Rassemblés sur la place Pey-Berland, des centaines de supporters bordelais sont venus réclamer le démission de leur président, Frédéric Longuépée, et soutenir le club des Girondins, en pleine crise financière.
Ils étaient environ 1.500 supporters des Girondins à avoir répondu à l’appel des Ultramarines et à avoir occupé la place Pey-Berland de Bordeaux, ce samedi après-midi. Plantés devant l’Hôtel de ville, ils ont apporté, pendant une heure, leur soutien à leur club, en grande difficulté financière après le désengagement de son propriétaire, King Street.
« Longuépée démission »
Plusieurs banderoles avaient été déployées par les Ultramarines, principal groupe de supporters bordelais, sur lesquelles on pouvait lire « Nous les Girondins », « Longuépée démission ». Les porte-paroles des ultras ont ensuite pris la parole pendant plus d’une heure, en décortiquant le contexte bordelais. Plusieurs chants ont été entonnés, dont des « De Tavernost trahison » contre le patron de M6, coupable selon les supporters d’avoir cédé le club à GACP et King Street.
« Bien sûr que c’était important d’être là, le club est en danger plus que jamais. Il fallait qu’on soit là réunis pour montrer que l’âme du club, c’est nous, a justifié Thibaut, supporter de longue date, sur RMC. Parmi nous, il y en a qui avaient prédit ce qui allait se passer, qui savaient très bien que le montage financier tenait pas. Des responsables politiques, Alain Juppé et Nicolas de Tavernost se sont entêtés et ils nous laissent dans un merdier pas possible. Il va falloir reconstruire pierre par pierre. »
Une manifestation sans heurts
Des pancartes « Wanted Longuépée » ont ensuite été distribuées alors que des « Longuépée démission » se sont abattus sur le centre-ville bordelais. La manifestation s’est déroulée de manière pacifique, dans une bonne ambiance, avec des fumigènes craqués et de nombreux chants à la gloire des Girondins en point d’orgue. Le mot d’ordre des Ultras: Bordeaux doit se sauver sur le terrain, et c’est la priorité du moment.
« Le scénario est noir, a déploré sur RMC Laurent Perpigna, porte-parole des Ultramarines. On a accès ni au stade, ni à l’équipe, que très peu accès au Haillan et parallèlement, on vit une descente aux enfers. Je peux vous assurer que les nuits ont été difficiles pour un certain nombre de supporters bordelais après le départ de King Street. Il fallait se retrouver, se rassembler, et prendre symboliquement cette place qu’on avait déjà occupé en juin pour donner l’alerte. »
Un rendez-vous symbolique à Pey-Berland
Sur cette même place Pey-Berland, les fans s’étaient déjà donné rendez-vous l’été dernier, dans le cadre du mouvement « Nous les Girondins », qui a été relancé cette semaine. La cible était la même à l’époque que maintenant: la direction, avec en premier lieu Frédéric Longuépée.
« On parle d’un club en ruine, à tous les étages, a décrit Perpigna. Cet homme-là, s’il n’est pas responsable de tous les maux du club, en est à la tête et porte une responsabilité énorme. Il ne peut pas faire partie de la reconstruction, qui doit démarrer dès maintenant avec une victoire à Lorient (dimanche, 15h) et l’arrivée d’un repreneur. »
Le rassemblement a aussi permis aux supporters d’affronter cette épreuve ensemble, alors que les tribunes de Ligue 1 sont encore fermées jusqu’à nouvel ordre. « Au jour J, on vit un très mauvais moment. Si on a choisi de se retrouver, c’est aussi pour vivre ce calvaire ensemble », a conclu Perpigna. Après une heure de manifestation, les 1.500 personnes présentes ont été dispersées par la police.
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