Dans un livre consacré à l’influence de Lionel Messi sur la réussite du FC Barcelone, qui vient de paraître chez Penguin Press, le journaliste Simon Kuper s’intéresse au comportement de l’attaquant argentin à l’entame d’une rencontre. En expliquant que la nouvelle star du PSG a pour habitude de s’effacer lors des premières minutes, pour mieux faire parler sa magie.
Le sifflet du coup d’envoi résonne encore dans le stade lorsqu’il se colle à la ligne de touche. Au plus près du trait blanc qui délimite sa zone préférentielle. Sur l’aile droite. Loin de l’agitation de l’entrejeu. Une fois dans son secteur, à quelques mètres des panneaux publicitaires et des ramasseurs de balle, Lionel Messi prend le temps de rentrer dans son match. Doucement. Discrètement même. Jusqu’à se faire presque oublier…
Dans son dernier livre, intitulé « Le complexe de Barcelone: Lionel Messi et la création – et la déconstruction – du plus grand club de football du monde » (qui vient de paraître chez Penguin Press), Simon Kuper analyse le comportement de l’attaquant argentin au début d’une rencontre. En expliquant, dans les bonnes feuilles de son livre, à lire en anglais ici, qu’il a pour habitude de se désintéresser du ballon.
« Il regarde chacun de ses adversaires pour voir où il se positionne »
Le journaliste britannique, qui publie des chroniques sportives dans le Financial Times et collabore avec plusieurs médias internationaux, étaye notamment son propos avec le souvenir d’un match de 2015 entre le Barça et l’Atlético de Madrid. Dans les gradins du Camp Nou, il est assis à côté d’un dirigeant du club catalan, qui lui explique la routine de la Pulga: « Lors des premières minutes, Messi se contente de traverser le terrain. Il regarde chacun de ses adversaires pour voir où il se positionne et comment leur défense s’articule ».
Une phase préparatoire durant laquelle le sextuple Ballon d’Or ne sollicite quasiment pas ses coéquipiers et se contente souvent de marcher. Au mieux de trottiner. « Au bout de cinq, dix minutes, il a une carte dans les yeux et dans le cerveau, pour savoir exactement où se trouvent les espaces », résume Pep Guardiola, son ancien coach au Barça.
« Pas très actif. Immobile. Tête baissée… »
En 2005, Simon Kuper avait déjà pu s’en rendre compte lors du Mondial U20 remporté par l’Argentine. Venu à Utrecht (au centre des Pays-Bas) pour assister à la demi-finale entre l’Albiceleste et le Brésil (2-1), l’auteur de « Football contre l’ennemi » (paru en 1994) avait pris des notes sur l’entame de match du jeune Messi, déjà considéré comme un crack.
« Pas très actif. Il traîne beaucoup. Immobile. Tête baissée », avait-il écrit dans son carnet. Avant que la Pulga hérite d’un ballon à la 7e et se mette en action pour ouvrir le score d’une frappe sublime du gauche. Avec trois touches de balle rapides pour trouver un angle de tir. Une action aussi soudaine que géniale, à l’image de l’un des plus grands artistes de l’histoire. Reste à savoir si le nouveau n°30 du PSG conservera ses habitudes au Parc des Princes. Si c’est le cas, les spectateurs auront le temps de s’installer tranquillement dans leur siège. Pour s’imprégner de l’ambiance et du décor. En attendant que le magicien se décide à entrer en scène…
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