Un numéro 10 de formation

Leandro Paredes a l’âge d’un lycéen lorsqu’il foule pour la première fois la pelouse incandescente de la Bombonera, en novembre 2010. A tout juste 16 ans et demi, le surdoué de Boca Juniors est lancé dans le grand bain. En tant que meneur de jeu, son poste de formation. Tout le monde le désigne alors comme le successeur du grand Juan-Roman Riquelme (avec lequel il évoluera durant trois saisons). L’artiste en fin de carrière décide même de s’effacer pour lui laisser la lumière. « Je ne peux pas rester ici, m’entraîner chaque jour, jouer le week-end pendant que le gamin attend de voir quand Riquelme prendra sa retraite, déclare-t-il à l’époque. J’ai réalisé tous mes rêves. C’est à son tour désormais. Paredes est un joueur fantastique qui, je l’espère, va nous donner beaucoup de bonheur. »  

Un profil très polyvalent

Au final, l’idylle n’atteint pas les sommets attendus à Boca et le jeune Leandro s’envole pour l’AS Rome en juillet 2014. Pour lancer son aventure européenne. En Italie, il recule d’un grand cran afin de  se faire une place dans le coeur du jeu. Ses deux prêts au Chievo Vérone et à Empoli, combinés à son passage poussif dans la capitale, lui permettent de développer une vraie polyvalence. Même s’il ne cache pas sa préférence pour le n°10, Paredes parvient à s’adapter à différents systèmes (4-4-2, 4-3-3, 3-5-2) et tous les postes de l’entrejeu. De la sentinelle devant la défense, au relayeur, en passant par le milieu plus excentré. Un bagage élargi qui devrait plaire à Thomas Tuchel.

Une belle conservation de balle

Le natif de San Justo (près de Buenos Aires) n’est pas vraiment embarrassé avec un ballon. Sa première touche de balle est très propre et ses contrôles rarement manqués. Une aisance naturelle qui lui permet de conserver le cuir dans des zones dangereuses, sans paniquer dans les moments chauds. Précis dans les petits espaces, Paredes est capable de se sortir de situations compliquées lorsqu’il est pressé par plusieurs adversaires.

Des passes inspirées

C’est l’une de ses principaux atouts. Si Paredes se distingue sur un terrain, c’est avant tout par sa qualité de passe. L’héritier de Riquelme possède un pied droit chirurgical et une vista spectaculaire. En un coup d’œil, il parvient à trouver un partenaire en profondeur ou en appui. Dans laps de temps et un espace très réduit. Capable de délivrer de belles passes décisives, l’ancien joueur du Zénith Saint-Pétersbourg peut aussi être celui qui casse la ligne au commencement d’une action. Une vraie rampe de lancement.

Des transversales téléguidées

Pas sûr que le PSG possède un joueur plus doué que lui dans cet exercice. Si Marco Verratti dispose d’un jeu long plutôt performant, celui de Paredes semble un cran au-dessus. L’international argentin (9 sélections) délivre des transversales d’une précision assez incroyable lorsqu’il aère le jeu. En le fouettant du coup de pied, il donne au ballon des trajectoires parfois hallucinantes. Et parvient à trouver des coéquipiers à plus de 40 mètres, dans la course ou dans les pieds. Une corde en plus à l’arc parisien.

Des coups de pied arrêtés dangereux

A ce niveau-là, le PSG ne manque pas d’arguments. Mais Paredes va en apporter un de plus. L’ex-prodige de Boca est particulièrement doué pour tirer les coups de pied arrêtés. Avec le Zénith, il a inscrit plusieurs coups francs directs. Et délivré de nombreuses passes décisifs grâce à ses centres soignés. Capable également de frapper les corners, il pourrait rapidement postuler aux côtés d’Angel Di Maria, Edinson Cavani ou Neymar dans cet exercice (en fonction de son rétablissement). 

Un manque d’impact physique

Si Paredes (180 matches pros, 21 buts, 18 passes décisives) est un artiste balle au pied, ce n’est pas le plus solide de la bande. Avec lui, Paris ne s’est pas offert un guerrier. Il ne faudra pas compter sur l’ancien de la Roma pour venir chatouiller sans cesse les chevilles de ses adversaires, s’imposer dans les airs ou se mettre minable dans les duels. Ce n’est pas son style, même si son placement et son sens de l’anticipation lui permettent de compenser ce manque d’entrain pour « la bagarre ». Il est plus proche de Thiago Motta que de Gennaro Gattuso, pour schématiser. « On voit qu’il ne sait pas défendre. Même Verratti, c’est plus fort défensivement », complète Frank Leboeuf, notre membre de la Dream Team RMC Sport.

Une certaine lenteur

C’est l’autre reproche qui lui est régulièrement adressé. Lorsqu’il se retrouve face à un joueur rapide, Paredes peut être en difficulté. La vitesse n’est clairement pas son point fort. Et sa lenteur au démarrage créé parfois des brèches au milieu de terrain. Autre souci: l’Argentin n’a pas goût très prononcé pour les efforts défensifs. Il lui arrive parfois de marcher un peu sur le terrain et de négliger son replacement. Un problème qui peut devenir sérieux si Tuchel décide de l’utiliser en n°6 dans les prochaines semaines. D’autant que la nouvelle recrue du PSG n’a encore jamais disputé un match de phase finale de Ligue des champions. 

https://rmcsport.bfmtv.com/football/psg-quel-genre-de-milieu-de-terrain-est-leandro-paredes-1622488.html

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