Loin d’être épargné depuis son arrivée à Nice sur le plan personnel, muet devant le but durant de nombreux mois, Kasper Dolberg a retrouvé le sourire et le chemin des filets face à Nantes la semaine dernière. De quoi, peut-être, enfin lancer la saison de l’attaquant niçois.
Des mois qu’il n’avait plus marqué, une éternité même. Face à Nantes, le week-end dernier, Kasper Dolberg se libère d’abord sur penalty avant de doubler la mise une vingtaine de minutes plus tard, offrant un net avantage et une victoire à des Aiglons sur la voie de la rédemption (2-1). Le bruit des filets qui claquent à la suite d’une de ses tentatives, le blondinet ne l’avait plus entendu depuis le 25 octobre, lors d’un match de Nice face au LOSC à l’issue partagée (1-1). L’entendre résonner dans une Beaujoire vide a donc fait un bien fou à l’attaquant, abonné aux coups du sort ces derniers mois.
Vols, cambriolage et Covid
En septembre 2019, Kasper Dolberg fait les gros titres de la presse sportive pour s’être fait voler sa montre dans le vestiaire par son coéquipier Lamine Diaby-Faida (licencié par l’OGC Nice). Un an plus tard, le Danois endosse un nouveau costume de victime. De retour en Côte d’Azur après un séjour en sélection, il déplore le vol de sa voiture et le cambriolage de son domicile. L’attaquant n’est pas verni, surtout lorsque les pépins physiques s’invitent au milieu d’une période suffisamment compliquée hors-terrain.
Mi-septembre, quelques jours avant d’affronter le Paris-Saint-Germain, Kasper Dolberg est testé positif au Covid. Le mois suivant, il souffre d’une entorse à la cheville. A son retour, alors que Nice s’apprête à affronter le Slavia Prague en phase de poules d’Europa League, le Covid frappe une seconde fois. « Je me réveille un matin et j’étais fiévreux puis très malade la nuit suivante, explique le numéro 9 niçois. Je suis resté cinq jours isolé puis ça a pris presque deux semaines pour aller mieux. »
Le moral est touché mais Dolberg se sent soutenu: « Julien Fournier est venu jusqu’à chez moi pour prendre des nouvelles. Que le directeur sportif me rende visite alors que nous étions dans une période compliquée sur le plan sportif représente beaucoup pour moi ». En décembre, le jeune homme de 22 ans foule à nouveau la pelouse contre Rennes, un mois après son dernier match. On le pense alors de retour… C’était sans compter sur une rechute aux adducteurs, l’éloignant à nouveau des terrains.
2021, un nouveau départ… avant l’appendicite
L’année 2020 terminée, l’international danois (24 sélections, 7 buts) veut tourner la page et doit d’abord retrouver une condition physique. « Il est préoccupé par ces récents pépins physiques et ça le perturbe, indique son coéquipier Morgan Schneiderlin, tentant d’expliquer ses difficultés lors de ses premiers matchs en 2021. Ce sont des détails qui le dérangent, il a besoin de se sentir à l’aise. »
Le principal intéressé reste confiant: « Je me sens plus fort que je ne l’étais depuis un bon moment. Pour l’instant, il s’agit juste de régler quelques détails physiques, je sens que j’y suis presque. C’est humain parfois de douter de soi surtout quand on traverse des épreuves comme ça a été le cas récemment, qu’on a l’impression d’avoir le monde entier contre soi. Mais honnêtement, j’ai confiance en moi. Je crois en mes qualités. »
Didier Digard, adjoint d’Adrian Ursea et proche de l’attaquant au sein du groupe, confirme: « Quand il n’a pas marqué pendant un bout de temps, on n’a pas abordé le sujet une seule fois. Il a un caractère fort et ne laisse pas paraitre ses émotions, je n’ai pas senti quelqu’un qui doutait. Alors oui, en match, il manquait certaines occasions qu’il mettait d’habitude mais il a continué de travailler. » En février, le Danois est sur le chemin du come-back et commence à enchaîner quand survient une nouvelle désillusion.
A quelques heures d’affronter Angers, le club azuréen communique l’indisponibilité de son avant-centre, auteur de 16 buts en 48 matchs de Ligue 1 sous le maillot niçois. Dolberg a atteint 39° de fièvre la nuit précédant le match, il a été transporté à l’hôpital puis opéré de l’appendicite. « Je crois que je n’avais encore jamais vu ça pour un joueur », se désole Adrian Ursea, marqué par les forfaits à répétition au sein de son effectif.
Le sourire retrouvé
De retour au centre d’entrainement de la Plaine du Var quelques semaines plus tard, le blondinet se montre patient. « Physiquement, il était moins bien et à chaque fois qu’il est revenu, il a fait la demande de vraiment prendre du temps pour parfaire sa condition physique. Kasper a besoin d’être bien physiquement pour être performant sur le terrain », indique Didier Digard. D’apparence très froide, le visage régulièrement fermé et le rictus rarement détectable, on assure pourtant en interne que le buteur a retrouvé la joie de vivre.
« On sent qu’il a retrouvé le sourire, soulignait son entraineur Adrian Ursea avant le match face à Nantes, la semaine dernière. On a bien réussi à l’accompagner, on est content de voir un Kasper au top de sa forme. Il est dans une très belle période, il a envie de bien s’entraîner tout le temps et de rattraper le temps perdu. » Didier Digard surenchérit: « C’est quelqu’un de réservé, de moins expressif mais il est très impliqué dans la vie du groupe. Il a eu une période difficile mais c’est derrière lui désormais, il va de l’avant. C’est vrai qu’il a une image de gars froid, c’est son caractère. On m’a souvent donné une image semblable dans ma carrière, j’avais par exemple été reçu par le président du Havre qui m’avait demandé pourquoi je ne souriais jamais. Ça ne me choque pas, il y a l’apparence extérieure et l’intérieur, et à l’intérieur je peux vous dire qu’il est heureux ». Les gardiens de Ligue 1 sont prévenus.
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