Après votre formation, vous n’avez pas réussi à vous imposer en France et vous avez rejoint l’Israël. Avec quelle ambition?
J’étais à Bastia pendant presque deux ans mais je n’ai pas trop eu ma chance là-bas donc j’ai voulu tenter une expérience à l’étranger et je me suis tourné vers l’Israël car j’ai de la famille là-bas. Je voulais découvrir le championnat et ça fait maintenant 6 ans que j’y suis. Je me suis bien adapté et j’ai réussi à me faire un nom donc pour l’instant ça se passe très bien.
Quel attachement porte-t-on au football en Israël?
C’est le sport numéro un en Israël, les gens sont à fond dans le foot. Il y a vraiment une ferveur importante surtout dans les clubs de haut de tableau.
C’est un championnat peu voire même inconnu en France, comment caractériser la Ligat ha’Al?
C’est vrai que c’est un championnat qui n’est pas du tout médiatisé encore moins en France. Avant d’y aller, je ne le connaissais que très peu. C’est un bon championnat. Sur le rythme, c’est un ton en-dessous des championnats européens, physiquement aussi mais techniquement, le championnat n’a rien à leur envier, il y a de très bons joueurs en Israël.
Après des expériences dans quatre clubs israéliens dont l’Hapoël Jérusalem et le Beitar, vous signez à l’Hapoël Beer-Sheva en février. Comment est considéré ce club au pays?
L’Hapoël Beer-Sheva, sur les dernières années, s’est installé comme l’un des deux ou trois clubs phares du pays avec trois titres de champion d’Israël consécutifs. L’an dernier, on a remporté la Coupe. C’est un très gros club ici et sur la scène européenne, on prouve qu’on a désormais notre mot à dire. Il y a trois ou quatre ans, ils ont fait un beau parcours en Europa League arrivant en seizièmes de finale (ndlr saison 2016-2017, éliminé par Besiktas)
Depuis 2013, on a l’impression que le club est devenu un sérieux candidat au titre en Israël, qu’est-ce qui a changé?
Il y a vraiment quatre clubs qui se détachent. Le Maccabi-Tel-Aviv, le Maccabi Haïfa, le Beitar Jérusalem et Beer-Sheva. Ça fait six ou sept ans que c’est soit Tel-Aviv soit Beer-Sheva champion donc ça prouve que le club est ambitieux. La présidente (ndlr Alona Barkat) a investi il y a une dizaine d’années. Au niveau des installations et de la formation, c’est très sérieux et c’est comme ça que Beer-Sheva s’est installé comme un des clubs phares, à tous les niveaux en Israël. On a de très bonnes installations, un complexe d’entrainement au top avec tous les soins possibles: sauna, hammam, jacuzzi, salle de musculation… On a tout à disposition.
Vous allez déjà jouer votre sixième match européen avec les barrages, le début de saison doit être rude physiquement…
On a commencé de tout en bas dès le premier tour de qualification et on a fait notre petit bout de chemin jusqu’aux groupes. Ça fait un petit moment qu’on est dans la compétition mais on s’en sort bien. Ça demande physiquement même si le championnat a été arrêté un mois avec la deuxième vague de Covid qu’on a subi un peu avant vous. C’est un changement de rythme spécial mais faut s’y faire. On est content d’être ici.
Vous êtes considéré par les observateurs comme le petit Poucet de ce groupe. C’est aussi dans cette position que vous vous voyez?
Dès qu’on a vu le tirage on savait que c’était une poule très relevée si ce n’est une des plus relevées de l’Europa League. On s’est dit qu’on allait jouer notre chance à fond, qu’on n’avait rien à perdre et qu’on n’était pas là par hasard. On essaie de faire notre petit bout de chemin, de prendre les matchs un par un et de faire le maximum.
Quelles sont vos ambitions en Europa League?
On prend les matchs les uns après les autres et on fera le calcul à la fin. On veut surtout se donner à fond pour ne pas avoir de regrets à la fin.
Quel est la philosophie de jeu de Yossi Abukasis, votre manager et ancien international israélien?
C’est un très bon coach, il est très basé sur la tactique. Avec le staff technique, ils nous donnent énormément d’informations sur les adversaires à venir, ils nous préparent bien avant les matchs. On est une équipe assez disciplinée tactiquement, très bonne en contre-attaque pour l’instant, pourvu que ça dure…
La Ligue 1 est-elle suivie en Israël?
Oui, elle est diffusée à la télé tout le week-end. Le championnat français est connu ici. Moi j’ai les chaînes françaises à la maison donc je suis ça, surtout Bordeaux car je suis un supporteur des Girondins depuis tout petit.
Et l’OGC Nice?
Le club est connu car sur ces dernières années Nice a fait des choses intéressantes en championnat. Il y a un président qui a beaucoup investi sur les dernières années. Personnellement, je connais bien l’équipe. Une équipe jeune avec l’encadrement de joueurs expérimentés comme Dante ou Schneiderlin. C’est une bonne mixité. Je trouve Amine Gouiri vraiment très bon, Claude-Maurice aussi, Dolberg ou Nsoki pareil, c’est une très belle équipe.
Avez-vous, au sein de votre équipe, des joueurs ayant une expérience de l’Europe?
J’ai joué en qualifications avec le Beitar. On a surtout notre numéro 10, Josué qui a été international avec le Portugal. Notre défenseur central Miguel Vitor a aussi une expérience de l’Europe lorsqu’il jouait au Portugal (ndlr 26 matchs d’Europa League entre Benfica, PAOK et Beer-Sheva) puis certains présents lors de l’épopée d’il y a quatre ans en Europa League.
Josué, c’est votre principale menace…
C’est un très bon joueur, notre meneur au cœur du jeu, qui a évolué dans de grands clubs: Galatasaray, Porto… Il tire le groupe vers le haut et ce sera compliqué sans lui mais on va essayer de pallier son absence.
Pour un joueur français exilé depuis des années, c’est toujours particulier de revenir en France…
C’est clair! Lors du tirage j’étais devant ma télé à espérer Lille ou Nice. Je suis super content de revenir en France et jouer contre une équipe française. Nice est une belle équipe donc c’est que du bonheur.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/nice-beer-sheva-sur-la-scene-europeenne-on-a-notre-mot-a-dire-previent-varenne-1998216.html
