« Amine est un vrai gone issu de l’académie qui peut réussir comme Karim. » Dans un tweet posté fin avril, Jean-Michel Aulas prédisait une trajectoire à la Karim Benzema pour Amine Gouiri. Ce dernier suivra peut-être les traces de son aîné, mais pas à l’OL. Du haut de ses 20 ans, le natif de Bourgoin-Jallieu (Isère) a choisi de quitter son club formateur pour rejoindre l’OGC Nice. L’opération rapporte sept millions d’euros aux Gones, qui auraient préféré un prêt, et s’accompagne d’un intéressement de 15% sur la plus-value d’un éventuel futur transfert.
Très heureux de vous annoncer que je fais désormais partie de la famille @ogcnice
Une nouvelle aventure commence pour moi et c’est avec beaucoup de fierté que je porterai ce maillot rouge et noir !
ISSA NISSA ?⚫️? pic.twitter.com/ZF8ZSiojLo
— Amine Gouiri (@aminegouiri) July 1, 2020
Sur la Côte d’Azur, au sein d’un club dont le projet se veut ambitieux et qui réalise un début de mercato pour le moins intéressant (Morgan Schneiderlin, Hassane Kamara, Robson Bambu et Flavius Daniliuc ont également signé), Gouiri tentera de lancer une carrière qui peine pour le moment à décoller. La faute, en partie, à une grave blessure subie en août 2018. Un mois après avoir brillé lors de l’Euro U19, avec quatre buts inscrits en quatre matchs, l’attaquant se blesse lors d’un entraînement. Verdict: une rupture isolée du ligament croisé antéro-interne du genou gauche et 225 jours loin des terrains.
Cinq petites apparitions cette saison
« Il faut être fort mentalement. Pendant plusieurs mois, tu ne fais rien, tu ne cours pas, tu ne fais que des soins. Il faut réapprendre à marcher, courir, faire des appuis. C’était une épreuve », confie-t-il en septembre 2019 au site de la FFF, quelques mois après avoir repris la compétition. Son objectif est alors clair: se faire une place dans le groupe de Sylvinho. Un échec. Il doit attendre le 27 novembre et un déplacement sur le terrain du Zénith Saint-Pétersbourg en phase de groupes de la Ligue des champions (défaite 2-0), pour pouvoir enfin se montrer. Quelques heures après avoir joué en Youth League, Rudi Garcia lui offre huit petites minutes.
Avant de se passer de ses services pour les cinq matchs suivants. Entre son entrée en Russie et la fin de saison précipitée en France par l’épidémie de coronavirus, son temps de jeu se résume à quatre apparitions: une titularisation en Coupe de la Ligue, deux bouts de matchs en Coupe de France et une poignée de secondes à Metz en championnat. Un bien maigre bilan, alors que Garcia était pourtant privé de l’une de ses armes offensives en 2020 avec la grave blessure de Memphis Depay.
« Un petit quelque chose de Benzema »
Derrière Moussa Dembélé, Karl Toko-Ekambi, Martin Terrier, Bertrand Traoré, Maxwel Cornet, Rayan Cherki et donc Depay dans la hiérarchie des attaquants, et alors que l’OL vient en plus de recruter Tino Kadewere, Gouiri n’aura jamais vraiment convaincu Garcia, qui se dit même persuadé que son choix de filer à Nice est le bon. « C’est bien qu’il aille chercher du temps de jeu ailleurs. Il y a trop de concurrence à Lyon. J’aime le joueur et l’homme, j’ai été peiné de ne pas pouvoir lui donner plus de temps de jeu », expliquait mercredi l’entraîneur lyonnais. Gouiri semblait pourtant avoir toutes les armes pour faire le bonheur de l’OL, dont il a rejoint l’académie en 2013, après avoir repoussé les approches de Sochaux, Marseille et Nancy.
Dès sa première année, il se fait remarquer en claquant 20 buts en seulement 14 matchs avec les U17. Rapidement, les comparaisons avec Benzema ou Anthony Martial arrivent. « On va dire qu’il peut avoir un petit quelque chose de Benzema. Mais ils n’ont pas les mêmes qualités. Benzema, c’est un joueur qui profite plus des espaces. Amine joue plus proche de la surface. Karim est un joueur qui a un volume très important par rapport à Amine. Amine, c’est un garçon qui a des qualités exceptionnelles pour son âge. Des qualités de puissance, de vitesse, de frappe. Il aime le but. C’est un garçon qui, aux abords de la surface, peut être très efficace. C’est un vrai buteur », indique Armand Garrido, qui l’a eu sous ses ordres dans les catégories de jeunes de l’OL.
Intelligent et pas avare d’efforts
Mêmes compliments de la part de Gérard Bonneau, ancien recruteur du club rhodanien: « Il a toujours eu un profil athlétique intéressant. C’est le vrai attaquant, avec comme qualité première les déplacements. Il est assez adroit devant le but. C’est un attaquant intelligent, pas avare d’efforts, même s’il peut encore améliorer ses replacements défensifs. Il a aussi un bon jeu de tête, est bon techniquement, ne craint pas le jeu combiné, et sait jouer avec les autres, ce qui est bien pour un attaquant. » En parallèle de sa progression à l’OL, l’équipe de France lui permet aussi de marquer les esprits et de commencer à se faire un nom en Europe.
Une preuve de son talent? En février 2017, il réussit tranquillement un quintuplé face à la Belgique en match de préparation à l’Euro U17. Un autre exemple? Il termine meilleur buteur de l’Euro U17 avec huit pions en cinq matchs. La même année, le très sérieux quotidien britannique The Guardian le classe dans une liste de 60 noms des « meilleurs talents du football mondial » à suivre de près, en compagnie, entre autres, de Jadon Sancho, Erling Haaland, Vinicius Junior et Alphonso Davies. Des joueurs aujourd’hui bien plus en avance que Gouiri, qui cherchera d’abord à Nice à faire mieux que Myziane Maolida. Passé de l’OL aux Aiglons en 2018, ce dernier n’a depuis inscrit que deux buts en 37 rencontres. Il faudra de bien meilleures statistiques à Gouiri pour espérer s’installer au côté de Kasper Dolberg. https://rmcsport.bfmtv.com/football/nice-une-carriere-a-lancer-pour-gouiri-annonce-comme-un-grand-espoir-a-l-ol-1942311.html