Alors que l’OM affrontera Nice ce mercredi soir (21h) à Troyes, en match à rejouer de la troisième journée de Ligue 1, l’entraîneur Jorge Sampaoli devrait encore faire appel à la plupart de ses recrues estivales. Des recrues qui ont, jusqu’à présent, montré de bonnes choses. A quelques exceptions près.
Si les joueurs de foot ont leurs petites phrases fétiches, sur l’importance des trois points par exemple, les dirigeants de clubs ont aussi leurs poncifs. Et quand il s’agit de recrues, ces derniers expliquent souvent qu’un mercato estival ne devient bon ou mauvais qu’au printemps suivant, à la lumière des résultats obtenus.
Sur le fond, ce n’est pas faux. Mais au tiers de la saison, il est tout de même possible d’avoir un avis sur l’apport et le niveau des différents renforts estivaux. Et du côté de l’OM, où le mercato a été animé, les premiers enseignements sont nombreux. Si tous les arrivants auront l’occasion de confirmer ou de redresser la barre dans les prochains mois, force est de constater que certains ont déjà marqué plus de points que d’autres.
Mattéo Guendouzi: 8/10
13 matchs, 1.025 minutes de jeu (2 buts, 2 passes)
Un joueur formé (en partie) au PSG, prometteur certes, mais à la réputation de garçon parfois ingérable, et d’ailleurs mis au placard par Arsenal… Sur le papier, le recrutement de Mattéo Guendouzi, prêté par les Gunners avec une option d’achat quasi-automatique, relevait du pari. Dans ce cas-là, le pari est réussi. Oui, l’ancien capitaine de l’équipe de France Espoirs a une grande bouche, oui, il parle sans cesse avec l’arbitre, s’embrouille avec ses adversaires, parfois même avec ses partenaires. Mais à Marseille, ce caractère de feu plaît. Surtout parce que les performances suivent.
Élément moteur du milieu de terrain olympien, Guendouzi a montré un énorme volume de jeu, une appétence pour le sale boulot, une capacité à répondre présent dans les gros matchs (contre le PSG, notamment) et à se projeter, à créer, en témoignent ses bonnes statistiques offensives. Lors du seul match où Jorge Sampaoli ne l’a pas titularisé, contre Angers (0-0), son absence s’est grandement fait sentir. Reste à voir comment réagira l’intéressé si l’équipe, ou lui-même, traverse dans la saison une période difficile.
William Saliba: 8/10
12 matchs, 1.080 minutes de jeu
Pablo Longoria devrait peut-être envisager un partenariat avec Arsenal. Également prêté par les Gunners cet été (sans option d’achat), William Saliba est l’autre vraie satisfaction du début de saison parmi les recrues marseillaises. En concurrence avec Leonardo Balerdi, Duje Caleta-Car, Alvaro Gonzalez, voire Luan Peres, mais tout le temps titularisé par Sampaoli (à l’exception du match contre Angers) dans une défense à trois ou à quatre, le Bondynois a rappelé pourquoi Saint-Etienne l’avait vendu 30 millions d’euros à l’été 2019. S’il a encore une marge de progression, dans les relances notamment, l’arrière central est costaud dans les duels, difficilement prenable de vitesse, et surtout, il est propre. Parfois mis en difficulté par Ciro Immobile contre la Lazio jeudi dernier en Ligue Europa, William Saliba a réagi dimanche… en sortant face au PSG son meilleur match du début de saison. Solide.
Cengiz Ünder: 7/10
12 matchs, 944 minutes de jeu (4 buts)
Quand il repique soudainement dans l’axe depuis le côté droit, pour enrouler une frappe du pied gauche vers le poteau opposé, le Turc rappelle forcément Florian Thauvin, qu’il a remplacé dans le onze olympien. Mais là où l’ailier français n’était pas toujours disposé à multiplier les efforts à la fin de son aventure phocéenne, Cengiz Under s’est montré très, très actif. Explosif, friand de duels, le joueur prêté par la Roma a du déchet, et il ne fait pas toujours les bons choix dans les 20 derniers mètres. Mais il pèse sur les défenses adverses. Et peut se révéler utile sur les coups de pied arrêtés. Présenté comme un joueur fragile, qui collectionnait les blessures musculaires, l’international a pour le moment été épargné par les pépins physiques, et a pu enchaîner les rencontres sans trop flancher. En revanche, pas sûr que son récent repositionnement sur l’aile gauche lui rende service.
