Mis en cause dans plusieurs affaires d’agressions sexuelles et suspendu d’antenne depuis la fin du mois de mars, Pierre Ménès, chroniqueur vedette du Canal Football Club sur Canal+, a trouvé un accord avec la chaîne cryptée qui acte son départ, selon une information de l’Equipe confirmée par RMC Sport.
Pierre Ménès ne réapparaitra pas à la rentrée sur les antennes de Canal+. Suspendu depuis plusieurs semaines, le chroniqueur vedette du Canal Football Club quitte la chaîne cryptée, après une douzaine d’années de collaboration. Les deux parties ont trouvé un accord pour son départ, comme annoncé par l’Equipe et confirmé par RMC Sport.
Personnage bien connu du football français, l’ancien journaliste de L’Equipe (57 ans) est mis en cause dans plusieurs affaires d’agressions sexuelles sur des collègues féminines, et s’était retrouvé dans la tourmente en mars, quand Canal+ avait censuré un documentaire de Marie Portolano sur le sexisme dans le journalisme sportif, afin de le protéger.
Dans une séquence coupée au montage, et diffusée par la suite, Pierre Ménès était interrogé sur un épisode de 2016 où il avait soulevé la jupe de Marie Portolano, et assurait ne pas s’en souvenir. Son attitude vis-à-vis d’Isabelle Moreau et Francesca Antoniotti, qu’il avait embrassées de force à l’antenne, avait aussi été dénoncée.
Des justifications peu convaincantes
Surtout, c’est sa défense maladroite, voire même déplacée, qui avait interpellé. En plein tourbillon médiatique, Ménès était venu s’expliquer sur le plateau de l’émission « Touche pas à mon poste », sur C8.
« Dans cette séquence (celle coupée au montage, ndlr), je dis une seule connerie, c’est que je le referais, disait-il alors. Quand Marie m’assène cette histoire de jupe, je suis estomaqué. Les faits remontent au 28 août 2016. C’était ma dernière émission avant que je tombe malade et que je disparaisse des écrans. Je pense que je n’étais pas dans mon état normal. J’avais le masque de la mort (…) Tout ce qu’on me reproche, comme le baiser à Isabelle Moreau pour la 100e du CFC, ça date. C’était il y a dix ans. A l’époque, tout le plateau est hilare, le public applaudit. Quand je vois la scène avec Francesca, je ne referais plus ça. Le monde a changé, c’est ‘Me too’, on ne peut plus rien dire, on ne plus rien faire. Si on ne peut plus chambrer une femme, c’est insupportable. »
Un message d’excuses
Face au tollé, le chroniqueur avait ensuite changé de ton, et publié sur les réseaux sociaux un message dans lequel il disait regretter « sans ambiguïté » ses gestes passés, et présentait ses « excuses les plus sincères » aux concernées. Ce qui n’avait pas empêché Canal+ de le suspendre dans la foulée.
Début mai, Marie Portolano était revenue sur cette histoire dans une interview à TV Magazine. En se félicitant d’avoir participé à la libération de la parole, mais en exprimant aussi… des regrets. « Je suis contre la chasse à l’homme, confiait-elle. Mon ambition était de montrer un dysfonctionnement et de permettre à la société d’évoluer, donc je déplore ce qui est arrivé à Pierre. Je n’ai jamais souhaité ça. Que mon travail ait pu déchaîner quelque chose de négatif envers une seule personne m’a mise très mal à l’aise. »
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