Dans son combat pour prouver que la décision de la LFP n’était pas la bonne, Jean-Michel Aulas a sorti un nouvel atout de sa manche en dévoilant ce mardi les comptes des neuf premiers mois de l’exercice en cours pour OL Groupe. Et ils sont brillants. Sur les neuf premiers mois de son exercice s’achevant fin juin, la holding cotée qui coiffe le club a dégagé un chiffre d’affaires de 265,7 millions d’euros, en hausse de 19%, selon un communiqué. Le produit des transferts, en hausse de 133% à 90,6 millions d’euros, a ainsi généré un tiers de l’activité totale du groupe.
Des chiffres « hyper-brillants », selon Aulas, avant que la crise sanitaire ne vienne tout remettre en cause. « L’arrêt des compétitions, anormal et irraisonné, va poser d’énormes problèmes même si ça ne se voit pas au niveau du chiffre d’affaires au 31 mars », a-t-il redouté. L’OL est à l’arrêt quasi-total (seule perdure l’activité de e-commerce) depuis la mi-mars. L’épidémie de Covid-19 a déjà été synonyme d’un manque à gagner de 9 millions d’euros sur le trimestre écoulé, somme qui devrait monter à environ 50 millions sur l’exercice.
Une économie de 35 à 40 millions d’euros ?
Le groupe, qui affichait une trésorerie de 90 millions d’euros, négocie par ailleurs un prêt garanti par l’Etat – dont Jean-Michel Aulas n’a pas voulu chiffrer le montant précis – et espère économiser de 35 à 40 millions d’euros, en partie du fait de la disparition mécanique des frais liés à la tenue des matches, mais aussi en réduisant sa masse salariale.
Si les discussions sont toujours en cours avec les joueurs, les membres de la direction ont accepté une baisse de 15% de leur rémunération fixe (-30% pour Aulas). Reste une impasse de 10 à 15 millions d’euros, correspondant peu ou prou au montant du bénéfice dégagé sur les six premiers mois de l’exercice. D’où l’importance du prochain mercato, qui pourrait débuter vers le 9/10 juin mais où le groupe avoue avoir « peu de visibilité ».
Décision judiciaire attendue avant fin-mai
Car, outre le manque à gagner lié à l’arrêt des rencontres, Lyon redoute aussi une perte de revenus sur la vente de ses joueurs, qui ne vont pas pouvoir se mettre en valeur dans les prochaines semaines alors que d’autres championnats européens ont choisi le scénario d’une reprise. « On peut craindre que les traditionnelles ventes au 30 juin ne se fassent pas », a déploré Jean-Michel Aulas lors de la présentation des résultats financiers.
« On va se priver de ce qui était la principale ressource du football français – 800 millions d’euros l’an dernier – que sont les droits de transfert », a-t-il expliqué. Cela a en partie motivé les recours engagés devant le tribunal administratif par le président Aulas. L’emblématique dirigeant, qui conteste le choix d’arrêter la saison face à la pandémie de coronavirus, a précisé qu’il espérait une décision judiciaire « avant la fin mai, peut-être avant ».
Un avenir européen en suspens
Ces deux recours portent d’une part sur la décision de mettre fin de manière anticipée à la saison et d’autre part sur les modalités d’arrêt du championnat et le mode de calcul du classement après la 28e journée, la dernière disputée. En l’état, l’OL est classé 7e du championnat et pourrait ne pas participer à une coupe d’Europe la saison prochaine, une première depuis 1997, sauf s’il venait à gagner la finale de Coupe de la Ligue contre le Paris-SG (date à définir), voire gagner la Ligue des champions (actuellement arrêtée au stade des huitièmes de finale).
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