A quelques heures du coup d’envoi de la demi-finale entre le PSG et Manchester City en demi-finale aller de la Ligue des champions (21h, sur RMC Sport 1), il est surtout question de la rivalité entre les deux Etats du Golfe à la tête de ces deux clubs, dans la presse britannique.
Cinq ans après l’élimination du Paris Saint-Germain par Manchester City en quarts de finale de la Ligue des champions, le PSG détenu par QSI retrouve son vieil ennemi du golfe persique sous contrôle de la holding émirienne Abu Dhabi United Group aux portes de la finale. Le vainqueur de cette rencontre tentera de décrocher la Ligue des champions qu’il convoite ardemment chaque année.
« L’élément le plus intriguant de cette rencontre est sans doute la façon dont elle met en présence deux clubs qui, malgré leurs dépenses extravagantes, leur investissement émotionnel et leur désir de gloire, n’ont jamais été en mesure d’obtenir le trophée qui compte le plus pour eux », souligne le Guardian ce mercredi matin, à quelques heures du coup d’envoi de la rencontre (à 21h, en direct sur RMC Sport 1).
Au-delà du terrain et du combat sportif qui s’annonce entre deux des équipes les plus spectaculaires de la compétition, que tout oppose dans la philosophie de jeu, la rencontre se déroulera avec en toile de fond une bataille géopolitique entre deux voisins du Golfe qui se haïssent et usent cependant d’une même stratégie de « Sportwashing » comme un moyen de renforcer leur influence à travers le monde.
« Financés par les méga-riches États du Golfe, les deux clubs veulent gagner la course à la victoire en Ligue des champions, mais aussi servir leurs objectifs politiques, rappelle le Telegraph. Être couronné champion d’Europe est devenu le Saint Graal pour les deux clubs depuis qu’ils ont été rachetés en 2008 et 2011, respectivement, par deux des pays les plus riches de la planète, des pays qui utilisent le football comme un moyen de faire avancer leurs objectifs politiques. »
Comment Nasser Al-Khelaïfi est-il devenu le robin des bois du football, s’interroge le Times © @Capture
Le PSG, une équipe dont la menace est « cartographiée »
Vous l’aurez compris, il est aussi et surtout question d’un autre terrain que le sport ce mercredi matin, dans la presse britannique . Une rivalité au sommet du football que l’échec de la Super League, projet dissident mort-né, a encore illustré récemment. Très exposé aux critiques concernant le Mondial 2022 qu’il organise, le Qatar s’est rangé en bon élève derrière l’UEFA, tandis que Manchester City a figuré parmi les douze clubs signataires d’un projet très controversé.
Il fut aussi le premier à s’en détourner la semaine passée, et ce n’est pas un hasard. Mais il était déjà trop tard, et c’est bien Nasser Al-Khelaïfi qui est sorti grandi de cette affaire. « L’opposition du Qatar à la Super League européenne a fait de lui un chouchou de l’UEFA, mais il n’a pas pris position uniquement par amour du jeu », note le Times. Le quotidien estime cependant que la nouvelle relation qui s’est nouée entre Nasser Al-Khelaïfi et Aleksander Ceferin, « préfigure la nouvelle structure de pouvoir qui émergera des décombres de l’une des semaines les plus explosives de l’histoire du football européen ».
Le plan de Guardiola pour arrêter le duo Neymar-Mbappé à la Une de The Independent © @Capture
Et le sport dans tout ça ? City a prouvé qu’il pouvait défendre face à des contre-attaques avec un nouveau système de jeu, mais il n’a jamais été confronté à un test comme celui-ci, craint The Independent. Sans occulter les points faibles de City, le Guardian préfère mettre en exergue la nature du PSG, « une équipe dont la menace est cartographiée et télégraphiée bien à l’avance »: « Arrêtez Neymar et Kylian Mbappé et City ira en finale. Comment y parvenir, bien sûr, là est le véritable dilemme. »
https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-des-champions/psg-manchester-city-la-rivalite-geopolitique-entre-les-deux-clubs-a-la-une-de-la-presse-britannique_AV-202104280198.html