Danse, boxe et Canada

Showman assumé, Olivier Ntcham était un passionné – et un pratiquant – de breakdance durant ses jeunes années, et aurait pu opter pour une carrière d’artiste. Mais celui qui est également un boxeur amateur a finalement choisi le football, sport qui lui a permis de voir du pays. Passé par Chennevières-sur-Marne et Ormesson, dans son fief du Val-de-Marne, à ses débuts, le milieu de terrain file dès 10 ans… au Canada. En 2006, le joueur suit en fait sa mère au Québec, où il prend une licence à l’Association de soccer du Sud-Ouest de Montréal (ASSOM), pour se faire les dents en futsal, notamment.

A son retour en France, deux ans plus tard, tout s’accélère: après un passage à Saint-Maur-des-Fossés, Ntcham est repéré par le Paris FC (2009-2010), puis par Le Havre (2010-2012), où il est considéré comme l’un des meilleurs jeunes du pays. Avant de traverser la Manche.

Formé à Manchester City, lancé au Genoa

En 2012, à 16 ans seulement, Olivier Ntcham quitte le club normand pour rejoindre l’académie de Manchester City. Pour l’argent? Pour le challenge, assurait-il fin 2017 dans une interview à Onze Mondial. « Ils (les dirigeants de Manchester City) sont venus avec un projet bien carré, bien structuré qui donnait envie, expliquait-il. Il était focalisé sur les jeunes et leur objectif était de construire une équipe avec les meilleurs jeunes et les faire monter chez les pros. »

Chez les Skyblues, ce fan de Paul Pogba – au parcours similaire – sera notamment coaché par Patrick Vieira chez les jeunes. Il s’entraînera également avec les pros, de manière plus ou moins régulière. Mais n’aura jamais l’opportunité de se montrer. « J’ai joué deux matchs amicaux, c’est tout, expliquait-il à Onze Mondial. Je n’ai pas eu la chance de jouer en championnat. »

A l’été 2015, City le prête au Genoa pour deux ans. C’est donc en Serie A, à 19 ans, qu’il fait ses grands débuts dans le monde professionnel. Les premiers mois sous les ordres de Gian Piero Gasperini sont prometteurs. Mais les choses se compliquent ensuite, notamment lors de la deuxième saison avec Ivan Juric. « Je me souviens que le coach avait fait une réunion après un match, racontera le Français par la suite. Et devant tout le vestiaire, il a sorti: ‘Je tiens à dire qu’il y a des joueurs avec qui je n’ai pas réussi. Dont Olivier Ntcham.’ Il s’est ensuite adressé à moi et a dit: ‘Il faut que tu partes’. Avant ça, je ne connaissais pas le monde professionnel. Je découvrais seulement. J’étais le plus jeune du groupe et il s’est attaqué à moi. Je n’ai rien compris. Je ne savais même pas pourquoi il m’a pointé, moi, sachant que je ne jouais pas beaucoup. Du coup, j’ai dit: ‘OK’. J’ai pris mes affaires et je suis rentré chez moi à Paris. »

Ntcham revient finalement en Italie pour finir la saison, avant de plier bagages à l’été 2017, lorsque le Celtic offre 5 millions d’euros à City pour s’attacher ses services.

L’Ecosse, terre de révélation

C’est chez les « Bhoys », que la carrière du milieu box-to-box, capable de jouer à la récupération mais qui se dit plus à l’aise un cran plus haut, prend une autre dimension. Brendan Rodgers, qui apprécie son profil et loue ses qualités techniques, en fait très rapidement un joueur essentiel de son dispositif. L’international Espoirs (20 sélections, 1 but) enchaîne les rencontres, découvre la Ligue des champions, remporte ses premiers titres, et séduit les observateurs. Malgré quelques pépins physiques en 2018-2019, Ntcham est annoncé dans le viseur de Porto, et surtout de l’OM à l’été 2019. On parle alors d’une somme avoisinant les 15 millions d’euros. L’opération ne sera jamais bouclée.

Depuis ce premier rendez-vous manqué avec le club phocéen, l’intéressé a un peu perdu de sa superbe. Visiblement perturbé par les rumeurs à son sujet, et peut-être aussi par le départ de Rodgers, Ntcham a vécu une saison 2019-2020 plus quelconque, malgré un statut de titulaire (39 matchs, 8 buts, 4 passes). Depuis le début de l’exercice 2020-2021, c’est plus délicat: un coup blessé, un coup écarté du groupe par Neil Lennon, un coup touché par le coronavirus, le Tricolore n’affiche qu’un peu plus de 1.000 minutes de jeu à son compteur, et n’est apparu qu’une fois sur un terrain depuis début décembre. C’est donc un joueur en manque de sensations qui débarque dans un OM en crise.

https://rmcsport.bfmtv.com/football/om-ntcham-retour-sur-un-parcours-atypique-2032646.html

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