A Marseille, le match n’est pas que sur le terrain. Au stade Vélodrome, le spectacle est aussi dans les tribunes, parmi les plus chaudes d’Europe. Cela se vérifiera une nouvelle fois dimanche soir pour OM-PSG, même si l’écrin des Marseillais doit composer avec quelques changements de taille depuis quelques semaines.
Des débuts timides pour le Club des Amis de l’OM
Le bas du virage Nord de l’Orange Vélodrome va ainsi passer un test grandeur nature lors du choc OM-PSG, en clôture de la 11e journée de Ligue 1. En manque de passion et d’animations, cette partie du Vélodrome, historiquement réservée aux Yankee, groupe « radié » par la direction du club, est désormais occupée par le Club des amis de l’OM.
Le groupe de fans tente de s’organiser mais souffre de la comparaison face aux Ultras et aux Winners, dans le virage Sud, et des Dodgers, MTP ou Fanatics, qui assurent l’ambiance au-dessus d’eux dans le virage Nord. « On est un groupe familial avec une moyenne d’âges de 35 à 40 ans, explique son président Patrick Hamou. Il y a beaucoup de couples et d’enfants. C’est ce qui nous diffèrent des autres groupes. »
Si le CAOM a investi 10.000 euros dans le matériel d’animation, il peine à donner de la voix face à d’autres groupes « plus rodés ». « On travaille sur un noyau de jeunes pour essayer de suivre l’ambiance des autres groupes qui se retrouvent dans le virage Nord, ce qui n’est pas facile puisque c’est tout nouveau », indique Hamou. Certains supporters abonnés en bas du virage Nord assurent que les leaders du Club des amis de l’OM ont un peu peur de prendre en main l’animation du virage, par crainte de créer de nouvelles tensions avec certains Yankee.
La bâche des Yankee est toujours là
Avec leur radiation, de nombreux Yankee ont intégré le Club des amis de l’OM. « Il y a une culture du territoire qui est assez naturelle », rappelle Guillaume Barthélémy, leur porte-parole. Ce ne fut pas sans quelques sources de tension lors du premier match de la saison au Vélodrome. Un supporter se revendiquant du Club des amis de l’OM est monté sur le perchoir des Yankee et a crié en substance « On est chez nous, les Yankee c’est fini », provoquant des échauffourées.
Par ailleurs, la sécurité de l’OM avait donné l’ordre lors de ne pas laisser la bâche des Yankee « YNM87 » (Yankee Nord Marseille 1987) se déployer. Elle est désormais tolérée. « Il ne s’est rien passé entre les Yankee et les Amis de l’OM, assure Guillaume Barthélémy. On s’entend très bien avec le CAOM. Certains appellent ça de la cohabitation, nous on appelle ça être supporter de l’OM en bas du virage Nord. »
« Quand Eyraud ne sera plus là, les Yankee reprendront leur place »
Si tout est effectivement très vite rentré dans l’ordre entre les deux groupes, il n’en est pas autant des rapports entre la direction olympienne et les Yankee, plus reconnus par le club depuis le mois de juin.
« Ils continuent à s’en prendre à d’autres groupes de supporters de l’OM, souffle Guillaume Barthélémy. Eyraud va un peu plus loin que les autres. Les Yankee existent depuis 30 ans. Ce n’est pas un président qui est en poste depuis moins de deux ans et qui ne sera vraisemblablement plus là l’année prochaine qui faire baisser les bras aux Yankee. Nous n’abandonnerons pas. Quand Eyraud ne sera plus là, les Yankee reprendront leur place. »
Les Yankee préparent d’ailleurs une riposte et vont contester en justice leur radiation. Le bras de fer OM-Yankee va se jouer devant les tribunaux dans les semaines qui viennent. En attendant la résolution de ce conflit, le choc OM-PSG permettra de voir la capacité des groupes de supporters à s’unir pour le bien du club marseillais. Tous les groupes des virages Nord et le Sud ont prévu des tifos pour l’événement.
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