Adjoint de Christophe Galtier depuis l’AS Saint-Etienne, Thierry Oleksiak connaît l’entraîneur champion de France en titre mieux que personne. A Nice, les deux hommes sont venus chercher le succès au sein de l’ambitieux projet INEOS, persuadés de pouvoir réussir « quelque chose de grand ».

Thierry, l’OGC Nice que vous avez retrouvé cette saison n’a plus rien à voir avec le club dont vous défendiez les couleurs il y a plus de 30 ans (1986-1989) …

C’est logique, c’est une autre époque, je dirais même que deux ou trois époques sont passées depuis (rires). Le club est entré dans une autre dimension avec le nouveau centre d’entraînement et l’énorme structure qui est devenue propriétaire.

A Saint-Etienne, à Lille puis maintenant à Nice, on a l’impression que Christophe Galtier arrive à mettre tout le monde derrière lui en un temps record, comment l’expliquer?

C’est son point fort. Il a un fort leadership et incarne très rapidement les projets. Il y a aussi une somme de travail énorme car ça ne se fait pas comme ça (il claque des doigts), c’est la somme de ses qualités naturelles, son expérience et le travail au quotidien.

Nice s’est métamorphosé depuis votre arrivée, on peut observer une similitude entre le Lille de l’an dernier et le Nice de cette saison. C’était une volonté de copier le modèle mis en place l’an dernier au LOSC?

Je ne dirai pas que Nice connaît un changement mais une évolution. Il y a besoin de confirmer certaines choses. L’évolution est en cours, c’est très difficile de savoir ce qui s’est passé et ce qui est verrouillé quand on est dans une « phase d’apprentissage ».

Les axes de travail, c’est la solidité défensive, que tout le monde soit concerné à la perte du ballon et d’avoir un gros bloc équipe avec et sans ballon. Je trouve en revanche qu’on ne parle pas assez des 12 buts que l’on a marqués.

Résumer notre travail à la solidité défensive serait une erreur. Concernant les similitudes, on ne peut pas faire un copier-coller avec le LOSC. On peut faire évoluer des joueurs mais les faire changer en trois mois c’est impossible. On pourra évoquer un changement quand on sera devenu solide, qu’on marquera beaucoup de buts et qu’on gagnera beaucoup de matchs, là on aura changé.

Christophe Galtier passe-t-il beaucoup de temps au centre d’entrainement?

Oui, dans le football on ne travaille pas que quand on est à notre bureau, vous pouvez demander à nos familles, ce sont des choses qui durent toute la journée, la nuit parfois. Il n’y a pas de priorité, tout est une priorité donc ça demande beaucoup de travail.

Ex-joueur puis adjoint de Christophe Galtier à Saint-Etienne, Laurent Batlles nous évoquait pour RMC Sport le fait qu’il protégeait son staff, que s’il fallait aller voir la direction, il vous mettait de côté.

Le leader c’est lui, le décideur c’est lui donc il assume ses responsabilités. Après, dans l’intimité de notre bureau, il ne nous protège pas toujours. Il nous dit ce qu’il a à nous dire et c’est normal, c’est du boulot.

C’est un besoin pour lui de se sentir apprécié?

Je ne le ressens pas comme ça. C’est quelqu’un qui fédère, qui a une forte personnalité, qui a des idées très arrêtées et à la fois une capacité à se renouveler, à être moderne. Aujourd’hui, on a une méthode qui semble fonctionner mais ça va se jouer sur notre capacité à se renouveler aussi. Il faut garder cette ouverture d’esprit, on en parle souvent ensemble.

Sentir ses joueurs derrière lui, c’est ce qui le galvanise?

Être aimé par tout le monde c’est quasiment impossible mais sentir ses joueurs derrière lui c’est très important, on n’a rien sans ça.

Faire quelque chose de grand, sur la durée, c’est ce pourquoi vous et Christophe Galtier avez choisi d’accepter le projet niçois?

Oui, sinon on ne serait pas venus. Quand vous avez le bonheur d’être champion de France, d’obtenir ce titre, d’avoir ce statut, le projet qui suit doit être ambitieux et je crois que c’est le cas ici.

Bien sûr qu’on veut faire quelque chose de grand, qu’on veut confirmer, qu’on a soif de victoire et qu’on est venu ici pour ça. Pour le moment on est dans le travail, dans le quotidien, dans le dur parfois, dans une période d’apprentissage à cette période de l’année, les choses grandes sont encore lointaines.

Le coach vous l’a présenté ainsi? « On y va, il y a quelque chose à faire »?

Bien sûr, il y avait quelques beaux projets sur la table et le projet de Nice a pris le dessus pour plein de raisons.

Qu’est ce qui a le plus changé chez Christophe Galtier après toutes ces années à ses côtés?

L’expérience lui sert à affirmer sa personnalité, à croire en ce qu’il pense et ce qu’il dit. Il est très évolutif, il est capable de rester moderne, la clé de l’entraînement c’est notamment ça. La somme du travail, de l’expérience et cette perspective d’ouverture, c’est ce qui le caractérise.

Sur le même sujet

Contrôle-t-il plus ses émotions aujourd’hui?

C’est quelqu’un qui vit les choses. Je ne suis pas moins expressif que lui mais je me souviens du match de Lyon l’année dernière qui était, sur le plan émotionnel, incroyable. Il y a des choses qu’il faut réguler car sur une saison vous ne pouvez pas faire l’ascenseur émotionnel, il y a à la fois des grands pics d’émotions, à la fois beaucoup de maîtrise. C’est un grand manager.

Propos recueillis par Clément Brossard

https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-1/nice-christophe-galtier-est-un-grand-manager-estime-son-adjoint-thierry-oleksiak_AV-202109210331.html

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.