C’est très remonté que Bernard Tapie est arrivé sur le plateau de l’émission « Et en même temps » ce dimanche, sur BFMTV. L’ancien homme politique et homme d’affaires n’a pas échappé aux questions sur la sortie très médiatique de son ancien collaborateur Marc Fratani dans Le Monde.
Ce dernier y enchaîne les révélations concernant les pratiques de l’ancien dirigeant de l’OM, entre matchs arrangés, joueurs adverses drogués et arbitres achetés. Ce que Bernard Tapie nie en bloc, s’interrogeant sur le mobile de Fratani, avec qui il est brouillé depuis quelques années.
« Il s’est passé un événement que j’ai sans doute mal mesuré »
« Il s’est passé un truc, un événement que j’ai sans doute mal mesuré, raconte l’ancien patron de l’OM. Mais enfin, il a cru que La Provence avec Tapie, c’était comme Le Provençal avec Gaston Defferre. Gaston Defferre, c’était le patron. Et Le Provençal travaillait pour la mairie, on pouvait appeler un journaliste… Impossible! Et je l’ai déçu quatre ou cinq fois dans cette approche. Jusqu’au moment où La Provence m’a dit ‘ça suffit, on ne peut pas servir d’attaché de presse’. Pas à moi, parce que je ne demandais pas moi. Là, ça a été une rupture et je n’ai pas compris la cicatrice. »
Une cicatrice qui aboutit donc à une série d’accusations, alors que le procès de Bernard Tapie concernant l’arbitrage controversé dont il avait bénéficié dans l’affaire du Crédit Lyonnais doit s’ouvrir le 11 mars prochain. Un contexte qui laisse perplexe l’actuel patron du groupe La Provence, qui en profite pour tout nier en bloc.
« Bien entendu, ce n’est pas vrai »
« Pourquoi aujourd’hui? Parce que c’est à huit jours d’un procès où il y a une question de morale. Et je ne voyais pas le mobile. Bien entendu, ce n’est pas vrai. Cela suffit. Ce n’est pas vrai, bien entendu, cela suffit ! La seule chose qu’il dit avec précision, c’est ‘j’ai moi-même acheté un arbitre’. Alors je vais demander à la Ligue, parce que tout cela va évidemment faire l’objet d’une plainte, de quel arbitre il s’agit. On va aller jusqu’au bout de la nécessité de faire la morale, on va demander quel arbitre, quel match, où, quand et qui. Et si la Ligue ne veut pas le faire, je ne comprendrai plus rien. »
« Quand tu gagnes la Coupe d’Europe ici, on te la remplit de merde »
Bernard Tapie en avait surtout gros contre Le Monde, dont il interroge les méthodes de travail face au témoignage de son ancien collaborateur. « Un journal comme Le Monde a un certain Marc Fratani, inconnu au bataillon. Il n’y a pas une vérification, pas un appel. Le journaliste d’investigation sort des affaires qui ne sont pas connues. Mais à partir du moment où la justice est saisie… Pendant sept ans, on a été le club le plus contrôlé de France, joueurs, comptabilité… tout! Heureusement, Le Monde a été élégant ce matin et a accepté que je leur envoie une page écrite, qui sera publiée. Mais je trouve dommage que vous fassiez un fromage d’un mec inconnu, qui a fait un livre en mon honneur et reconnaît aujourd’hui qu’il est fâché avec moi. »
Avant de citer son ancien entraîneur Raymond Goethals, dans une formule que Bernard Tapie fait sienne. « Raymond Goethals m’a dit (après la victoire en 1993 ndlr): ‘C’est inimaginable ton pays. Quand tu gagnes la Coupe d’Europe ici, on te la remplit de merde’. C’est le problème de ce pays », résume aujourd’hui l’ancien dirigeant.
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