Malgré une saison en demi-teinte sur le plan sportif, le PSG continue d’attirer sponsors et partenaires commerciaux. Après la signature de son nouveau contrat de sponsoring principal avec Accor, les champions de France renégocient actuellement leur accord avec l’équipementier Nike. Ils espèrent doubler voir tripler leur contrat pour passer de 25 millions d’euros par saison à 70 ou 75 millions. Un montant qui les rapprocherait de Manchester United (75 M€/saison), du Real Madrid (110 M€/saison) et du FC Barcelone (100 M€/saison).
Un club « extrêmement attractif »
Des contrats en hausse malgré trois éliminations d’affilée en huitièmes de finale de Ligue des champions et des revers marquants (le 6-1 contre Barcelone en tête), rien d’illogique pour Virgile Caillet, délégué général d’Union Sport & Cycle et spécialiste des questions marketing. « Le PSG reste un club extrêmement attractif pour les sponsors, souligne-t-il. Il est sur un projet de club extrêmement positif. Il y a aujourd’hui un paradoxe dans l’histoire du PSG, qui se structure et devient budgétairement un des quatre ou cinq plus gros clubs du continent et un projet sportif en décalage qui tarde à se mettre au niveau. »
Les revers sportifs n’impactent que très peu les contrats parisiens, au moins pour l’instant. « On est sur un club de temps long, de cinq à dix ans, explique Virgile Caillet. Discuter à très court terme d’une saison en demi-teinte, je ne suis pas sûr que ça ait un effet considérable, d’autant plus sur des contrats aussi complexes avec beaucoup de clauses et d’options. Ça ne se joue pas sur une saison mais sur la tendance de fond, sa progression, son exposition nationale et surtout internationale. Le Paris Saint-Germain est devenu une franchise sportive internationale. »
Les stars plus fortes que tout
Et si le PSG rayonne autant malgré son manque de résultats européens, c’est grâce à son recrutement. Avec en tête de gondole, le Brésilien Neymar évidemment. « En marketing, on parle de marquee player, un joueur qui est une marque à lui tout seul, plus importante que son club, explique Pierre Rondeau, expert en économie du sport et chroniqueur pour RMC Sport. On a Lionel Messi, Cristiano Ronaldo, Neymar et de plus en plus Kylian Mbappé. »
Des joueurs dont le nom suffit à exporter un club dans le monde entier, ce qui attise forcément l’appétit des sponsors. « Neymar par exemple, sur les réseaux sociaux, c’est plus de 300 millions de followers, souligne Pierre Rondeau. Ces joueurs sont mis en avant pour les revalorisations de ses contrats, avec cette force de frappe médiatique. »
Une marge de plus en plus réduite
Pour les sponsors, les noms prennent le pas sur les résultats sportifs purs, notamment à l’international. « On associe sa marque à la marque Paris, à la marque PSG, à la marque Neymar, poursuit Virgile Caillet. C’est un cocktail extrêmement attractif. On pourrait presque dire que le club peut vivre en attente de résultats sportifs, ça fonctionne avec encore de belles histoires à écrire. Le Chelsea d’Abramovich a mis neuf ans pour gagner la Ligue des champions, le PSG en est à sa septième saison qatarie. Il y a encore un espoir et des promesses à venir puisque le club continue de grandir. »
Mais cette croissance ne sera pas éternelle. La marge de progression économique sera forcément de plus en réduite pour le PSG, qui aura alors besoin que ses résultats sportifs rattrapent les résultats économiques. Et le club vit sous la menace d’un départ de Neymar ou Kylian Mbappé. « Ce serait une rupture dans le projet de club, souligne Virgile Caillet. Aujourd’hui, ils font partie des actifs du club au même titre que le nom Paris. Ils incarnent l’ambition, le potentiel et la puissance du projet. Les voir partir, cela interrogerait, sauf à voir apparaître une nouvelle star. »
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