Trois semaines après les incidents à la Commanderie, 14 prévenus comparaissent ce mercredi devant la justice pour avoir pris part à ce mouvement de protestation qui a dégénéré. Depuis, les supporters de l’OM ont affirmé à plusieurs reprises regretter ces débordements.
Ce mercredi, quatorze supporters de l’Olympique de Marseille sont jugés car soupçonnés d’avoir participé à l’attaque de la Commanderie qui a eu lieu le 30 janvier dernier. Les individus risquent, au cas par cas, de six mois à cinq ans d’emprisonnement, pour des motifs divers et variés tels que « usage de fumigènes hors contexte sportif », « rassemblement avec comme but acte de destruction », « destruction et dégradation du bien d’autrui ».
Le 30 janvier dernier, plusieurs dizaines de supporters s’immisçaient au centre d’entraînement de l’OM provoquant, selon les estimations du club phocéen, « plusieurs centaines de milliers d’euros » de dégradations. « Un déchaînement de violence injustifiable », dénoncé dans un communiqué publié par l’OM le soir même des incidents.
« Notre action aurait été plus forte sans les violences »
Depuis, les supporters de l’OM ont regretté ces débordements. Opposés à la direction du club depuis de longs mois, avec une fronde qui se fait de plus en plus insistante depuis leur mise en demeure le 16 février, les groupes de supporters condamnaient les dégradations à la Commanderie, dans un communiqué publié le 3 février dernier: « Nous regrettons les violences d’autant que notre action aurait été encore plus forte sans celles-ci. Nous voulions montrer déception et amertume, mais ces deux sentiments ont laissé place à une colère pour certains ».
Le 6 février, les leaders des groupes de supporters avaient une nouvelle fois exprimé leurs regrets par rapport au déroulement de ce mouvement organisé à la Commanderie en s’adressant directement aux joueurs. « On était venu pour mettre un coup de pression à la direction du club, surtout à Jacques-Henri Eyraud, qui méprise les Marseillais, indique un supporter entré dans la Commanderie lors des incidents. Quand on s’est retrouvé face aux joueurs, il y a eu des cris, quelques jets de pierre, des vitres cassées, une confusion totale ».
L’OM assure qu’un drame a été évité de justesse
Dans cette confusion, plusieurs supporters étaient devenus « incontrôlables », selon le supporter marseillais, qui poursuit: « Certains ont essayé de dire à Alvaro [Gonzalez] et Villas-Boas que cette colère n’était pas pour eux. Ensuite, c’était du sauve-qui-peut, chacun a essayé de partir de son côté sans se faire arrêter ». L’OM dénonce de son côté des faits inacceptables, et assure qu’un drame a été évité de justesse, notamment à cause d’un fumigène à 1.200 degrés qui a frôlé le visage d’un stadier, ou d’une grosse pierre qui a failli atteindre un membre de l’OM.
Les avocats des prévenus dénoncent pour certains « un scandale » et estiment que les supporters arrêtés sont bien souvent ceux qui « couraient » le moins vite, et pas forcément ceux qui sont entrés sur le centre d’entraînement ou qui ont commis des dégradations. Me Nicolas Besset, du barreau de Marseille, représente deux supporters. « Il y a un scandale d’appréciation judiciaire, dit-il au micro de RMC Sport. J’attends de savoir comment le procureur va rapporter la preuve de la culpabilité des prévenus. Aucun élément ne dit qu’ils sont venus dans le but de détruire ou d’attenter à la sécurité ou l’intégrité de quiconque. C’est donc une infraction complètement vide ».
Malgré l’acte de contrition affiché, les prévenus devront faire face à la justice ce mercredi. Leur jugement sera suivi de près par les groupes de supporters, qui craignent que le souvenir de ces débordements ne vienne entacher un mouvement de contestation plus large qui s’engage actuellement contre la direction de l’OM. Le procès commence ce mercredi à 8h30. Des images des incidents pourraient être diffusées pendant l’audience.
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