Comment vivez-cette période si « spéciale » liée à la pandémie? 

Difficilement. Dans le football, nous, les entraîneurs, aimons pouvoir tout contrôler et, face à ce problème qui nous touche tous, nous ne pouvons absolument rien contrôler. C’est compliqué d’adapter les entraînements, les compétitions. C’est une expérience inédite qui ne touche pas seulement notre domaine. C’est une forme d’apprentissage à tous les niveaux. On sort de la zone de confort qui était notre quotidien et on est obligés d’être plus flexibles.

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Mercredi, vous affronterez l’OM pour le premier match de la phase de groupes de Ligue des champions. Comment abordez-vous cette rencontre? 

Je pense que notre poule est très homogène. Si on enlève Manchester City qui est l’équipe la plus forte des quatre, je vois un groupe très équilibré. Aussi bien l’Olympiacos, que le FC Porto, ou que l’Olympique de Marseille peuvent se qualifier. Je vois des matches très serrés, très disputés.  

Si vous deviez analyser cette équipe de l’OM… 

C’est une équipe de qualité que je connais bien. J’ai déjà affronté une bonne partie de ses joueurs avec le Vitória de Guimarães [Europa League, en 2017-2018]. Mandanda, Sakai, Amavi, Sanson, Payet, Thauvin, Germain… Beaucoup sont encore là. Historiquement, l’OM est une formation qui lutte pour les premières places du championnat de France. Et puis, elle possède un entraîneur que j’apprécie. J’aime le travail d’André [Villas-Boas]. Je ne veux pas énumérer ses points forts ou ses points faibles parce qu’elle prévaut pour son ensemble. 

Vous dites apprécier le travail d’André Villas-Boas. Qu’est-ce qui vous plait chez lui? 

Il a démontré ses qualités. Il a réalisé un immense travail au FC Porto, notamment. J’ai beaucoup de respect et de reconnaissance vis-à-vis du professionnel et de la personne. Il est hors du commun. 

Pourquoi hors du commun? 

Parce que c’est un gentleman, un monsieur, sage, intelligent…  

Vous êtes en contact? 

Non mais, de temps en temps, je suis en relation avec son adjoint, Ricardo Carvalho. 

Vous avez échangé au moment du tirage au sort? 

Non, non, pas encore. Mais on aura l’occasion de la faire. Quand on arrive à ce stade, il n’y a plus moyen de choisir ses adversaires (rires). Les équipes sont toutes si fortes. 

Dans votre groupe figurent trois entraîneurs portugais (Pedro Martins, André Villas-Boas et Sérgio Conceição), il y a aussi Luís Castro qui dirige le Shakhtar Donetsk. Comment expliquez-vous cette « tendance » autour des entraîneurs portugais ? 

Ça prouve qu’ils ont de la qualité, et si on rajoute l’Europa League, ils sont encore plus nombreux. Ça démontre qu’à l’étranger les entraîneurs portugais sont très appréciés. Il n’y a plus beaucoup de mots pour l’exprimer. Les entraîneurs portugais sont perçus comme un gage de fiabilité au niveau international.  

Y’a-t-il un « effet de mode » autour des entraîneurs portugais? 

Je ne considère pas que c’est un effet de mode. Les effets de mode sont liés à certaines méthodes, pas aux entraîneurs qui ne proviennent pas tous de la même école. C’est la compétence, les résultats obtenus qui expliquent cela. Il y a peu, Jorge Jesus a brillé au Brésil en remportant plusieurs titres avec le Flamengo, Vítor Pereira a été champion en Chine, André [Villas-Boas] et Paulo Sousa ont fait un très gros travail en France, comme Paulo Fonseca en Italie, Mourinho et Nuno Espírito Santo en Angleterre ; j’ai été champion en Grèce, Luís Castro l’a été en Ukraine. Et chacun avec son style et ses différences. C’est la compétence qui prédomine. On pourrait parler de « mode » s’il y avait un style de jeu commun entre les entraîneurs portugais et ce n’est pas le cas. 

