est nommé entraîneur du Sporting. C’est lui qui va le lancer dans le grand bain. Le 12 juin 2020, Mendes entre en jeu face à Paços de Ferreira. Une semaine plus tard, il est titulaire contre Tondela et devient le plus jeune joueur du club à débuter un match depuis… Cristiano Ronaldo. Le lendemain, le jour de ses 18 ans, ses dirigeants lui offrent un nouveau contrat annexé d’une clause libératoire de 45 millions d’euros. Six mois plus tard, elle passera à 70 millions. Car entretemps, Nuno Mendes a tout explosé dans son couloir.
Le Real Madrid est l’un des premiers à le draguer. Liverpool, Manchester United, Manchester City, Juventus, Barça, Milan, Naples (entre autres) vont suivre. En octobre 2020, il inscrit son seul but en pro. Un golaço face au Portimonense (matez la vidéo) qui en fait le troisième plus jeune buteur du Sporting au XXIe siècle derrière Quaresma et… Cristiano Ronaldo. Rúben Amorim confesse : « Nuno Mendes est une grande surprise pour moi. C’est un talent qui sera le titulaire de la Seleção durant de nombreuses années. » Le gamin, lui, se dit « prêt ». Et il le sera le 24 mars 2021 face à l’Azerbaïdjan. Ce jour-là, il devient le plus jeune titulaire de la Seleção depuis… Cristiano Ronaldo.
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Ses coéquipiers du Sporting s’enflamment. João Mário : « C’est déjà un grand joueur. Il pourra faire carrière dans les meilleures équipes des meilleurs championnats du monde avec la qualité qu’il a. » Antunes : « Le joueur qui joue à mon poste est un enfant-prodige, avec une qualité immense et une marge de progression énorme. » Auréolé d’un titre de champion du Portugal qui échappait au Sporting depuis 2002, sans surprise, Mendes est la « surprise » de la liste de Fernando Santos pour l’Euro 2020. Mais là…
Les blessures
Pas la peine de chercher, Nuno Mendes n’a pas joué la moindre minute au cours du dernier Euro. A 18 printemps, celui qui était destiné à devenir le plus jeune défenseur à disputer un tournoi majeur avec le Portugal, voit ses possibilités freinées par une lésion la cuisse gauche. Et Mendes a déjà connu ça. En sélection Espoirs, c’est une blessure au pied gauche qui l’a stoppé, qui l’a fait rechuter. Sa jambe droite, sa cheville gauche lui ont fait rater quelques matches. Rien de grave, mais la preuve que derrière ce footballeur athlétique (1m84, 77 kg) se cache un garçon sensible.
Un jeune homme qui se dit « assez timide », « réservé », très proche de sa maman Cesaltina, sa tante, son frère, et qui a retenu les conseils de père décédé, Arnaldo,: « Travailler, travailler. » Un leitmotiv repris par ses « grands frères », Bruno Fernandes et Jérémy Mathieu. Avant de mettre un terme à sa carrière de joueur, le gaucher Français a été de ceux qui ont « beaucoup aider Nuno », dixit Amorim. « J’aurais aimé jouer plus longtemps avec lui, confirme Nuno. Malheureusement, ça n’a pas été possible. » Au PSG, ses nouveaux frangins s’appelleront Sérgio Ramos ou Marquinhos. Et Pochettino la jouera peut-être comme Rúben. « Il a une communication positive, il nous aide tous les jours. Il nous parle comme s’il était plus jeune », avait dit de lui Mendes à Record. N’allez pas croire, Mendes n’est pas un faible d’esprit. « J’ai cette confiance pour penser que je suis le meilleur, dit-il de lui. Mais je dois le démontrer car le penser ne suffit pas. »
Une nouvelle réalité dans le jeu
N’allez pas croire non plus que Mendes a le boulard. En mai dernier, il déclarait à RTP3 : « Je dois améliorer beaucoup de choses, je ne suis pas un joueur parfait, loin de là. Je ne saurais dire encore en quoi je dois progresser mais je suis jeune et j’ai encore beaucoup à apprendre. Je ne suis pas un joueur d’élite mais je travaille pour le devenir. » T’y voilà, Nuno ! Au Paris SG, il va découvrir le très haut niveau qu’il a déjà pu titiller avec la Seleção : la Coupe d’Europe, la Champions. Jusqu’ici son expérience continentale en club se limite à deux matches en tours préliminaires d’Europe League.
Il va aussi devoir, comme avec la Seleção, s’installer dans une défense à 4. A Lisbonne, il excellait dans le rôle de piston gauche du 3-4-3 d’Amorim. Une tactique qui l’aidait « dans plusieurs aspects », avait-il déclaré. Pour exposer sa vitesse, sa puissance et la variété de son jeu. En 2020-2021, il était l’un des joueurs centrant le plus en Liga portugaise, mais aussi l’un de ceux qui interceptait le plus de ballons.
En avril dernier, face aux incessantes rumeurs laissant présager un départ de son protéger, Rúben Amorim lâchait, sourire en coin : « Nuno Mendes n’est pas prêt pour partir cette année, ni au cours de la prochaine. Peut-être dans cinq ans. » Mais Nuno n’a pas le temps…
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