Rafael Benitez est l’homme du dernier grand titre de Liverpool. Un soir de mai 2005, le technicien espagnol avait mis toute sa science tactique au service de l’un des plus grands exploits en finale de la Ligue des champions, achevée par une insoutenable séance de tirs au but remportée par les Reds contre le grand Milan dans la moiteur d’Istanbul (3-3, 3 tab à 2).
S’offrir un cador et prolonger
En six années à Anfield (2004-2010), le successeur de Gérard Houllier s’était aussi offert une FA Cup (2006) et avait redonné de l’allant à un club alors en quête d’une place retrouvée dans le gotha. Mais comme d’autres, il s’est rapproché mais a buté sur la Premier League, n’obtenant pas mieux qu’une deuxième place en 2009. Comble du symbole, à deux journées du terme, une victoire ou un match nul des Magpies de Benitez contre les Reds (20h45, sur RMC Sport 1) mettrait presque fin aux chances de premier titre depuis 1990 de Liverpool, alors que le leader pour un point Manchester City défiera Leicester, lundi, en clôture de cette 37e journée (21h, RMC Sport 1).
« Nous allons faire ce que nous avons fait toute la saison et essayer de gagner ce match, a déjà promis sans sourciller l’Espagnol de 59 ans. C’est ma responsabilité de prendre soin de Newcastle et si j’étais de l’autre côté, je m’attendrais à ce que les adversaires fassent de leur mieux et que le manager fasse de son mieux », a justifié l’ancien de l’Inter Milan ou de Chelsea.
Liverpool finalement aidé par ses ex ?
Liverpool est donc prévenu et qu’importe le succès 4-0 en phase aller, la donne n’est plus la même. Si Newcastle n’a plus battu les Reds depuis décembre 2015, l’Espagnol, dont le contrat s’achèvera en juin, sait que de bonnes conditions de prolongation dans le nord de l’Angleterre passent par davantage de matchs aboutis contre les cadors, une rareté dans la saison morose des Magpies (ils ont tout de même battu Manchester City 2-1).
Cité sur le marché des entraîneurs de Ligue 1, Benitez s’imagine désormais poursuivre à Newcastle (« Le positif a pris le dessus sur le négatif », a-t-il confié au sujet des négociations en cours) et s’offrirait bien son ancien club pour asseoir sa posture chez l’actuel 13e de Premier League.
Mais quel que soit le résultat à St James Park ce samedi, l’Espagnol en sortira forcément un peu heureux. Discret sur le sujet en avant-match, Benitez est toujours fan de Liverpool et sa famille y habite encore. Sa plus jeune fille est d’ailleurs « une vraie Scouser », assurait l’Espagnol dans le Daily Mail.
Une défaite de son club actuel repositionnerait les Reds en tête du championnat, en attendant le match de Manchester City contre Leicester lundi. Leicester, où Brendan Rodgers, un autre ancien entraîneur des Reds (2012-2015), presque sacré en 2014, se verrait bien tombeur du leader, afin d’apporter à sa manière une contribution au premier titre national de Liverpool depuis 29 ans.
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