L’affaire entre Nasser Al Khelaïfi et Mediapart se réglera donc en justice. Le président du PSG a décidé de porter plainte pour « faux et usage de faux », après la publication par Mediapart, ainsi que le Guardian et Der Spiegel, d’un document dans lequel il est sous-entendu que le dirigeant a violé les règles liées aux transferts.
Ce document, divulgué lundi par Mediapart, laisse entendre que Nasser Al-Khelaïfi a demandé au directeur de cabinet de Tamim al-Thani, l’émir du Qatar (alors prince héritier), le versement d’une commission de deux millions d’euros à l’agent de Javier Pastore et de 200.000 dollars de « frais » à la société Oryx QSI (qu’il détient avec son frère). Le meneur de jeu argentin venait d’être recruté pour 40 millions d’euros.
Mais seuls les clubs et joueurs sont habilités à verser des commissions à un agent. Des révélations fragilisant, en prime, la défense du président parisien dans le dossier de l’attribution des Mondiaux d’athlétisme en 2017, affaire dans laquelle il est mis en examen.
Des doutes sur l’authenticité du document
Les avocats du dirigeant qatarien justifient la plainte par un doute concernant l’authenticité du document publié par la presse. « Monsieur Al Khelaifi ne croyait pas qu’il ait pu écrire ou signer un tel document et ses avocats ont donc écrit aux journalistes en question le 21 juin, indiquant qu’ils avaient des inquiétudes par rapport à l’authenticité du supposé document et l’information qu’il soi-disant comportait ; demandant donc aux journalistes de nous fournir une copie du document sur lequel ils se sont appuyés afin de permettre à Monsieur Al Khelaifi de fournir une réponse réfléchie et informée à leurs questions », précise les avocats du président du PSG.
Ce que Mediapart, en accord avec The Guardian et Der Spiegel qui ont collaboré à l’enquête, a refusé, au nom du secret des sources. Avant de publier l’intégralité du document sur son site, sans que cela ne divulgue l’identité de la source en question.
Une plainte en France
« Il est désormais clair que cette explication était fausse, expliquent les avocats de Nasser Al Khelaifi. Mediapart a illustré son article sur le sujet hier (lundi, ndlr) avec une copie intégrale de la prétendue lettre en question et, ce faisant, n’a absolument rien révélé de l’identité de sa source. Ce document ne contient aucune information révélant l’identité de la ou des personnes l’ayant fourni aux journalistes et leur refus de fournir une copie à M. Al Khelaifi avant publication ne peut donc être expliqué que parce qu’ils ne souhaitaient pas qu’il ait l’occasion de réfuter une histoire qu’ils avaient déjà décidé de publier. »
« Maintenant qu’il est disponible, il est clair que le document invoqué par The Guardian, Der Spiegel et Mediapart est un faux et n’a pas été écrit ni signé par M. Al Khelaifi. Il déposera donc une plainte pénale pour faux et usage de faux en France », concluent ses avocats.
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