« On va écouter ce que veut Thomas Tuchel. On a confiance en lui. » La phrase lâchée par Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG, après l’élimination de la Ligue des champions mercredi face à Manchester United (1-3) était lourde de sens. Une nouvelle fois, la direction parisienne va devoir gérer des lendemains difficiles sur la scène européene. Mais quelles sont les ressorts possibles pour des décideurs qui semblent avoir tout tenté depuis deux ans?
Après Barcelone, en 2017, Neymar et Mbappe étaient arrivés pour permettre à Paris de passer un cap. Olivier Létang et Patrick Kluivert avaient laissé la place à Antero Henrique. La saison dernière, après l’élimination face au Real Madrid, c’est Unai Emery qui avait dû quitter la capitale française. Thomas Tuchel avait été intronisé quelques jours plus tard. Gianluigi Buffon a suivi pour apporter une expérience pointée comme un problème dans le groupe par la direction.
Dès juillet, pourtant, Tuchel avait eu des mots sur la Ligue des champions qui paraissent plus que jamais d’actualité en lendemain de cette défaite. « Mettre trop de pression sur le club en Ligue des champions, c’est dangereux car si vos ambitions sont trop élevées, vous ne pouvez jamais les assouvir. Combien de clubs peuvent remporter la Ligue des champions, 12, 13,14? Et au final, il n’y en a qu’un qui gagne. »
Huit mois plus tard, Thomas Tuchel en remettait une couche à la veille d’affronter MU. « Nous ne sommes pas favoris. Nous avons fait une grosse performance à Manchester, mais il faut encore prouver qu’on est capable de le refaire. C’est comme cela que vous progressez. Il faut montrer qu’on s’est amélioré en faisant de nouveau des matches comme celui à Manchester. »
Tuchel acceptera-t-il une nouvelle saison avec Henrique?
L’Allemand n’aura donc jamais trouvé les ressorts, essentiellement psychologiques, pour faire monter le niveau de ses troupes dans les moments à pression. Il n’est cependant pas mis en danger par cette élimination. Au sein du PSG, Thomas Tuchel est toujours vu comme l’homme fort depuis plusieurs semaines. Celui qui a réussi à imposer son autorité naturelle à son groupe et à tous les échelons sportifs du club. Sauf incroyable scénario dans les prochains mois, il ne partira, à la fin de la saison, qu’à une seule condition: qu’il le décide lui-même.
Le plus en danger, c’est Henrique
On n’est jamais à l’abri de rien avec le technicien allemand. Surtout si Doha confirme Antero Henrique à son poste la saison prochaine. Mais si Nasser Al-Khelaïfi l’a fait il y a quelques jours dans les colonnes du Parisien, rien ne dit que le propriétaire du club, qui a pris toutes les grandes décisions après les claques des dernières années, ne soit sur la même longueur d’ondes. Dans les couloirs du Parc des Princes, Antero Henrique n’était d’ailleurs pas visible après la rencontre mercredi soir. Il se dit de plus en plus que le Portugais va devenir le fusible de 2019.
C’est clairement l’homme le plus en danger dans l’organigramme du PSG. Dès le coup de sifflet final de PSG-MU, plusieurs supporters ont demandé sa démission sur les réseaux sociaux. Ces derniers tiennent le Portugais comme l’un des principaux responsables de l’élimination. Et la phrase lâchée par Al-Khelaïfi a plutôt tendance à renforcer l’entraîneur en place que le directeur sportif. Il est de toute façon difficilement imaginable que la situation reste comme elle est actuellement la saison prochaine. En interne, avant même la défaite contre Manchester United, plusieurs personnes poussent la présidence à agir depuis plusieurs semaines dans ce dossier. Avant qu’il ne soit trop tard.
Wenger et Berta pressentis
Les noms qui reviennent encore et toujours pour le remplacer sont connus: Arsène Wenger, qui essaye de se placer depuis plusieurs mois, et Andrea Berta. Le directeur sportif italien de l’Atletico, courtisé il y a deux ans, possède plusieurs offres pour quitter le club de Madrid. Mais rien ne dit qu’il partira puisque le club espagnol lui a proposé de prolongé son bail.
Dans le clan d’Antero Henrique, on assure cependant ne pas ressentir de pression particulière pour un départ. Sans vraiment comprendre les critiques actuelles sur les derniers mercatos. « Avec les contraintes qu’il a, comment voulez-vous qu’Antero puisse faire venir les meilleurs joueurs du monde? Les supporters voulaient Kanté? C’est tout simplement impossible aujourd’hui dans la situation financière du club. Gueye? Tout le monde, y compris le président, s’est mis d’accord pour ne pas dépasser 30 millions d’euros. On reproche au directeur sportif de ne pas faire venir de jeunes pour les revendre plus cher comme à Porto? Les jeunes joueurs vont arriver l’été prochain. » Et les relations avec Tuchel?
« Des relations entre un directeur sportif et son entraîneur, explique-t-on. Le directeur sportif ne peut pas dire oui à tout, sinon l’entraîneur à trop de pouvoirs. Et l’entraîneur ne peut pas dire oui à tout, sinon le directeur sportif à trop de pouvoirs. » Ces derniers prennent exemple sur la levée de l’option pour prolonger de Gianluigi Buffon qui sera officialisée sous peu, en assurant que ce dossier est géré depuis le début par le directeur sportif. En y voyant un signe d’influence et donc d’une confiance encore intacte de la présidence.
Nasser Al-Khelaïfi est-il menacé?
Dès la fin de la rencontre, certains supporters ont pointé du doigt la responsabilité de Nasser Al-Khelaïfi dans ce nouvel échec. Pourtant, selon nos informations, le président parisien n’est pas menacé. Ami de longue date de l’émir du Qatar, il a toujours toute la confiance de ce dernier qui voit en lui l’homme de confiance qui est capable de faire passer ses messages.
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