Nice ne va pas bien. On s’en doutait après sa nouvelle prestation médiocre jeudi soir en Ligue Europa (défaite 3-1 contre le Slavia Prague), quasiment synonyme d’élimination, on en a eu confirmation ce dimanche. Battu à domicile par Dijon (1-3), qui signe son premier succès en Ligue 1 de la saison, le Gym en est désormais à quatre revers consécutifs, et pointe à la 11e place en championnat, dans le ventre mou du classement.
De quoi parler de crise? C’est ce qui a été demandé à l’issue de la rencontre à Patrick Vieira. « On est en crise par rapport à la prestation, on est en crise parce qu’on n’a pas fait le match espéré, a d’abord répondu le technicien azuréen. Il a manqué trop de choses ce soir pour espérer mieux, même si avec plus de réussite on aurait pu marquer ce premier but. On a joué petit bras, avec une boule au ventre, on a eu du mal à se lâcher. On manque de confiance, et ça s’est ressenti au niveau du jeu. »
Vieira ne doute pas du soutien de ses joueurs…
Si l’on peut légitimement s’interroger sur les progrès effectués (ou non) par les Aiglons ces derniers mois, l’ancien international français se veut pourtant sûr de lui quant à sa capacité à redresser la barre. « Je suis en train de faire ma troisième saison ici, on a toujours su trouver la force pour retourner des mauvaises situations, cette année ne change pas, assure-t-il. Il faut rester soudés au niveau des joueurs, du staff, des dirigeants, de l’institut. Il faut être bien cohérents dans ce qu’on veut dire, ce qu’on veut faire, et à partir de là continuer à travailler. »
Vieira a toutefois laissé paraître un certain agacement quand il a été questionné sur un éventuel « lâchage » de son vestiaire. « Vous en doutez (du fait que le groupe est derrière lui, ndlr)? Si vous posez la question c’est que vous en doutez. Votre boulot, c’est d’aller voir les joueurs, de vous renseigner. Vous avez des entrées au club, beaucoup d’interlocuteurs. Après si vous avez des certitudes, si des gens vous disent qu’ils doutent de l’entraîneur, à partir de là vous pouvez revenir me poser la question. »
Du côté des joueurs, cela ne semble pas être le cas. Passé devant les médias avec un air dépité, Pierre Lees Melou a indiqué avoir « honte » du visage montré à l’Allianz Riviera, mais a assuré que « le coach n’a rien à avoir avec ça ». Et du côté de la direction? C’est un peu moins clair.
…mais ses dirigeants ont durci le ton
Julien Fournier et Jean-Pierre Rivère, qui ont très souvent, et publiquement, renouvelé leur confiance en Vieira par le passé, ont durci le ton cette semaine. Le premier a parlé « d’échec » et de « vraie déception » après la contre-performance en Ligue Europa, indiquant ne plus vouloir chercher « d’excuses » pour justifier ces résultats. Et le président en a remis une couche ce dimanche avant la rencontre au micro de Canal+: « Sportivement, on n’est pas dans le projet Ineos », a-t-il notamment lancé, invitant tout le monde à se secouer.
Vieira, qui n’a pas eu de discussion avec Fournier ou Rivère à chaud, pourrait donc devoir rendre des comptes, tôt ou tard. En attendant, l’ex-milieu défensif promet de surveiller de très, très près son vestiaire. « Le message a été clair, on connaît une période compliquée, et on n’a pas le choix: soit on est tous concernés et on fait tous un peu plus pour retourner la situation, soit on se disperse et ça commence à partir dans tous les sens, prévient-il. Mais c’est quelque chose que moi, je n’accepterai pas. Je suis le garant de tout ça. Je verrai très bien ce qui va se passer, j’observerai toutes les déclarations, tout ce qui sera fait, tout ce qui sera dit. Parce que c’est dans ces moments-là qu’il faut rester soudés. »
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