Outre vos différences en terme de parcours (certains ont été joueurs de haut niveau, d’autres professeurs, d’autres aucun des deux), il y a donc aussi une pluralité dans vos styles… 

Par exemple, Nuno qui est un ami et que j’aime beaucoup, et qui fait un gros travail avec Wolverhampton, a un jeu totalement différent du mien. Et on peut avoir du succès avec des styles totalement différents. Ce n’est pas une question de mode. Les entraîneurs portugais sont reconnus comme des professionnels compétents et très spécialisés. 

Quel est votre style, justement? A quoi les Marseillais doivent s’attendre face à votre Olympiacos? 

Une équipe qui va jouer pour gagner, avec un football attractif et offensif. C’est notre façon d’être et on ne va pas en changer. 

Lors de ses sept dernières participations à la Ligue des champions, l’Olympiacos n’est allé au-delà de la phase de groupe qu’à une seule reprise. Que manque-t-il à cette équipe pour aller au-delà?  

Je ne peux pas vous dire ce qu’il s’est passé lors des saisons précédentes mais je peux vous parler de l’Olympiacos de Pedro Martins. La saison dernière, nous avons fait de très bons matchs, et tout s’est joué sur des détails. Face à Tottenham, nous menions 2-0 jusqu’à la 45e minute et une erreur individuelle nous a coûté cher [défaite 4-2]. Si nous avions battu Tottenham, nous nous serions qualifiés pour les huitièmes. Concernant mon Olmypiacos, il y a clairement eu un manque d’expérience. Je n’avais que très peu de joueurs qui avait déjà joué la Ligue des champions. L’immense majorité découvrait cette compétition. Aujourd’hui, l’équipe de l’Olmypiacos est beaucoup plus expérimentée, elle a beaucoup plus de capacités pour répondre à ce degré d’exigence. Et puis, il faut aussi souligner le fait que, la saison dernière, on est tombés face au futur vainqueur de la compétition [le Bayern Munich] et le finaliste de la saison précédente.  

Vous vivez votre troisième saison en Grèce. Quel est votre objectif personnel, quelles sont vos envies pour l’avenir? 

Je ne pense pas trop à ça. Je me sens bien ici. J’ai des objectifs avec le club, nous voulons grandir. Vous me demandiez pourquoi l’Olympiacos ne se qualifie que rarement en huitièmes de C1, c’est clairement l’un de nos grands objectifs de la saison. Nous voulons conquérir beaucoup de choses ici et nous qualifier pour les huitièmes est un objectif clair, sachant que nous sommes dans un groupe très compétitif. J’ai de l’ambition, j’aimerais être dans un championnat d’une plus grande dimension mais je suis très focus et heureux à l’Olympiacos. 

Il y a un joueur pour qui ce match face à l’OM risque d’être spécial c’est Mathieu Valbuena… 

Je le pense. Si vous lui demandez il vous dira probablement que ça reste un match de Champions League mais je pense que ce sera un moment spécial pour Mathieu. C’est un club, une ville, qui représentent beaucoup pour lui.  

Quelle est l’importance de Valbuena dans votre groupe? 

C’est un joueur très important à tous les niveaux. Mathieu incarne à merveille l’esprit de l’Olympiacos. Malgré son âge, il est jeune. Il est très intelligent dans le jeu. C’est un joueur très important dans la structure de l’Olympiacos. 

Comment se passe les premiers pas de Yann M’Vila? 

 Il vient de nous rejoindre. Il fait connaissance avec le club, ses nouveaux coéquipiers. Il découvre un jeu très différent de celui auquel il était habitué en France. Il se sent bien. Je suis très content de lui, de son implication, de son professionnalisme. C’est un joueur qui au-delà de son expérience a beaucoup de qualités. 

Frédéric Antonetti qui était son entraîneur au Stade Rennais lui prédisait, en 2011, un avenir au FC Barcelone… 

C’est un joueur qui a énormément de qualités. Je ne sais pas ce qui a pu se passer entretemps, dans son jeu, dans son évolution, mais c’est clairement un joueur de haut niveau. 

https://rmcsport.bfmtv.com/football/olympiacos-villas-boas-hors-du-commun-l-importance-de-valbuena-pedro-martins-dit-tout-avant-l-om-1993959.html

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