Pour Rudi Garcia, cela ne fait aucun doute: le penalty concédé par Anthony Lopes dans le temps additionnel d’OL-Brest (2-2) mercredi n’est dû qu’à la mauvaise réputation du gardien lyonnais. Durant les arrêts de jeu, le joueur a percuté l’attaquant adverse, Steve Mounié, après avoir laissé passer le ballon. « Je ne sais pas si je suis objectif mais je trouve qu’il y a faute de l’attaquant, a jugé l’entraîneur lyonnais. Depuis le tapage médiatique à Angers (après un choc avec Romain Thomas), on savait qu’on allait prendre un penalty sur ce genre de situations. »
Le technicien reconnaît aussi une succession d’erreurs de ses joueurs sur cette action. Sa conclusion avec ce penalty et les deux points perdus dans la course au titre ont recentré le débat sur les fameuses sorties de Lopes. Ses interventions « énergiques » étaient moins remarquées depuis quelques mois. Mais elles sont récemment revenus sur le devant de la scène. Cela avait commencé le 4 octobre lors d’un action où il avait laissé traîné ses pieds sur le Marseillais Alvaro Gonzalez.
Le débat a pris une ampleur plus importante encore après Angers-OL. Dès la 1ere minute, l’international portugais avait heurté le bas du dos du défenseur Romain Thomas. Ce dernier pensait obtenir un penalty, il avait été sanctionné d’un coup franc. Les deux hommes s’étaient expliqués dans l’émission Top of The Foot sur RMC dans un climat un peu tendu.
« Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise?, s’était défendu Lopes. Le seul moyen de protection pour un gardien, c’est le genou levé, un gardien en l’air est très vulnérable. Je n’y vais pas pour faire mal, ce geste-là est maîtrisé, parce que je suis en l’air. J’y vais avec l’intention de prendre le ballon. »
Gonzalez, Thomas, Mbappé, Hunou…
Mercredi, il l’a raté mais a pris Mounié de plein fouet. Sa réputation aussi a pesé, selon Garcia. Ce geste intervient notamment trois jours après ses roulades lors du match face au PSG qui n’ont pas arrangé son image. Contacté en octobre pour rebondir sur la sortie de Lopes face à Alvaro, Lionel Charbonnier, ancien gardien international français, le mettait en garde sur son passif.
La prédiction de Charbonnier en octobre
« Un jour, il peut coûter une qualification ou un point à son équipe parce que les arbitres se passent le mot, nous expliquait le champion du monde 1998. Ils vont disséquer ses interventions. A mon avis, ça a déjà été fait. Avec le VAR, les gens vont être à même de regarder ce tout petit geste final. »
L’arbitre M.Brisard n’a pas hésité face à Brest, il a désigné le point de penalty là où ses homologues ont souvent donné raison au gardien. Plus exposés, les numéros 1 bénéficient régulièrement d’une certaine protection dans leur surface de réparation sur les contacts. Et l’absence d’hésitation de M.Brisard dans sa décision est peut-être due à cette « mauvaise réputation » même si la faute semble bien réelle.
Avant les polémiques de la saison, Lopes était déjà dans le radar pour ses interventions à la limite. Il y eut celle face à Kylian Mbappé en janvier 2018, ou encore contre le Rennais Adrien Hunou en mars 2019. Des faits qui restent liés au terrain. En septembre 2018, il avait confié avoir changé son comportement de « petit con » qui l’égarait parfois du rectangle vert comme lorsqu’il avait asséné une claque à un intendant de l’OM en mars.
« J’ai vraiment été considéré comme un petit con, avait-il confié. Et j’emploie le passé volontairement. Je n’ai plus trop envie d’être considéré ainsi. J’ai vraiment été considéré comme un petit con (…) J’ai fait un énorme travail sur moi-même avec l’aide de mes conseillers et des personnes qui m’entourent. Dans la vie de tous les jours, je suis à des années-lumière de ce que j’ai parfois pu dégager sur le terrain (…) À la fin de ma carrière, je n’ai pas envie qu’on dise que j’étais taré complet… Le jour où on dira que j’ai changé, mûri et pris mes responsabilités, j’aurai la banane. »
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