Everton n’étonne plus vraiment. L’an dernier, l’autre club de Liverpool avait recruté une douzaine de joueurs pour refondre presque entièrement son effectif. Bilan des opérations ? Un manager limogé (Ronald Koeman), un intérimaire (David Unsworth) un temps envisagé pour prendre racines, le rappel du pompier Sam Allardyce, un statut de relégable finalement transformé en une modeste huitième place au classement final. Pas vraiment reluisant pour un club qui affichait des ambitions XXL et l’envie de s’installer dans le top six.

56 millions pour Richarlison… après une seule saison en PL?

Les échecs de joueurs tels que Sandro Ramirez, Michael Keane voire Gylfi Sigurdsson (tout de même payé près de 50 millions d’euros) n’ont pas pour autant refroidi les Toffees, visiblement prêts à des folies similaires cet été. La première recrue estivale du club devrait être Richarlison, repéré la saison dernière à Watford et qui aurait passé la visite médicale ce lundi selon Sky Sports. Un ailier gauche brésilien de 21 ans au potentiel certain, auteur de cinq buts en 38 matchs de Premier League pour sa première saison dans l’élite. Il retrouvera en prime son entraîneur chez les Hornets, désormais en poste sur le banc des Toffees, Marco Silva. Mais au point de valoir environ 56 millions d’euros, somme que devrait payer Everton?

Toute l’aberration du marché des transferts est là: pas dans les records battus par Neymar, Cristiano Ronaldo voire même Alisson Becker (quoique certains discuteront sans doute le statut du gardien brésilien, devenu le plus cher du monde à son poste en rejoignant Liverpool pour 75 millions d’euros), mais bien dans le deuxième échelon de transferts, qui concerne les joueurs « moyens », ou du moins pas le gratin. Les clubs anglais ont acquis une telle puissance financières qu’ils peuvent arriver sur un dossier en position dominante par rapport à leurs rivaux européens. Mais gare à l’inflation démesurée quand les transferts concernent deux clubs de Premier League.

Maguire ferait passer Stones pour une aubaine

Auteur d’une bonne Coupe du monde avec l’Angleterre (demi-finaliste), Harry Maguire serait sur les tablettes de Manchester United, en quête d’un défenseur central. D’après le Daily Mail, s’attacher les services du joueur de Leicester pourrait coûter la « modique » somme de 73 millions d’euros. Oui oui, 73 millions. Moins qu’un Virgil van Dijk certes (84 millions d’euros). Mais à l’été 2016, John Stones était devenu le défenseur le plus cher du monde… pour environ 56 millions d’euros. Le différentiel est énorme en seulement deux ans. Depuis, le joueur de Manchester City a également été doublé dans ce classement par Kyle Walker (57 millions), Benjamin Mendy (57,5 millions) et Aymeric Laporte (65 millions). En y repensant, les critiques dont avait fait l’objet Pep Guardiola à l’époque pour le recrutement du défenseur central d’Everton font aujourd’hui bien rire.

Le cas Riyad Mahrez peut relever du même ordre, malgré un statut plus bankable. Auteur d’une saison d’exception lors du sacre de champion d’Angleterre de Leicester, l’ailier algérien sort toutefois de deux saisons en dents de scie, voire carrément décevantes. Son transfert chez les Cityzens – décidément adeptes des gros chèques – s’est conclu le 11 juillet pour 68 millions d’euros… alors qu’il n’y avait plus de concurrence sur le dossier. Encore un transfert Premier League-Premier League à grands frais.

L’an dernier, en échec sur la piste Ross Barkley (finalement recruté quelques mois plus tard pour 17 millions d’euros), Chelsea avait claqué 38 millions d’euros pour le milieu de terrain des Foxes Danny Drinkwater. Il aura joué 12 matches de Premier League pour sa première saison chez les Blues. Un raté pour le club londonien, qui s’était déjà manqué sur le cas Tiemoué Bakayoko, acheté 45 millions d’euros au champion de France monégasque et devenu la cible principale des railleries des supporters pour ses prestations catastrophiques.

Même Liverpool a changé son créneau

Liverpool, dont l’entraîneur Jürgen Klopp disait en 2016 qu’il ne serait pas le club le plus dépensier, s’est offert le gardien le plus cher du monde (Alisson Becker, 75 millions d’euros après… une bonne saison en Italie), le défenseur le plus cher de l’histoire (Virgil van Dijk, 84 millions d’euros mais qui venait de Southampton) mais aussi un Alex Oxlade-Chamberlain qui a tout de même coûté près de 40 millions d’euros alors qu’il ne lui restait qu’un an de contrat à Arsenal.

« J’essaie de faire ce qu’il faut pour mener Liverpool au succès, répond aujourd’hui l’ancien coach de Dortmund. Je ne pouvais pas imaginer à l’époque que le monde changerait à ce point. Il y a deux ans, 100 millions, c’était fou. Depuis tout a complètement changé. » Tu m’étonnes. 40 millions d’euros pour un joueur qui n’a jamais réellement transformé les attentes placées en lui chez les Gunners et en fin de contrat un an plus tard, on ne l’avait pas vu venir.

Richarlison fera-t-il mentir la réserve que suscite pour l’heure le montant de son transfert ? Peut-être. Mais le passif récent d’Everton laisse augurer une situation moins reluisante. Surtout si l’on se remémore la saison en demi-teinte du joueur, un « docteur Jekyll et mister Hyde » comme le surnomme ce lundi Sky Sports, très bon dans l’excellent tunnel de Watford en début de saison dernière mais à la deuxième partie d’exercice plus délicate. Cela vaut visiblement 56 millions d’euros…

https://rmcsport.bfmtv.com/football/plus-de-50-millions-d-euros-pour-richarlison-everton-se-lache-encore-1493906.html

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