Pau Lopez: 6/10
10 matchs, 900 minutes de jeu (7 buts encaissés, 6 clean sheets)
En deux ou trois matchs, il a réussi à retourner l’opinion. Pourtant, quand Jorge Sampaoli l’a titularisé à la place de Steve Mandanda le 11 septembre à Monaco (pour ne plus jamais le sortir du onze), Pau Lopez a interrogé… D’abord hésitant sur ses sorties aériennes, pas spécialement précis sur ses transmissions au pied, qui étaient vendues comme son point fort, le portier espagnol – lui aussi prêté par la Roma – a eu du mal à faire oublier Il Fenomeno. Mais il a profité de l’enchaînement des rencontres pour monter en température, et vient de sortir deux très jolies prestations contre la Lazio et Paris. Ce n’est peut-être pas le meilleur gardien d’Europe, et certainement pas le plus académique dans ses interventions, mais son bilan statistique est pour le moment satisfaisant, avec six clean sheets en dix apparitions. Le pourquoi de cette note.
Luan Peres: 5,5/10
13 matchs, 1.111 minutes de jeu (1 passe)
Un CSC contre Montpellier lors de la 1re journée, un cambriolage pendant OM-Bordeaux lors de la 2e, et un match arrêté à Nice pour la 3e. Pour Luan Peres, la découverte du championnat de France a été particulière… Mais malgré ces événements contrariants, le défenseur brésilien (27 ans), passé éphémèrement pas Bruges en 2018-2019 et acheté un peu plus de 4 millions d’euros à Santos, a réalisé une première partie de saison correcte. On ne sait toujours pas si c’est un arrière central ou un latéral gauche (davantage à cause de son coach que de lui), on se demande parfois comment il fait pour limiter la casse face à de virevoltants ailiers, mais il s’accroche. S’il est le joueur le plus utilisé par Sampaoli, c’est que l’entraîneur olympien est satisfait de ses performances.
Konrad de la Fuente: 4/10
11 matchs, 519 minutes de jeu (2 passes)
Formé à la Masia, et aperçu avec l’équipe A du Barça en Ligue des champions la saison passée, l’ailier américain est arrivé à Marseille escorté de belles promesses. Des promesses nourries par une bonne pré-saison, et deux passes décisives contre Montpellier et Saint-Etienne en début de championnat. Mais depuis, plus grand-chose. Cantonné depuis deux mois à un rôle de joker, Konrad de la Fuente a eu du mal à s’illustrer lors de ses entrées en jeu. Dimanche soir, le jeune ailier américain (20 ans) a eu au bout du pied le but de la victoire contre le PSG, qui aurait pu totalement lancer (ou relancer) sa saison. Malheureusement, il s’est manqué.
Gerson: 3/10
11 matchs, 604 minutes de jeu (1 but, 1 passe)
Un joueur qui arrive tout droit du Brésil et qui connaît des difficultés d’adaptation à la Ligue 1, notamment dans les duels, l’intensité, et le rythme, ce n’est pas très surprenant, ni forcément inquiétant. Le problème, c’est quand un club a déboursé plus de 20 millions d’euros pour s’attacher ses services… Dans l’absolu, les performances de Gerson sont relativement neutres. Pas catastrophiques, mais neutres. Mais si l’on tient compte du fait qu’il est la recrue estivale la plus chère, alors son bilan, même avec un petit but contre Saint-Etienne fin août, est jusqu’à présent le plus mauvais.
De plus, son intégration dans le vestiaire interroge. Face à Lens, le 26 septembre, Mattéo Guendouzi lui avait fait demandé – par des termes assez fleuris – quand est-ce qu’il comptait se mettre à courir. Et le match de L1 suivant, contre Lille, Gerson n’avait pas caché son agacement quand Jorge Sampaoli l’avait fait sortir à l’heure de jeu. Pour sa défense, l’international brésilien, qui évoluait en milieu central à Flamengo, n’a pas coupé l’été dernier, et il doit souvent jouer sur le côté gauche avec l’OM, ce qui ne sied peut-être pas à ses qualités. Mais si Sampaoli ne pouvait pas l’aligner à son poste naturel dans son système de jeu, pourquoi l’avoir réclamé ?
Amine Harit: non noté
7 matchs, 377 minutes de jeu (1 but, 1 passe)
Prêté par Schalke dans les toutes dernières heures du mercato, l’ancien Nantais n’a pas pu effectuer la préparation avec le reste des troupes, et a manqué le début de championnat. Ce qui ne l’a pas empêché d’être décisif contre Monaco puis Rennes lors de ses premières apparitions en septembre. Plus discret lors des matchs suivants, Harit a ensuite dû faire face à une petite blessure, et Jorge Sampaoli ne l’a pas utilisé contre la Lazio et le PSG. Si bien que l’international marocain n’a plus joué depuis le 3 octobre contre Lille, avant la dernière trêve. Il est encore trop tôt pour se faire un avis à son sujet. Rappelons d’ailleurs qu’Harit n’est pas qualifié pour le match contre Nice, ce mercredi soir à Troyes.
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