L’arrivée du coronavirus a entraîné la suspension de la majorité des événements sportifs en Europe. Plusieurs clubs de football ont ainsi pris des mesures radicales avec des réductions de salaires afin d’éviter de se retrouver dans le rouge sur le plan économique.
Mais du côté d’Aves, en D1 portugaise, la situation dure déjà depuis plusieurs mois. Au micro de l’After Foot sur RMC, Quentin Beunardeau a raconté son calvaire depuis le début de l’année 2020.
Un problème avec les banques chinoises
Dernier du championnat portugais, le club d’Aves peine à remonter la pente sur le plan sportif. La crise traversée en coulisses ne devrait pas non plus aider dans la course au maintien alors que la colère gronde chez les joueurs.
« On va entamer le troisième mois. On n’a pas reçu un seul salaire en 2020. Mi-février on a tous pété les plombs en disant que l’on allait faire grève pour marquer le coup, a expliqué le gardien français de 26 ans ce samedi. La journée suivante, un journal a sorti un article en disant que l’on avait pas été payés à cause du Covid-19… »
Des joueurs en difficulté
En raison de son actionnariat chinois, le club lusitanien a tenté de se justifier à cause de la crise du coronavirus ayant frappé le pays asiatique depuis le début de l’année. Selon les dirigeants, la fermeture des banques chinoises empêcherait la direction d’obtenir les fonds pour verser les salaires des joueurs de l’équipe. Certains footballeurs ont du mal à tenir le coup.
« J’ai des coéquipiers qui gueulent comme pas possible dans le vestiaire, a encore décrit Quentin Beunardeau. Ils vont taper à la porte des dirigeants en demandant une avance sur salaire car ce n’est plus possible pour eux. Et même ça, le club n’arrive pas à le faire. »
« Deux joueurs payés avec son compte personnel »
Le portier tricolore raconte même comment la directrice générale, sorte de bras droit du propriétaire, avait promis le paiement des émoluments au groupe avant un match face au Sporting puis avait seulement réglé les salaires des deux meilleurs joueurs de l’équipe.
« C’était les deux joueurs avec les plus grosses valeurs marchandes, nos deux attaquants, a enchaîné Beunardeau au micro de l’After. On a appris que la directrice générale avait payé ces deux joueurs avec son compte personnel et quand on a appris cela, le reste du groupe a pété les plombs. C’est soit tout le monde soit personne. »
?? « En 2020, on n’a pas reçu un seul salaire ! »
Quentin Beunardeau, gardien du CD Aves, nous raconte son quotidien au Portugal dans son club, propriété d’un investisseur chinois, et qui ne l’a pas payé depuis début 2020 #AfterFoot #RMCLive pic.twitter.com/0mewPmdpdH
— After Foot RMC (@AfterRMC) March 21, 2020
Formé au Mans puis passé ensuite par Nancy, Metz et la Belgique, Quentin Beunardeau évolue depuis presque deux saisons au Portugal.
Mais la situation inédite qu’il connait désormais à Aves le pousse à s’interroger sur son avenir. Le gardien de 26 ans songe désormais à un départ vers un club plus huppé en première division portugaise, ou ailleurs.
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