Le déficit cumulé des clubs de la Premier League anglaise, le championnat de foot le plus puissant du monde financièrement parlant, a atteint 600 millions de livres (675 millions d’euros) la saison dernière, selon une étude publiée mardi par le cabinet spécialisé Vysyble. Les 20 clubs de l’élite ont pourtant enregistré un chiffre d’affaires cumulé record de 5,15 milliards de livres (5,8 milliards d’euros) sur la saison 2018/2019.
Le pire est à venir
Mais le pire est sans doute à venir pour les clubs anglais qui vont être durement touchés par la crise liée à l’épidémie de Covid-19, même s’ils arrivent à terminer leur saison. Ils devront par exemple rembourser 330 millions de libres sterlings (371 millions d’euros) aux détenteurs des droits de diffusion en raison du retard pris dans la saison.
Les pertes de recettes « jour de match » – billetterie, loges – pourraient, elles, s’élever à 136 millions de livres (153 millions d’euros) supplémentaires. « L’épidémie de Covid-19 n’est par la cause du marasme financier du football », relève toutefois le directeur de Vysyble, Roger Bell, cité dans le communiqué, « ce n’est que l’accélérateur de ce que nos données ont très clairement et très justement identifié comme un problème à bien plus long terme ».
« Les chiffres de 2018/2019 sont (…) symptomatiques de problèmes profonds liés (au) modèle économique » du football anglais, a-t-il ajouté. Parmi ces problèmes, Vysyble cite une dépendance exagérée aux droits télé, des coûts salariaux trop élevés par rapport aux revenus et une incapacité à identifier et anticiper correctement les évolutions financières.
La masse salariale des clubs de Premier League atteindrait ainsi 3,12 milliards de livres (3,5 milliards d’euros) soit plus de 60% de leur chiffre d’affaires en moyenne, mais chez la moitié des clubs de PL ce ratio dépasse les 70% recommandés comme maximum par l’UEFA. On trouve même des pointes au-dessus de 80%, à l’instar de Bournemouth, Leicester ou Everton qui reversent 85% de leurs revenus en salaires.
L’autre club de Liverpool avait d’ailleurs publié une perte de 111 millions de livres (125 millions d’euros) pour le dernier exercice, alors que Chelsea avait annoncé un déficit de 96 millions de livres (108 millions d’euros). Même pour un club comme Tottenham, qui avait les comptes les plus flatteurs, avec 68,6 millions de livres (77 millions d’euros) de bénéfices, l’avenir s’annonce sombre. Les Spurs ont annoncé la semaine dernière avoir profité d’un programme gouvernemental de soutien aux entreprises face à la crise pour emprunter 175 millions de livres (197 millions d’euros) à la Banque d’Angleterre et boucler leur budget.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/premier-league-le-deficit-abyssal-des-clubs-avant-la-crise-1930439.html