Ça y est, la blague est terminée. Quatre ans et demi après l’arrivée du phénomène de Las Palmas, le PSG a annoncé samedi par un communiqué laconique la résiliation à l’amiable du contrat de Jesé Rodriguez (27 ans), qui courrait jusqu’en juin 2021. Sans forcément s’attarder sur les performances de l’attaquant espagnol. Et pour cause: le garçon est sans aucun doute l’un des plus gros flops de l’histoire moderne du club. Si ce n’est le plus gros…
18 bouts de match et deux buts en quatre ans, qui dit mieux?
Retour au 8 août 2016. Ce jour-là, le PSG officialise avec un magnifique hashtag #TheDreamHunter (le « chasseur de rêve ») l’arrivée de Jesé en provenance du Real Madrid. Avec à la clé un contrat… de cinq longues saisons. A cette époque, le joueur a 23 ans, et bénéficie encore d’une jolie cote, malgré une rupture des ligaments croisés en mars 2014 ayant freiné sa progression. Visiblement heureux de son coup, Nasser Al-Khelaïfi n’est pas avare en compliments: « Je suis très heureux d’accueillir Jesé au PSG, lance le président parisien. Ces dernières saisons, il s’est affirmé comme l’un des éléments les plus prometteurs du Real Madrid et du football espagnol. Après avoir grandi au contact de grands attaquants, il a fait le choix fort de poursuivre sa progression à Paris. C’est un joueur créatif et rapide, dont les qualités vont s’ajouter à celles de nos autres grands joueurs offensifs. Avec Jesé, nous avons plus que jamais un effectif tourné vers les grands défis qui l’attendent et prêt à répondre aux attentes de nos fans. »
Avec un peu de recul désormais, on ne peut pas vraiment parler de mission accomplie. Jesé au PSG, c’est quatre années de galère, entrecoupées de quatre prêts pour ainsi dire tous manqués (Las Palmas, Stoke City, Betis, Sporting), avec à la clé un bilan comptable catastrophique: 18 apparitions, pour 390 minutes de jeu au total sous le maillot du club de la capitale. Soit une moyenne de 22 minutes par apparition.
Sachant qu’il n’a joué en Ligue 1 que neuf fois en 2016-2017, saison du sacre de Monaco, une fois en 2019-2020 (une minute contre Metz lors de la 4e journée, merci Thomas Tuchel), et deux fois cette saison, l’Espagnol ne compte à son palmarès… qu’un seul titre de champion de France. Auquel on peut ajouter une Coupe de la Ligue (2017) et un Trophée des champions (2017).
Au niveau des réalisations, son compteur restera à jamais bloqué à deux unités: un but contre Nantes en L1 en novembre 2016, un autre contre Lille en Coupe de la Ligue quelques semaines plus tard. Et aucune passe décisive, là où le légendaire Souza en avait délivré trois lors de ses 17 apparitions en 2008.
A titre de comparaison, Hatem Ben Arfa, dont l’expérience parisienne n’a pas été une franche réussite, affiche tout de même un bilan de 4 buts et 7 passes en 32 matchs. Mateja Kezman, c’est 10 buts et 6 passes en 53 apparitions. Autre candidat au titre de plus gros flop de l’histoire, Branko Boskovic avait tout de même scoré à 5 reprises, et les attentes étaient moindres.
Plus cher que Zlatan, mieux payé que Bernat
Un flop se mesure à ses statistiques, mais aussi à son coût. Et pour Jesé, c’est là où le dossier prend un peu plus d’épaisseur… Alors qu’un Everton Santos avait coûté 2 millions d’euros en 2008, et qu’un Diego Lugano en a coûté 3 en 2011, le PSG a déboursé 25 millions d’euros pour s’attacher les services de l’ancienne pépite du Castilla. Au classement des transferts les plus élevés de l’histoire du club, Jesé arrive ainsi en 20e position, devant un certain Zlatan Ibrahimovic (21 millions).
Devant lui, toutes les opérations ne sont pas des réussites, à l’image de Julian Draxler (36 millions d’euros), Gonçalo Guedes (30 millions), Grzegorz Krychowiak (27,5 millions) ou Yohan Cabaye (25 millions également). Mais le premier affiche tout de même une poignée de bons matchs à son actif, et reste un joueur de haut niveau, tandis que les autres ont tous été revendus à des tarifs acceptables, et même supérieur au prix d’achat pour Guedes (40 millions à Valence). Or, pour Jesé, Paris ne récupèrera rien. Pas le moindre euro.
Vient en plus s’ajouter la question du salaire. Avec des émoluments estimés à plus de 400.000 euros bruts par mois, soit environ 4,8 millions d’euros par an, Jesé se situait dans la hiérarchie des revenus devant Layvin Kurzawa (4,5 millions), Juan Bernat (3,6 millions) ou Alessandro Florenzi (3,9 millions).
En partant du principe que l’Espagnol est resté à Paris 52 mois, on atteint un salaire total de près de 21 millions d’euros bruts. Si les revenus du joueur n’ont pas toujours été à la charge du PSG avec les différents prêts, cela fait tout de même cher le but. Très cher.
Reggaeton, bedaine et télé-réalité
Et puis Jesé, c’est tout le reste. Son surpoids apparent à chaque retour estival au Camp des Loges, et ses aventures extra-sportives. Personnage un peu déconnecté de son environnement, qui pensait à une époque remporter le Ballon d’or, chanteur amateur, et jet-setteur confirmé, l’Espagnol a plusieurs fois vu sa vie privée être étalée en public, ce qui n’a pas forcément amélioré son image.
Début 2018, son ancienne compagne Aurah Ruiz l’avait ainsi accusé sur les réseaux sociaux de ne pas s’occuper de leur enfant prématuré. De nouveau en couple avec cette dernière (a priori), le joueur s’est récemment fait épingler pour avoir participé à une fête dans les îles Canaries sans aucune distanciation sociale. Fête au cours de laquelle il aurait en plus eu une relation avec une autre candidate de télé-réalité. Ce qui a fait les choux gras de la presse people espagnole, et conduit Jesé à évoquer sa situation amoureuse en direct sur la chaîne Telecinco. Bref, un bazar permanent, qui va désormais se poursuivre bien loin de Paris.
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