Avec ses célébrations de buts loufoques, ses expérimentations capillaires et sa passion assumée pour les jeux vidéo, Antoine Griezmann peut parfois donner l’image d’un grand enfant. Mais en arrêtant ce jeudi son partenariat avec Huawei, en soutien à la minorité ouïghoure persécutée en Chine, l’attaquant français a rappelé qu’il est également un sportif engagé, soucieux du monde qui l’entoure et des problèmes sociétaux.
Contre les violences faites aux femmes
En novembre 2016, Antoine Griezmann avait ainsi été l’une des têtes d’affiche de la campagne Ruban Blanc contre les violences faites aux femmes, comme la star du surf Kelly Slater. Le joueur, qui évoluait alors à l’Atlético de Madrid, s’était transformé en porte-parole des femmes maltraitées dans une vidéo.
Il y récitait à la première personne le témoignage d’une jeune femme originaire d’Afrique de l’Est, excisée durant l’enfance, puis battue par son mari des années plus tard, et concluait son intervention par un message à destination du public: « Je suis la voix d’Aesha. Une femme parmi 500.000 en Europe ont subi des mutilations sexuelles. Vous aussi, parlez pour elle. Ensemble, brisons le silence, mettons fin à la violence. »
Contre l’homophobie dans le foot
En mai 2019, le champion du monde – qui évolue dans un milieu plutôt machiste – n’avait pas hésité à s’afficher à la Une du magazine LGBT Têtu, en délivrant un message clair: « L’homophobie dans le foot, ça suffit ». En parallèle, Griezmann avait également participé au documentaire de France 2 intitulé « Footballeur et homo, au cœur du tabou ».
Interrogé sur sa réaction si l’un de ses coéquipiers lui confiait vouloir faire son coming-out, le champion du monde avait pris position. « Je l’encouragerais à être fier et heureux. Je pense que ça pourrait ouvrir la porte à d’autres et je ferais tout pour être avec lui et montrer que c’est normal », assurait-il. Il était l’un des seuls joueurs en activité à avoir accepté d’aborder le sujet dans ce documentaire.
Contre les violences policières
Fin novembre, alors que le pays découvrait avec effroi les images de la violente et injustifiée interpellation du producteur de musique Michel Zecler à Paris, Griezmann avait aussi été l’un des premiers footballeurs à monter au créneau, dans la foulée du Sévillan Jules Koundé.
« J’ai mal à ma France », avait-il écrit sur Twitter, en interpellant directement le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ce dernier lui avait indirectement répondu en taclant la « dignité sélective » de certaines personnalités. Mais le joueur de l’équipe de France n’avait pas souhaité remettre une pièce dans la machine médiatique derrière.
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