Victorieux de Lyon (2-1) à l’issue d’un match emballant, même si tout n’a pas été parfait, loin de là, le PSG semble sur la bonne voie. Mais sa marge de progression est énorme.
Le PSG est encore en rodage, mais il progresse. Trop lentement diront certains, eu égard au talent dont il regorge, certes, mais il progresse. Malmené par Lyon comme il le fut mercredi dernier contre Bruges (1-1), en Ligue des champions, le Paris Saint-Germain a été plus convaincant dans son animation qu’en Belgique quelques jours plus tôt. Et surtout, il a gagné (2-1). Or, quand il s’agit de se pencher sur les réglages collectifs à apporter pour faire sonner correctement cet orchestre de stars, on travaille toujours plus sereinement la semaine en gagnant le week-end.
Mieux exploiter la profondeur offerte par Mbappé
Il faudra encore patienter pour se prononcer sur l’identité de jeu de ce PSG, et c’est logique compte tenu des états de forme des uns et des autres, des automatismes à parfaire. Mauricio Pochettino a néanmoins procédé à des choix forts, dévoilant par bribes sa vision du club pour sa première véritable saison à la tête du club de la capitale. Outre la sortie très commentée de Lionel Messi et tout ce qu’elle pourrait induire pour le futur de la relation entre le coach et son vestiaire, le technicien argentin n’a pas hésité à lancer la « Pulga » dans le grand bain, à l’occasion de sa première sortie au Parc des Princes, entourée de trois autres attaquants, dont Kylian Mbappé. Un pari audacieux.
Parfaitement rétabli de sa blessure à un pied, Kylian Mbappé a adressé un centre décisif à Mauro Icardi dans le temps additionnel. Un geste qui sauve sa soirée. Car pour le reste, la prestation du prodige de Bondy, positionné en attaquant axial, a été très décevante. Peu inspiré dans ses choix, Mbappé a trop peu pesé offensivement au cours de la rencontre. En cause, des appels en profondeur sous-exploités, des déplacements entre les attaquants pas très coordonnés, et surtout un rôle de jeu en remise qui n’est pas son point fort. Arme offensive n°1 du PSG la saison dernière, Kylian Mbappé donne l’impression de chercher sa place quand Lionel Messi et Neymar sont alignés ensemble sur le terrain. L’adaptation à leur présence ne se fait pas aussi naturellement qu’on aurait pu le penser.
Installer Mendes et Hakimi
C’était la surprise du chef: titularisé pour la première fois de la saison au poste d’arrière droit, en lieu et place du Marocain Achraf Hakimi, Thilo Kehrer a été mis au supplice par Karl Toko Ekambi, s’inclinant systématiquement dans ses duels en un contre un. Titularisé pour apporter davantage de garanties défensives, l’Allemand a sombré dans ce domaine et n’a quasiment pas existé offensivement. Pourquoi l’avoir titularisé au détriment d’Hakimi, si ce n’est pour permettre à ce dernier de souffler ? Depuis son arrivée à Paris, Hakimi a changé le visage de l’animation parisienne, par sa vitesse, son volume de courses, sa technique.
Des qualités dont peut se prévaloir Nuno Mendes dans le couloir gauche. Le Portugais, en dépit de son jeune âge et de son arrivée tardive lors du dernier mercato, donne lui aussi une nouvelle dimension à ce poste, qui a longtemps souffert de l’absence de Juan Bernat. Dans un registre défensif hier soir, Mendes a prouvé qu’il était capable de faire preuve d’autorité, mais ses principales qualités résident dans la prise de risques. On sent que Mauricio Pochettino n’assume pas encore complètement ce qu’il voudrait mettre en place à l’avenir, à savoir une équipe qui étoufferait son adversaire par le jeu, avec cette idée directrice que la meilleure défense, c’est toujours l’attaque.
Le schéma à trois défenseurs pour resserrer les lignes
Sergio Ramos n’avait pas encore signé au PSG que l’idée circulait avec insistance parmi les suiveurs du club de la capitale. Avec trois défenseurs centraux de très haut niveau (Kimpembe, Marquinhos, Ramos) et la présence d’un joueur habitué à occuper le rôle de piston (Hakimi), le passage à une défense à trois ressemblait à une évidence. Nuno Mendes, qui s’est révélé dans un tel schéma à gauche au Portugal, est venu compléter l’effectif parisien depuis. D’où cette question: mais qu’attend Mauricio Pochettino pour aligner un tel dispositif qui mettrait certains de ses joueurs les plus importants dans les meilleures dispositions ?
Dans un 4-2-3-1 transformé en 4-2-4, le Paris Saint-Germain a enchaîné des récupérations hautes sur ses temps forts, en cherchant à étouffer l’adversaire à la perte du ballon, avec un travail de pressing haut des quatre de devant notable. Avec un bloc haut et des latéraux très offensifs, en 3-4-3 avec deux ailiers ou en 3-4-1-2 avec un meneur derrière deux avants-centres, les attaquants auraient moins de contraintes, notamment dans le repli défensif, et davantage de liberté dans la création. Objectif: resserrer les lignes. Reste une dernière question à trancher, celle des joueurs qui composeront le milieu. La tentation est grande d’aligner Verratti et Wijnaldum, mais l’un est blessé, et le second peu utile depuis son arrivée. Surtout, l’équilibre de l’équipe pourrait en pâtir.
Ander Herrera et Idrissa Gueye s’illustrent par une très grosse activité à la récupération et une volume de courses très intéressant depuis le début de la saison, le second ayant souvent la charge de la première relance de l’équipe et des projections dans la surface adverse. Mais l’un et l’autre ne sont pas aussi influents que Marco Verratti sur le jeu du PSG. La solution pourrait donc consister à privilégier la titularisation d’un élément plus défensif (Gueye ?) aux côtés de Verratti, ce qui pousserait forcément Wijnaldum sur le banc. Des trois attaquants, Angel Di Maria serait sans doute le premier à être sacrifié. Un joli casset-tête en perspective. Pochettino a encore du travail pour trouver la bonne formule.
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