Thierry est un visage bien connu des habitués de la Commanderie. Ce fidèle supporter avait acheté une place près du banc lyonnais pour chauffer les oreilles de Rudi Garcia, dimanche soir, lors d’OM-OL (2-1). Mais comme beaucoup, il a rapidement oublié sa rancœur envers l’ancien coach marseillais vu le scénario emballant de la soirée. « Garcia s’est fait un peu secouer ou insulter au début du match. Il y a eu une bronca quand le speaker a annoncé son nom. Mais son retour est ensuite passé au second plan tellement l’ambiance était belle », explique-t-il.
Rudi Garcia, costume et cravate siglés OL, a d’ailleurs fait profil bas pour son retour au Vélodrome. Aucun regard vers le public marseillais. Le technicien de 55 ans a choisi d’ignorer les provocations, comme il l’avait fait dimanche matin à son arrivée à l’aéroport, lorsqu’un petit comité d’accueil lui a lancé des propos outranciers.
Fidèle à lui-même pendant le match
A son époque marseillaise, Garcia ne sortait presque jamais au moment de l’échauffement. Cette fois, il a fait une courte apparition à trente minutes du coup d’envoi. Traqué par les photographes et à peine sifflé, Garcia est resté quelques secondes au bord de la pelouse, serein, les mains dans les poches. Concentré sur la mise en place de son équipe, l’ancien de la Roma n’a pas semblé prêter beaucoup d’attention aux tifos du Vélodrome, qu’il a déjà connu bouillant lors de certaines soirées européennes de l’OM.
Pendant le match, alors qu’il était hué à chaque fois qu’il apparaissait sur les écrans géants du stade, Garcia… a fait du Garcia. Un peu de pression sur le quatrième arbitre. Un bref désaccord avec Payet sur une décision. Et, au final, une agitation plutôt contenue dans (ou à la limite de) sa zone technique. Les supporters marseillais l’ont connu beaucoup plus excité. Bref, l’ex-coach de l’OM l’a joué discret. Ses anciens joueurs ont été assez peu nombreux à venir à sa rencontre. « Je ne l’ai pas vu », avoue Lopez, qui l’appelle encore « coach Garcia ». « Je ne lui ai pas parlé », reconnaît Payet, qui ne regrette à aucun moment d’avoir dit ce qu’il avait sur le cœur au moment d’évoquer son ancien entraîneur, vendredi en conférence de presse.
Une question ironique voire provocatrice
La prise de parole d’après match a plutôt été expéditive pour Rudi Garcia, qui avait tout de même pris soin d’aller saluer Villas Boas dès le coup de sifflet final. « Bravo à l’OM », lancera-t-il face aux micros et caméras. Beau perdant, mais sans aucune marque d’affection ni d’émotion, il a botté en touche à chaque question sur son retour à Marseille.
Il faut dire que le nouveau coach lyonnais a été cueilli à froid dès la première question d’un journaliste marseillais, qui a été ironique voire un brin provocateur: « L’OM restait sur cinq défaites contre Lyon, il a fallu que vous vous retrouviez de l’autre côté pour que Marseille renoue avec la victoire, est-ce que vous vous estimez maudit? » Une entrée en matière plutôt cash!
Les salariés de l’OM contents de le retrouver
Pour le reste, Rudi Garcia a eu un petit geste ou mot pour beaucoup de salariés de l’OM avec lesquels il a vécu trois ans intenses. « Tous les gens du club qui l’ont croisé l’ont salué. La plupart était content de le voir, confie l’un d’entre eux. Il ne faut pas mélanger la relation qu’il pouvait avoir avec les supporters avec celle qu’il entretenait avec les personnes qui le côtoyaient tous les jours au club. »
En interne, le respect est de mise. Même si, à Marseille, tout le monde a rapidement tourné la page Rudi Garcia. Les 120 ans du club, la victoire et les festivités en tribunes ont largement pris le dessus sur sa présence dans le camp adverse.
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