L’aventure de Rudi Garcia à l’OM avait démarré sur une promesse. Elle valait ce qu’elle valait, mais c’était une promesse quand même. Un 0-0 au Parc des Princes, dans un schéma tactique défensif (5-3-2), pour contrer le PSG. Deux ans et demi après, l’aventure de Rudi Garcia dans la cité phocéenne a des allures de fiasco, d’échec ou de fin de cycle, c’est selon. En trois saisons (dont une démarrée fin octobre), il n’a jamais conduit l’OM en Ligue des champions. Le Champions Project est aujourd’hui au point mort et le technicien de 55 ans, qui a annoncé ce mercredi son départ en fin de saison, possède évidemment une grande part de responsabilités.

Contre les gros, c’est (presque) zéro

C’est un serpent de mer qui a accompagné tout le passage de Rudi Garcia à Marseille. Avec lui, l’OM n’a jamais battu les gros bras du championnat. En 2018-2019, ses joueurs n’ont pris aucun point face aux trois premiers de la L1 (Paris, Lille, Lyon). En 2017-2018, hormis le point gratté au Vélodrome face à Paris (2-2, égalisation de Cavani à la dernière seconde) et Monaco (2-2), ils ont été battus deux fois par l’OL.

Cette saison, face aux membres du top 6, Marseille ne compte qu’une seule victoire. Les supporters marseillais, qui réclamaient son départ depuis de nombreux mois, ont évidemment très mal vécu ces affronts contre des cylindrées rivales. L’élimination, face à Andrézieux en 32es de finale de la Coupe de France (2-0) début janvier, était aussi mal passée. Tout comme celle en phase de poules de la Ligue Europa cette saison avec un seul point pris dans un groupe avec Francfort, la Lazio et l’Apollo Limassol.

Tactiquement, c’était le grand flou

Bien malin celui qui pourrait être capable de détailler l’identité marseillaise sous Rudi Garcia. Tacticien loué en Italie après son passage à la Roma (2013-2016), Rudi Garcia a toujours semblé tâtonner à l’OM. S’il a essayé des choses (le 3-4-3 en Ligue Europa, le 3-5-2 face aux équipes censées être plus fortes), s’il a consenti à tenter des coups pour pallier les absences (Sarr latéral, Luiz Gustavo en défense centrale) et à s’adapter à son effectif (avec l’arrivée de Balotelli ou l’apport de Germain en deuxième pointe), le projet de jeu n’a jamais paru aussi faible que sous son règne.

Trop souvent, l’OM s’en remettait à la forme extraordinaire de Florian Thauvin, les coups de pied arrêtés de Dimitri Payet ou, plus récemment, l’opportunisme de Mario Balotelli. Offensivement, les circuits de passes paraissaient inexistants, les principes trop mal définis. Et défensivement, l’entraîneur marseillais a été plombé par les erreurs individuelles des uns et des autres (Amavi, Rami, Caleta-Car, Mandanda).

Au niveau de l’effectif, des incompréhensions

Le plus bel exemple d’une gestion parfois calamiteuse de l’effectif olympien est sûrement Luiz Gustavo. L’ancien milieu de terrain de la sélection brésilienne, auteur d’une saison 2017-2018 étincelante dans le rôle du pompier de service en sentinelle ou comme défenseur central, a été mis au placard une partie de l’hiver par Rudi Garcia. Le milieu de terrain défensif ne supportait plus d’être aligné en défense et l’avait fait savoir. Sa mise en retrait peut être interprétée comme une marque de pouvoir de l’entraîneur, mais l’apport de Gustavo au milieu lorsqu’il a été replacé à son poste mi-avril a pourtant indiqué que Garcia s’était probablement trompé sur ce coup. Tout comme il a toujours semblé étrange pour les observateurs avisés de l’OM de voir des joueurs en forme être sortis du onze de départ la semaine suivante.

Par exemple, Morgan Sanson, milieu relayeur à l’impact offensif intéressant, a souvent joué quand il était moins bien, et s’est souvent retrouvé sur le banc lorsqu’il retrouvait du rythme et l’allant. Duje Caleta-Car, débarqué sur le Vieux Port après la Coupe du monde, n’a pas été mis dans des bonnes dispositions pour ses premiers pas. Nemanja Radonijc, pas toujours très brillant, avait réalisé une belle performance lors de la victoire à Nice en octobre (0-1). Rudi Garcia l’avait publiquement encensé… avant de le mettre sur le banc pour les deux rencontres suivantes et de lui redonner un statut de titulaire le 25 janvier.

Une communication pas loin qui ne passe pas

Les prises de parole de Rudi Garcia permanentes en conférence de presse pour dégommer l’arbitrage et masquer les lacunes de son équipe ont fini par agacer. L’ancien technicien de Lille a toujours eu du mal à assumer ses responsabilités, prenant souvent le contrepied médiatique des performances individuelles de ses hommes. Et pas nécessairement pour les protéger. Reste à savoir si Garcia tenait le même discours dans l’intimité de son vestiaire que devant les micros…

L’épopée européenne, sa grande réussite

Personne ne lui enlèvera cela. Rudi Garcia a emmené l’Olympique de Marseille en finale de la Ligue Europa au printemps 2018, au bout d’une épopée magnifique. La qualification face à Leipzig dans un Vélodrome incandescent (5-2), le but de Rolando en prolongation à Salzbourg (2-1), les chants passionnés jusqu’à la finale à Lyon pour défier l’Atlético de Madrid (0-3). Tout cela a contribué à donner du crédit à un entraîneur qui avait su insuffler le vent de la révolte à ses hommes. Dans le même temps, il avait également réussi à garder son effectif à peu-près concerné pour aller chercher la troisième place de Ligue 1 qualificative pour la Ligue des champions. Pourtant, ce fait d’armes pèse aujourd’hui bien peu dans le bilan de Rudi Garcia sur le banc marseillais…

https://rmcsport.bfmtv.com/football/om-une-finale-europeenne-de-gros-rates-en-l1-le-bilan-tres-mitige-de-rudi-garcia-1696851.html

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