Il y a quasiment un an, l’ancien président de l’OM Pape Diouf s’éteignait à Dakar à l’âge de 68 ans, frappé par le Covid-19. Au courant de son état, Julien Fournier, directeur du football de l’OGC Nice, avait pourtant tout tenté pour le ramener en France et le sauver.
Voilà bientôt un an que l’un des dirigeants les plus respectés de l’histoire de l’OM s’en est allé. Le 31 mars 2020, alors qu’une partie de la planète s’était déjà confinée pour lutter contre la pandémie, Pape Diouf décédait à Dakar (Sénégal), des suites du Covid-19. Sa disparition, brutale, avait plongé dans la détresse les supporters du club phocéen, mais aussi d’anciens joueurs, et collaborateurs. Parmi eux, Julien Fournier.
Bras droit de Pape Diouf à l’OM pendant des années, et devenu au fil du temps son ami, l’actuel directeur du football de l’OGC Nice avait tenté une folle opération de sauvetage, comme il le raconte ce mardi à La Provence.
Pape Diouf © Icon Sport
« On a remué ciel et terre pour chercher un avion médicalisé »
« Ça va probablement vous surprendre car c’est une personne ‘défavorablement’ connue qui m’a appris que Pape était malade: Karim Aklil (ancien agent de Niang et Diawara, ndlr). […] Je vois que Karim Aklil me téléphone sans arrêt, se souvient Fournier. Il me demande si je suis au courant pour Pape. Même s’ils ne se connaissaient pas très bien, Karim avait toujours eu une admiration pour lui. Il me savait proche et m’a donc contacté. J’ai appelé Étienne Mendy (un autre proche de Diouf, ndlr) pour qu’on fasse quelque chose. La machine s’est alors mise en branle. »
Une machine, ou plutôt une chaîne de solidarité pour faire venir Pape Diouf en France et l’y soigner. « Nous étions en plein Covid, il n’y avait plus de vol, poursuit Fournier. On a remué ciel et terre pour chercher un avion médicalisé. J’ai trouvé un hôpital pour l’accueillir à Nice. Là, tout de suite, entre les gens qui bossaient avec Pape et ceux qu’il avait beaucoup aidé, je savais qui appeler. Ils m’ont tous dit d’entrée: ‘Julien, il n’y a pas de problème pour l’argent, on mettra tout ce qu’il faut.’ Personne n’était là à dire que ça faisait 20.000 pour lui et 15.000 pour l’autre. Parce que c’était très cher. On était dans un vrai élan de solidarité pour sauver le soldat Pape. »
Mais l’histoire, on le sait, n’a pas connu une fin heureuse. « On a trouvé l’avion, et croyez-moi que c’était difficile. J’ai coordonné ça avec Étienne, rappelle Julien Fournier. Je lui avais demandé de me prévenir dès que Pape était dedans pour que je cale bien tout avec Nice. Il était tard et je n’avais pas de nouvelles de lui. Une fois, deux fois, pas de réponse… J’ai fini par l’avoir au téléphone. Ça a duré même pas dix secondes. Il était à l’aéroport pour l’attendre. Et là, il me dit: ‘Il vient de mourir.’ (Silence). Les personnes qui ont perdu un proche ont vécu la même chose. C’était complètement irréel. Ce n’était pas vrai. Pape, c’était le baobab, il ne pouvait pas nous quitter. J’ai raccroché. Et les gens ont commencé à m’appeler car la nouvelle se répandait… »
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