L’équipe de France va défier le Portugal, ce mercredi à Budapest (21h), pour son dernier match de poules à l’Euro 2021. Une affiche toujours particulière pour Antoine Griezmann, face au pays natal de ses grands-parents. Sa mère, Isabelle Lopes, sera d’ailleurs dans les tribunes de la Puskas Arena.
A chaque fois, c’est le même dilemme. Lorsque l’équipe de France affronte le Portugal, la famille d’Antoine Griezmann se retrouve scindée en deux. Du côté de son père Alain, originaire d’Alsace, le cœur est bleu-blanc-rouge. Mais chez sa mère, Isabelle Lopes, les soutiens sont divisés entre les Bleus et la Selecçao. Ce sera encore le cas lors du match entre les deux nations, ce mercredi à l’Euro (21h), pour la dernière journée de la phase de poules.
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Une situation qui s’explique par les origines maternelles d’Antoine Griezmann. Ses grands-parents, Amaro et Carolina Lopes, sont nés au Portugal. Ils y ont vécu toute leur jeunesse, avant de débarquer en 1957 dans le sud de la Bourgogne. A Mâcon. Là où la mère de Grizou a vu le jour quelques années plus tard, comme ses quatre frères et sœurs. Là où le champion du monde 2018 naîtra lui aussi en 1991.
Son grand-père était footballeur professionnel
Selon Le Parisien, les grands-parents de l’attaquant du Barça ont fait partie des premières familles à quitter le Portugal pour venir s’installer en Saône-et-Loire. Loin du régime autoritaire imposé par Antonio de Oliveira Salazar. Carolina a beaucoup œuvré au niveau social, afin de faciliter l’accueil de ses compatriotes à Mâcon, où réside depuis une importante communauté portugaise.
Amaro, lui, était connu pour son talent balle au pied. Il a été professionnel sous les couleurs du Futebol Clube Paços de Ferreira, au nord-ouest du Portugal. Avant de s’investir dans le Sporting Club de Mâcon, comme tous les membres de sa famille. Théo Griezmann, le petit frère d’Antoine, y a d’ailleurs évolué durant quelques années. Amaro est décédé en 1992, alors que son petit-fils, futur champion du monde, avait à peine 1 an. Un tournoi qui porte son nom a lieu chaque année dans la ville du 71. Carolina, elle, s’est éteinte en 2009, au moment où « Grizou » fêtait sa majorité.
Un cousin s’est tatoué l’ordre du Christ
Aujourd’hui, la famille maternelle de Griezmann reste encore très attachée à ses racines lusitaniennes. Un de ses cousins a même l’ordre du Christ (présent sur le drapeau du Portugal) tatoué sur le mollet. « Le Portugal, c’est mes racines, expliquait sur Itélé Fédéric Da Silva, un autre cousin, avant la finale de l’Euro 2016. C’est là où je vais me ressourcer à chaque fois que j’en ai besoin. Quand on est portugais, on l’est des pieds à la tête, malgré ce qui peut nous arriver avec Antoine, qui est de la famille mais qui joue pour la France. C’est le Portugal avant tout ». Le même jour, Isabel Silva, sa grande cousine, avait choisi de soutenir les Bleus d’Antoine, comme elle l’avait confié à L’Équipe.
Le joueur de Barcelone, lui-même appréhende toujours différemment les France-Portugal. « Ça va être spécial. Je vais y penser forcément au moment de rentrer sur le terrain », expliquait-il à L’Équipe Magazine avant un amical en 2015. Six ans plus tard, ce nouveau rendez-vous face à l’équipe de Cristiano Ronaldo a toujours la même saveur. D’autant que la mère de Griezmann sera dans les gradins de la Puskas Arena pour l’occasion.
« Toujours un peu spécial contre le Portugal »
« C’est un match particulier dans la famille. Quelques-uns auront le maillot du Portugal, d’autres celui de la France. Et ça va parler jusqu’à la fin du match, a expliqué la star de 30 ans après le nul en Hongrie (1-1). Celui qui perd va se faire chambrer. C’est toujours un peu spécial contre le Portugal. Ma mère fera le déplacement et sera présente en tribunes, c’est toujours un moment fort pour elle. Jouer contre une grande nation, contre Cristiano Ronaldo, c’est toujours exceptionnel. On va essayer de gagner, pour les Français et pour ma mère. »
Malgré ses origines et sa situation familiale, Griezmann lui-même ne conserve qu’un lien distant avec le pays de ses grands-parents, qu’il connaît assez peu et dont il ne comprend pas la langue. Sachant qu’il n’a pas la double nationalité, l’ancien taulier de l’Atlético de Madrid n’a pas eu à hésiter lorsqu’il a débuté sa carrière internationale. Ni chez les jeunes, ni chez les A. Depuis sa première sélection avec les Bleus, il a affronté le Portugal à cinq reprises. Pour trois victoires, un nul et une défaite en finale de l’Euro 2016 (1-0, ap), qui n’a pas fait que des malheureux à la maison…
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